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Le Sénégal du président Wade

D 4 mars 2012     H 12:41     A IRIN     C 0 messages


DAKAR - À la veille des élections présidentielles prévues pour aujourd’hui, les mouvements d’opposition populaire M23 et Y’en a marre on continué à organiser des manifestations quotidiennes dans l’ensemble du pays pour protester contre la validation de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade pour un troisième mandat. Jusqu’à présent, six personnes ont été tuées dans les affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité.

Si le Sénégal a longtemps été considéré comme un modèle de démocratie, la décision du président Wade de briguer un troisième mandat menace aujourd’hui sa stabilité. Le mouvement de protestation pourrait par ailleurs s’intensifier s’il est déclaré vainqueur.

Le M23 doit son nom aux manifestations qui ont éclaté le 23 juin 2011 en réaction à la tentative du président de passer une nouvelle loi visant à abaisser à 25 pour cent des voix le seuil nécessaire à l’élection d’un ticket présidentiel au premier tour du scrutin. M. Wade a renoncé aux changements constitutionnels proposés à la suite des émeutes. Ainsi, pour être élu au premier tour, un candidat doit encore obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés.

Les journalistes d’IRIN se sont entretenus avec des analystes, des organisations d’aide humanitaire, des bailleurs de fonds et des citoyens sénégalais pour avoir un aperçu de ce que le président Wade - que les Sénégalais surnomment « Le Vieux » - a fait pour son peuple et comprendre à quel moment il l’a abandonné.

Pendant les deux mandats du président Wade, le gouvernement a attiré des fonds et des investissements étrangers de la part de nouveaux donateurs, s’est engagé dans plusieurs projets d’infrastructures ambitieux et a amélioré certains services sociaux.

Les groupes de la société civile peuvent opérer dans un environnement relativement ouvert et le Sénégal jouit d’une meilleure liberté de la presse que de nombreux pays voisins. La transparence et la bonne gouvernance semblent toutefois avoir connu un déclin significatif ; les taux de chômage et de réduction de la pauvreté ont stagné ; le secteur de l’éducation bat de l’aile ; et les prix des produits de base, comme le riz, ont augmenté d’année en année.

Par ailleurs, le conflit civil qui perdure depuis 30 ans en Casamance, dans le sud du pays, demeure irrésolu. Les affrontements ont fait jusqu’à 900 victimes directes ou indirectes et ruiné l’économie de la région. La plupart des Sénégalais avec qui les journalistes d’IRIN se sont entretenus veulent du changement. Reste à voir s’ils se rendront aux urnes aujourd’hui pour exprimer leur volonté.

Pauvreté : une baisse suivie d’une hausse

Entre 1994 et 2005, le nombre de Sénégalais vivant sous le seuil de la pauvreté a reculé de plus de 15 pour cent pour atteindre 50,7 pour cent, une diminution que l’on peut en partie attribuer à une croissance annuelle moyenne de 5 pour cent pendant cette période, selon les chiffres du gouvernement.

Selon les bailleurs de fonds et les experts du développement, le niveau de pauvreté a stagné depuis en raison notamment du coût élevé des denrées alimentaires et non alimentaires de base, de la crise financière internationale, de la diminution des transferts de fonds de l’étranger, d’un soutien inadéquat du secteur agricole et d’importants investissements du gouvernement dans de coûteux projets d’infrastructures.

Le pays a par ailleurs enregistré une croissance démographique annuelle de 2,9 pour cent, ce qui signifie que le nombre de personnes pauvres a augmenté de 10 pour cent, selon l’analyse de Babacar Ndir, expert des politiques de réduction de la pauvreté auprès du Centre d’études et de politiques pour le développement (CEPOD), qui est associé au ministère de l’Économie et des Finances (MEF).

