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Nigeria : Bilan du premier trimestre 2012, un pays d’exactions quotidiennes envers les journalistes

D 23 mai 2012     H 05:14     A Reporters sans frontières     C 0 messages


Quelques jours après la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, et alors que le groupe islamiste Boko Haram vient d’intégrer la liste des prédateurs, Reporters sans frontières revient sur les violations de la liberté d’informer commises au Nigéria au cours du premier trimestre 2012 et donne ainsi un coup de projecteur sur ce pays, l’un des plus dangereux d’Afrique pour les journalistes.

L’étude publiée par l’organisation retrace l’ensemble des violations de la liberté de l’information observées sur une période de trois mois, allant du 24 décembre 2011 au 24 mars 2012. Elle met en évidence le caractère quasi-quotidien des interpellations de journalistes, agressions de reporters, et blocages dans l’accès et la circulation de l’information. Elle témoigne du climat exécrable dans lequel les journalistes exercent leur profession.

Reporters sans frontières recense sur la période donnée : un meurtre de journaliste, un autre assassinat dont on ne peut établir avec certitude le lien avec la profession de la victime, 9 agressions, 7 arrestations, 3 cas de menaces, 4 cas de confiscation de matériel ou d’effacement de données, 3 cas de blocages dans l’accès à l’information, 3 procédures judiciaires intentées contre des journalistes et médias, une fermeture de centre de presse et un média vandalisé.

L’organisation évoque enfin les événements marquants du mois d’avril, ponctué par le double attentat à la bombe contre des rédactions, à Abuja et Kaduna.

Toutes ces atteintes - blocage de l’information et contrôle de l’image de l’Etat, violences gratuites et intimidations - , qu’elles soient d’origine étatique ou attribuées à des groupes armés, confirment la volonté de réduire au silence les journalistes qui tenteraient de communiquer sur l’instabilité qui secoue aujourd’hui le pays. Le Nigéria incarne une situation paradoxale : celle d’un pays où la liberté de l’information est effective en termes de pluralisme et de vitalité des médias, mais où les violations de cette liberté s’enregistrent à un rythme parmi les plus élevés d’Afrique et où l’insécurité des journalistes est des plus inquiétantes.

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