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Mali : info ou intox ?

D 26 janvier 2013     H 18:50     A SNJ CGT     C 0 messages


La France est en guerre au Mali.

Pour le moins un tel événement devrait susciter débats et questionnements pour éclairer, mettre en perspective, confronter les avis, les thèses en présence, notamment sur les origines de la crise, sur les enjeux géostratégiques, économiques dont on nie l’existence mais qui sont pourtant bien réels.

N’est-ce pas là le rôle des médias ? N’est-ce pas cela le débat pluraliste et démocratique ?

Mais à de rares exceptions, le SNJ-CGT constate un véritable enterrement du pluralisme sur l’opération "Serval".

En lieu et place, nous constatons que la communication officielle de l’Elysée, ou de l’état-major et des experts étoilés, est quasiment la seule autorisée, compte tenu de l’interdiction des zones de combat aux journalistes.

Alors pour le SNJ-CGT, l’unanimisme de nombreux commentateurs et le ton va-t-en-guerre des médias dominants sont inquiétants.

Cette opération malienne ne serait que « le moindre mal » peut-on lire sous la plume d’éditorialistes. Mais pour qui ? Pour les populations du nord Mali que l’on a laissées des mois durant sans se poser la question de savoir ce qu’elles enduraient ? Pour certains Touaregs qui ne partagent pas les options des islamistes, mais qui sont rangés sous la même étiquette de « terroristes », Pour les otages détenus par les fous de Dieu ?

Et le fait que des années durant, on faisait silence sur le sort de ces pays qui sous les fourches caudines du FMI devaient avaler les remèdes amers des ajustements structurels jusqu’à la lie… Alors, la « Françafrique », que le candidat Hollande voulait bannir, est toujours vivante ?

Et comment ne pas s’interroger sur la légitimité de gouvernements maliens faits et défaits au gré de décisions prises on ne sait où…

Où sont les interrogations sur les risques de dérapage d’une guerre très coûteuse surtout si elle s’éternise ? La prise d’otages en Algérie montre que l’intervention française n’est pas un long fleuve tranquille, comme on tente de l’imposer dans l’opinion via des images d’Epinal.

De rares médias ont osé poser des questions qui fâchent.... sur les éléments de langage, sur l’amalgame concernant les "terroristes".

Le SNJ-CGT appelle les journalistes à ne pas se contenter de la seule communication officielle que tentent de leur imposer leurs directions.

SNJ CGT

Montreuil le 25/1/2013