De nombreux Sénégalais ont l’impression d’être plus pauvres qu’il y a cinq ans. « Nous sommes fatigués », a dit à IRIN Saliou N’ianj, qui travaille comme gardien dans la capitale. « Tout coûte cher maintenant : le riz, le gaz, les transports. Avant, c’était beaucoup plus facile ».

Depuis la crise des prix alimentaires de 2008, le prix des céréales a continué d’augmenter : un kilo de riz coûte maintenant 0,90 dollar (450 francs CFA), contre 0,60 dollar en 2008. Les prix de l’eau, de l’électricité, du gaz de cuisine, de l’essence, des transports et des loyers (en ville) ont tous augmenté et les Sénégalais ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts.

Aliou Badji, un étudiant en droit de Dakar, a dit à IRIN que sa famille ne mangeait qu’un repas par jour : « Mon père a suffisamment d’argent pour nous offrir le repas du midi. Pour le petit déjeuner et le dîner, il faut qu’on se débrouille par nous-mêmes ».

« Les routes ne se mangent pas »

Certains disent que les sommes dépensées par le gouvernement pour « moderniser » la capitale l’ont été au détriment des investissements dans l’agriculture, les services sociaux ou les mesures de protection sociale telles que les allocations accordées aux personnes défavorisées. Ibrahima Aidara, économiste pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a dit à IRIN : « L’accent mis sur les investissements à Dakar pourrait permettre d’expliquer la stagnation des taux de croissance et de réduction de la pauvreté ».

De vastes sommes d’argent ont en effet été consacrées à la construction de nouvelles routes, d’une autoroute reliant Dakar et Thiès (dans le centre-ouest) et d’un aéroport national situé à 75 kilomètres de Dakar, ainsi qu’à d’ambitieux programmes de réhabilitation du secteur de l’énergie proposés par le fils du président et ministre de l’Énergie Karim Wade. De telles dépenses ont provoqué le ressentiment de nombreux citoyens. « Les routes ne se mangent pas, elles ne donnent pas de riz », a dit à IRIN Aboubacar Diop, un chauffeur de taxi de Dakar.

En limitant ses investissements à Dakar, le gouvernement a négligé de nombreuses régions rurales, a dit la chef de la délégation de l’Union européenne (UE) Dominique Dellicour, qui a par ailleurs souligné que seulement 40 pour cent des routes non pavées étaient en bonne condition dans les régions rurales. Il est pourtant primordial que les agriculteurs aient accès à un réseau routier convenable pour acheminer leurs produits sur les marchés.

Bien que le secteur agricole représente environ la moitié de l’économie du pays, 70 pour cent des fermiers vivent dans la pauvreté.

Il est de plus en plus difficile de travailler dans ce secteur en raison du rétrécissement des marchés des cultures principales telles que l’arachide et de la dépendance excessive envers la production pluviale. La sécheresse de 2011 a placé 800 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire cette année, un problème qui a été très peu remarqué par le gouvernement. Une personne sur quatre souffre de malnutrition chronique et la malnutrition aiguë touche 10 pour cent ou plus des enfants de moins de cinq ans dans six des 14 régions du pays.

La culture de l’arachide était autrefois le moteur de l’économie sénégalaise, mais les agriculteurs peinent maintenant à trouver des acheteurs en raison notamment d’une préférence internationale pour les autres huiles et de la privatisation du secteur, qui a entraîné le démantèlement des structures d’achat par l’État. La production a par ailleurs fortement chuté en 2011, ne laissant aux agriculteurs qu’un maigre revenu pour survivre pendant les prochains mois.

De nombreuses personnes croient que la stratégie d’autosuffisance du président - la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance, ou GOANA - a été mal pensée et que les outils, les semences et les fertilisants nécessaires à l’amélioration de la production ont été distribués trop tard et à un nombre trop restreint d’agriculteurs.

