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LA MISE A MORT DE L’ UNIVERSITE IVOIRIENNE

CONFERENCE DE PRESSE

D 24 novembre 2011     H 22:45     A     C 0 messages


le 28 novembre, 18h30, au 21bis, Rue des Ecoles(5°)
M° Maubert ou Cluny-la Sorbonne
A l’occasion de la sortie des actes des colloques d’Abengourou et San Pedro
(dirigés en 2010 par les professeurs Pierre Kipré et Gilbert Aké N’gbo)

Michel Galy, politologue, et Denis Pryen, directeur des éditions l’Harmattan
échangeront avec la presse sur

LA MISE A MORT DE L’ UNIVERSITE IVOIRIENNE

Dans l’indifférence générale des intellectuels et universitaires du
monde, francophones et français en particulier, les établissements
d’enseignement supérieur de Cote d’ivoire sont mis à mal par le
nouveau pouvoir d’Abidjan.
Le campus de l’Université de Cocody a particulièrement souffert, ainsi
que les cités universitaires, occupées au détriment des étudiants
depuis six mois par les FRCI et les Dozos, troupes de chocs du nouveau
régime. Les pillages sont nombreux, à la fois des bâtiments et des
équipements, mais aussi des bibliothèques ; les évènements d’avril
2011 ont fait de nombreux dégâts matériels ainsi que des victimes
civiles, dont certains peuvent être attribués aux bombardements et à
la répression de la force Licorne et de l’ONUCI.
Bien que l’enseignement supérieur comporte des militants des deux
camps, c’est tout un pan de l’activité intellectuelle qui est touché-
comme si le monde universitaire, enseignement et recherche, était
considéré comme ennemi collectif du régime d’Alassane Ouattara et de
Guillame Soro.
Bien pire que les destructions et la prolétarisation de milliers
d’étudiants, plane le risque de plusieurs « années blanches » :
l’Université, toujours fermée, ne semble pas devoir rouvrir de sitôt !
Peut -on sacrifier une génération au ressentiment d’un parti, d’un
clan, d’une faction ?Les parrains du nouveau régime, français
,américains, onusiens, sont silencieux : approuvent-ils cette mise à
mort de l’Université ivoirienne, en sont-ils les complices ?
Pour se racheter de leurs actions d’avril 2011, lors du coup d ‘Etat
franco onusien, les « bailleurs de fond » se doivent de participer
activement à la reconstruction des campus et des cités ; d’obliger le
nouveau régime à expulser les corps armés parallèles des campus et des
résidences étudiantes ; de mener une campagne active pour la
réouverture urgente des universités, avant le début de 2012. De
fournir des livres pour reconstituer les bibliothèques, des
enseignants et des moyens financiers pour cette réouverture d’urgence.

Que dire du silence et de la passivité de l’Université française,
alors que leurs collègues en Côte d’ivoire ou en exil soufrent en
silence ? Avant avril, soucieux de dénoncer le régime précédent,
signataires de pétitions sans risques tant elles allaient dans le sens
de la coalition sarko-outtariste, ils semblent aujourd’hui bien
silencieux, si ce n’est extrêmement gênés -voire honteux, constatant à
quel point le remède escompté est pire que le mal estimé !
Il est temps pour eux, ainsi qu’aux politiques français de dénoncer
cette mise à mort de l’université et ces insultes à l’intelligence- et
de participer à la reconstruction ! Très pratiquement, d’envoyer
livres et équipements, et d’obliger le gouvernement français à
financer la reconstruction. La moindre de choses serait d’accueillir
en France les universitaires exilés politiques, et comme en d’autres
temps, leur trouver des fonctions provisoires dans les universités
françaises et les instituts de recherche, ou encore les organisations
internationales.

L’université ivoirienne n’est pas encore morte, mais on l’assassine
tous les jours !

Il est temps que cela cesse, et qu’intellectuels et politiques
franco –ivoiriens fassent cesser cette situation insupportable à tout
homme de culture, quels que soient ses opinions ou son pays d’origine