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Liberia : Dongwon Industries fait l’objet d’accusations criminelles

D 20 mars 2013     H 05:27     A Ahmed Diamé, Bakary Coulibaly     C 0 messages


La plus grande société de pêche thonière de la Corée du Sud, Dongwon Industries, fait l’objet d’accusations criminelles au Liberia pour avoir falsifié des documents officiels du gouvernement. Elle encourt également des sanctions pour ses activités de pêche illégale dans les eaux africaines. En réponse à cela, Greenpeace appelle le gouvernement sud-coréen à convoquer d’urgence cette entreprise afin d’enquêter sur les activités du navire et engager, si nécessaire, des poursuites pour éviter une récidive.

Il est avéré que le navire F/V Premier de Dongwon, un thonier senneur, opérait au Liberia sous une fausse licence de pêche en 2011 et 2012. A la suite de cela, Dongwon a envoyé une lettre falsifiée au gouvernement sud- coréen laissant croire que le Bureau National de la Pêche au Liberia l’avait disculpée des accusations de pêche illégale dont elle était accusée. La même lettre falsifiée fut aussi transmise à des gouvernements africains dans le but d’obtenir de nouvelles licences de pêche pour ledit navire.

Le gouvernement du Liberia a soumis une requête formelle au gouvernement sud-coréen, demandant à ce dernier d’enquêter sur les violations perpétrées par le navire F/V PREMIER (1). La Commission des Thons de l’Océan Indien (CTOI) qui regroupe 8 pays d’Afrique de l’Est et du Sud-est de l’Océan Indien a déjà refusé au navire toute activité de pêche dans les eaux territoriales de ses Etats membres. Le Royaume-Uni (2) et l’Union Européenne(3) ont aussi émis un avertissement contre l’entrée, dans leur zone, de tout de poisson illégalement pêché.

"Trop, c’est trop ! Les eaux ouest-africaines ne sont pas des réfrigérateurs en service libre pour les flottes industrielles étrangères. Nous exhortons les gouvernements ouest-africains à agir efficacement sur cette affaire, et au-delà, afin d’améliorer la gouvernance des pêches dans la région », a déclaré Ahmed Diamé, Chargé de campagne océans à Greenpeace Afrique.

En vertu de la loi coréenne, Dongwon peut se voir retirer sa licence et, en cas de récidive, ses plus hauts responsables sont passibles de 3 ans d’emprisonnement et d’un paiement de pénalités dont le montant s’élève à des millions. Dongwon détient plus de 50% des parts du marché sur les conserves de thon en Corée du Sud. Elle possède également la plus grande marque américaine de thon, StarKist. Dongwon Industries a une histoire de pêche illégale et a été classée bon dernier par Greenpeace sur le guide du thon durable sud-coréen, l’an dernier.

L’Afrique de l’Ouest ne doit pas être une zone où la loi des pays ne s’applique pas et où il suffit aux sociétés de pêche étrangères de s’introduire et de mener leurs activités illégales sans égard pour la législation locale. Greenpeace lance un appel aux gouvernements de l’Afrique de l’Ouest pour qu’ils soutiennent les pêcheries durables en combattant des sociétés comme Dongwon dont le seul but est de faire des profits par tous les moyens, y compris les activités de pêche illégale. Greenpeace mène aussi une campagne pour la création d’un réseau mondial de réserves marines couvrant 40% des océans du monde.

NOTES

1) http://www.liberiafisheries.net/ and http://www.stopillegalfishing.com/sifnews_article.php?ID=102

2) http://www.stopillegalfishing.com/sifnews_article.php?ID=103

3) http://www.stopillegalfishing.com/sifnews_article.php?ID=103

Source : http://www.pambazuka.org

** Ahmed Diamé est chargé de campagne Océans Greenpeace Afrique ; Bakary Coulibaly est chargé de communication Campagne Océans, Greenpeace Afrique