D’après Mamadou Ndione, économiste en chef au bureau de la Banque mondiale au Sénégal, le « manque de diversification » de l’économie sénégalaise est l’un des principaux problèmes. À l’exception de l’agriculture, l’économie nationale repose en effet sur les secteurs de la construction et des télécommunications et sur le secteur public, « qui ne génèrent pas beaucoup d’emplois », selon le Document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSRP) rédigé par le gouvernement (et ses partenaires). Les emplois dans la construction sont considérés comme faisant partie du secteur informel.

Les jeunes et le chômage

Selon la Banque mondiale, le taux de sous-emploi est de 23 pour cent et il continue d’augmenter. Puisque la majorité des emplois disponibles sont dans le secteur informel, de nombreux diplômés qualifiés se retrouvent au chômage ou prennent un emploi mal rémunéré pour pouvoir joindre les deux bouts.

Boubacar Dioum, un technicien en microbiologie, a obtenu son diplôme en 2009. Parmi les 40 diplômés de sa promotion, deux seulement ont trouvé un emploi et travaillent dans des organisations non gouvernementales (ONG).

Selon le PNUD, les taux de sous-emploi et de chômage ont tous deux augmenté entre 2002 et 2009. Le DSRP souligne quant à lui une « quasi-stagnation » du nombre d’emplois dans le secteur moderne au cours des 15 dernières années.

Par ailleurs, la culture du népotisme est profondément ancrée dans la société sénégalaise et ruine les perspectives d’emploi de nombreuses personnes. Boubacar Soumare, diplômé en comptabilité, a dit à IRIN : « J’envoie des candidatures du matin au soir, mais ce qui compte quand vous cherchez du boulot, ce n’est pas ce que vous savez, mais qui vous connaissez ».

Il est difficile d’évaluer précisément le taux d’emploi dans le secteur formel. Les estimations de la Banque mondiale le situent autour de 10 pour cent, tandis que celles de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) l’évaluent à 49 pour cent.

Les jeunes sont très actifs au sein des mouvements d’opposition populaires M23 et Y’en a marre et ils sont présents en grand nombre lors des manifestations qui ont lieu quotidiennement dans la capitale.

Perte de transparence

Selon Hane Libasse, administrateur des programmes de gouvernance à l’Institut Panos, un réseau à but non lucratif qui encourage la transparence dans le partage des informations publiques, la bonne gouvernance et la transparence s’étaient améliorées au Sénégal entre 2000 et 2007, en partie grâce aux incitations des bailleurs de fonds. Mais elles ont décliné depuis : le Sénégal a perdu 22 points en deux ans et n’est plus que 112e sur 182 pays selon l’Indice de perception de la corruption (IPC) de 2011 de Transparency International.

« La gouvernance est le ventre mou du régime Wade », a dit Mouhamadou Mbodj, coordonnateur général du Forum civil, la section sénégalaise de Transparency International.

Parmi les exemples d’affaires troubles, on peut noter la décision du gouvernement de soustraire les marchés relatifs à l’énergie négociés par le président ou son fils des dispositions du Code des marchés publics de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP). Autre exemple : le directeur de la Cellule nationale de traitement des informations financières du Sénégal (CENTIF) a été licencié en novembre 2011 après avoir rendu publics des problèmes de comptabilité douteuse mettant en cause des membres influents du gouvernement.

L’un des points forts du président est sa capacité à attirer les investissements étrangers et l’aide humanitaire en affichant une image de démocratie stable. Il est vrai que, malgré une forte opposition au maintien au pouvoir du président, le Sénégal est stable comparé à nombre de ses voisins. Les bailleurs de fonds « émergents », comme sont communément appelés la Chine et les États du Golfe, ont afflué au Sénégal et investissent massivement dans les infrastructures. Or, selon plusieurs personnes interrogées, et notamment un diplomate occidental présent dans la capitale qui a préféré garder l’anonymat, les procédures comptables de ces investissements sont opaques. Alors que les bailleurs de fonds traditionnels relèvent du ministère des Finances, d’autres traitent directement avec le fils du président et les communications sont maintenues au minimum.

