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Mali En finir avec l’ingérence française

D 23 février 2013     H 12:44     A Paul Martial     C 0 messages


Des multiples voies maliennes commencent à s’élever sur la politique de la France notamment à l’égard du MNLA et à sa volonté de remplacer la MISMA par une force de l‘ONU.

L’ingérence de la France dans la crise malienne a commencé dès le début. L’idée pour la diplomatie conduite par Juppé était d’empêcher qu’il y ait une réponse malienne à la crise et d’éviter une dynamique qui échappe au contrôle de la France qui agit par délégation des autres pays occidentaux.
L’intervention militaire s’est produite dans ce cadre là et bien évidemment le règlement politique se fera sous le contrôle de Paris.

Ceux qui croyaient que la France se contenterait seulement de jouer un rôle strictement militaire et laisserait le soin aux maliens eux même de trouver leurs solutions politiques à la crise risquent d’être fort déçu.

L’agenda de la Paris est clair. Il s’agit de stabiliser la région du Sahel afin que les multinationales notamment françaises puissent continuer tranquillement leurs affaires et particulièrement AREVA avec l’exploitation des mines d’uranium au Niger qui sont stratégiques dans le ravitaillement énergétique de la France. Pour atteindre cet objectif le Quai d’Orsay tente de remettre le clan de l’ancien régime en selle et de donner des gages au MNLA.

Autre illusion est de croire que le dialogue politique au Mali mentionné dans le discours de François Hollande à Bamako va se dérouler. D’autant que l’état d’urgence est toujours maintenu sur l’ensemble du pays y compris au sud du pays où vivent les quatre cinquième de la population avec l’impossibilité pour les forces progressistes d’avoir accès aux média. Dans le même temps une campagne de presse est lancée par hiérarchie militaire française visant à présenter la gauche radicale comme complice les djihadistes. Pour les galonnés français au Mali il y a deux ennemies au nord les narco djihadistes et au sud les mao progressistes, à défaut d’être subtil c’est clair.

Le dialogue politique va simplement entériner un rapport de force entre le clan de l’ancien régime et la direction du MNLA qui sera garanti par une force de l’ONU. En d’autres termes on prend les mêmes et on recommence.

Sur le terrain hélas ce que l’on craignait commence à se produire, l’évitement par les djihadistes d’une guerre, leur permet de mener la politique du pire en organisant des attentats en pleine ville qui ne font qu’aviver les tensions entre les différentes communautés. Tensions qui peuvent rapidement dégénérer en évènements dramatiques. L’occupation militaire du pays risque de se pérenniser. Signe qui ne trompe pas l’armée française est en train de construire un centre opérationnel de l’opération Serval fait pour durer.

Ce qui confère ici en France la nécessité d’une structure permanente de solidarité avec le peuple malien. A cet effet l’initiative qui a été prise à la Bourse de travail de Paris par Sortir du Colonialisme, Survie, l’AFASPA, l’Union des Populations du Cameroun et la maison de l’Afrique d’organiser un forum débat où les associations et partis maliens et français ont pu exprimer leur analyse est un bon début pour lancer une telle structure afin d’exiger la fin de l’ingérence de la France au Mali.