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Le Parti SADI ( Mali ) à propos de la Situation en Guinée

D 5 octobre 2009     H 12:14     A Parti SADI     C 0 messages


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Le 28 septembre 2009, une manifestation des partis politiques d’opposition dans le principal stade de Conakry s’est terminée dans un effroyable bain de sang avec plusieurs dizaines de morts et plus d’un millier de blessés.

Le Parti SADI condamne avec vigueur cette tragédie du 28 septembre qui traduit le manque d’imagination et d’intelligence des dirigeants du CNDD et leur incapacité notoire à mener une transition démocratique dont la tâche fondamentale et essentielle doit consister à poser les bases d’un nouvel Etat, à construire une nouvelle perspective politique de changement pour penser les blessures et les traumatismes d’un peuple réduit au silence et à la misère.

Pour le Parti SADI, cette situation est aussi le résultat des ingérences extérieures notamment celle de la France sur fond de manupulation grotesque et d’instrumentalisation de certains acteurs politiques guinéens et des médias occidentaux. Les propos tenus par le Ministre Français des Affaires Etrangères dimanche sur des chaînes de télévisons françaises appellant à une intervention internationale en Guinée sont révélateurs de l’attitude de la France dans la crise politique que vit ce pays.

Après avoir usé de tous les superlatifs possibles pour qualifier les horreurs du régime le 28 septembre dernier, qui dépasseraient celles de Idi Amin Daddah en Ouganda ou de Pinochet dans un stade de Santiago au Chili en 1973, Bernard Kouchner a décrété avec fracas qu’il « n’est plus possible de travailler avec la junte » multipliant au passage des propos mensongers et invraisemblables pour émouvoir l’opinion publique française et justifier une intervention armée.

Ce dont la Guinée a besoin en ces moments douloureux, c’est l’ouverture du dialogue, de négociations crédibles pour arriver à dessiner les contours d’une transition démocratique avec les forces politiques, militaires, syndicales et sociales du pays. La CEDEAO en désignant le Président Blaise Compaoré comme Médiateur, a compris cette urgence.

Sinon comment comprendre que la France affiche publiquement son hostilité et son rejet de la candidature d’un putchiste en Guinée alors qu’elle a soutenu celle du Général Abdel Aziz en Mauritanie lequel a même bénéficié des « conseils » du Premier Secrétaire de l’ambassade de France à Nouakchott Jean Michel Antonna ? Où était Bernard Kouchner quand la soldatesque de Idriss Deby profitait de la rentrée de la rébellion à N’Djamena et de l’appui de l’armée française à son pouvoir moribond pour organiser froidement l’élimination de ses opposants ? A ce jour on n’a toujours pas les nouvelles d’un opposant tchadien dont les témoignages ont établi qu’il a été enlevé par les éléments de la garde rapprochée de Deby.

Quelle a été l’attitude de la France au Togo, au Gabon au Congo-Brazaville où les pouvoirs se constituent comme des patrimoines familiaux et où les opposants sont réduits au silence et où le jeu politique dans ces pays est verrouillé et sans possibilité de changement pacifique et crédible à travers les urnes ?

Que signifie la nouvelle politique de « rupture » tapageusement exprimée par Nicolas Sarkozy lorsque les entreprises françaises sont mises sur orbite par ces régimes moribonds et corrompus comme gage de fidélité ? AREVA au Niger, Elf au Gabon, Vincent Bolloré ami du Président qui obtient la gestion du Port de Pointe Noire l’unique port maritime du Congo-Brazaville et porte d’entrée de l’Afrique Centrale. Ce Bolloré lorgne à présent du côté du Chemin de Fer Congo Océan !

Le Parti SADI exprime son adhésion à la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale pour situer les responsabilités des évènements du 28 septembre à Conakry.

Exprime sa sympathie et sa compassion aux familles des victimes ainsi qu’aux blessés de ces évènements malheureux.

Exprime son soutien à une solution politique et diplomatique de la crise qui préserve la paix civile en Guinée et qui pose les fondements d’une stabilité politique et institutionnelle en dehors des schémas néocoloniaux et paternalistes.

Bamako le 5 octobre 2009
Le Bureau National