Économie véreuse

Selon différents analystes, et notamment Mme Dellicour, de l’UE, le blanchiment d’argent joue un rôle croissant dans l’économie du Sénégal. À ce jour, la CENTIF a reçu 84 notifications d’affaires suspectes pouvant avoir un lien avec le blanchiment d’argent, pour une somme totale de près de 2,6 millions de dollars, soit 17 pour cent de l’économie sénégalaise, a déclaré Mme Dellicour.

S’il est impossible d’établir des chiffres exacts compte tenu de l’importance du secteur informel, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) a étudié la valeur estimée du marché de l’immobilier à la suite de rapports fréquents faisant état de liens entre ce secteur et le blanchiment d’argent. Selon ses estimations, la valeur du marché de l’immobilier s’élèverait à 500 millions de dollars alors que les prêts à la construction octroyés aux professionnels n’atteindraient que 20 millions de dollars, ce qui laisse un écart de 480 millions de dollars.

Selon Alexandre Schmidt, de l’UNODC, il est difficile de démontrer qu’il existe un lien avec le trafic de drogue, mais « il est facile de voir comment l’argent de la drogue est utilisé dans ce contexte », a-t-il dit à IRIN.

Si le Sénégal n’est pas considéré comme une plaque tournante du trafic de drogue, le pays fait néanmoins partie des lieux de transit pour la drogue en provenance de l’Amérique du Sud et à destination de l’Europe.

Santé

La situation n’est pas mauvaise partout. Des progrès ont été réalisés dans d’importants domaines du secteur de la santé. La mortalité maternelle a chuté pour atteindre 401 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2005 ; le taux de mortalité infantile est passé de 61 à 47 pour 1 000 naissances vivantes entre 2005 et 2010 ; et le taux de mortalité des moins de cinq ans est passé de 151 à 93 entre 1990 et 2009, selon l’UNICEF. Dans l’ensemble, le système de santé sénégalais a plutôt bonne réputation en Afrique de l’Ouest.

La baisse des taux de mortalité peut en partie être attribuée à l’amélioration du traitement des maladies infantiles, a expliqué Xavier Crespin, qui travaille dans le domaine de la santé. Ainsi, la couverture vaccinale contre la rougeole a été étendue (de 59 à 63 pour cent) et de nombreuses moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été distribuées dans le cadre d’un ensemble de mesures visant à faire baisser le taux de paludisme.

Le gouvernement a lancé des campagnes de recrutement massives pour tenter d’augmenter le nombre d’employés dans les centres médicaux. Nombre de ces centres connaissent en effet de graves pénuries de personnel, notamment en milieu rural. Or, malgré ces mesures, le nombre de patients par travailleur de la santé est en hausse, en partie à cause de la croissance démographique. Selon les professionnels de la santé, davantage d’efforts doivent être déployés dans ce domaine.

Marie-Françoise Diouf, étudiante sage-femme, a dit à IRIN : « Dans le secteur de la santé, de nombreuses personnes qualifiées n’ont pas de travail, alors que des femmes continuent de mourir en couches ».

Des progrès sont également encore nécessaires dans la lutte contre la polio et la rougeole, qui ont refait surface en 2010. Selon M. Crespin, cela montre que « la performance du système se dégrade ».

Eau et électricité

Les services d’assainissement et d’approvisionnement en eau se sont améliorés. D’après les données officielles, presque tous les habitants de Dakar sont raccordés à un réseau d’eau potable, davantage de communautés rurales sont également raccordées (leur nombre n’a cependant pas été clairement établi) et, selon la Cellule de suivi du programme de lutte contre la pauvreté (CSPLP), des subventions sont versées aux personnes en situation de grande pauvreté.

L’accès à l’électricité a également été élargi dans l’ensemble du pays. L’approvisionnement reste pourtant très irrégulier, même dans la capitale. Les centrales électriques du pays n’ont pas été correctement entretenues et n’ont pas pu suivre l’évolution de la demande associée à la croissance démographique. Les coupures de courant incessantes et les prix variables et exorbitants pour beaucoup ont conduit à des pillages dans l’ensemble du pays. Des bâtiments de la Senelec (la société nationale d’électricité) ont par ailleurs été incendiés en juin 2011.

Si le plan énergétique de Karim Wade devrait permettre de mettre un terme à ces coupures d’électricité, de nombreuses personnes craignent toutefois qu’il ne soit pas viable, qu’il absorbe les ressources financières d’autres ministères et qu’il soit obsolète, car il mettrait trop peu l’accent sur les énergies renouvelables.

Éducation

Le bilan du gouvernement en matière d’éducation est mitigé : le taux de fréquentation est en hausse, mais la qualité est en baisse - une situation classique dans la région. Des centaines d’écoles ont été construites au cours des dix dernières années et, selon les Nations Unies, le taux d’inscription à l’école primaire est passé de 83 à 92 pour cent entre 2006 et 2009. Le taux d’achèvement, qui est de 60 pour cent, est cependant l’un des plus bas du continent, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

La qualité de l’enseignement doit être améliorée. Sa médiocrité est en partie liée à un programme à long terme de nomination de « bénévoles » sous-qualifiés et mal rémunérés à des postes d’enseignant dans les écoles publiques. Cela pourrait changer prochainement avec la mise en place d’un examen national pour les enseignants.

Parallèlement, les universités - qui se vantaient à une époque de figurer parmi les meilleures de la région - ne parviennent pas à suivre le rythme des inscriptions malgré les efforts employés pour recruter des enseignants. De nombreuses écoles et universités du pays sont presque paralysées par les grèves incessantes et plusieurs n’ont pas encore pu entamer l’année universitaire 2012. « De nombreuses personnes se demandent si l’année ne va pas être perdue en raison des grèves », a rapporté Serigne Laye, enseignant à Kafrine, dans le centre du Sénégal.

Promesses électorales

À ce jour, parmi les 14 candidats à la présidentielle, rares sont ceux qui ont expliqué clairement leurs stratégies de réforme. La plupart se sont contentés de souligner le besoin de changement. Le leader du Parti socialiste Ousmane Tanor Dieng prévoit par exemple d’allouer 15 pour cent du budget national à l’agriculture. Macky Sall, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, a promis de mettre en place une couverture de santé universelle et de baisser le prix des produits de première nécessité. Quant au candidat sortant, il s’est engagé à verser une allocation aux plus de 60 ans. Aucun d’eux n’a précisé comment de tels projets seraient financés.

C’est dans ce contexte que les Sénégalais se rendront aux urnes aujourd’hui. Si le président sortant ne remporte pas plus de 50 pour cent des voix, la question est de savoir quel candidat de l’opposition sera soutenu par les électeurs.

Le taux de participation aux élections devrait être faible. Si l’on en croit les chiffres qui restent encore à confirmer, plus d’un million de Sénégalais ayant le droit de voter ne se sont pas inscrits sur les listes électorales et, parmi les centaines de milliers d’inscrits, nombreux sont ceux qui ne sont pas allés chercher leur nouvelle carte électorale. Plusieurs futurs électeurs ont raconté à IRIN les problèmes administratifs auxquels ils ont été confrontés lorsqu’ils ont voulu s’inscrire. Plusieurs habitants de Dakar ont rapporté que des personnes étaient venues dans leur quartier pour échanger de la nourriture contre leur carte électorale. Ces allégations n’ont pas encore été confirmées.

Assiatou Gueye, une aide ménagère de la capitale qui travaille six jours par semaine pour survivre, s’est fait l’écho des sentiments de nombreux Sénégalais en disant à IRIN qu’elle ne faisait plus confiance aux hommes politiques et qu’elle n’était pas certaine d’aller voter.

Source : http://www.irinnews.org