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Sénégal : déclaration de YOONU ASKAN WI

DECLARATION SUR LA SITUATION NATIONALE : ILS TUENT, ILS PILLENT, ET SANS VERGOGNE ILS... AVOUENT !

D 11 juin 2011     H 12:23     A Yoonu Askan Wi ( Sénégal)     C 0 messages


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1. Ils tuent, ils pillent : Evoquant les fourriers de l’ordre colonial, Aimé CESAIRE s’écriait dans le célèbre Discours sur le colonialisme : " ils tuent, ils pillent". Aujourd’hui, les continuateurs du système colonial à la tête de nos pays tuent, pillent, détournent et ne se gênent même plus d’avouer leurs forfaitures ! Ce Premier Ministre, directeur de campagne, avoue distribuer allègrement, sur instruction de son chef, des milliards du contribuable sénégalais à des "alliés politiques", attestant à la fois la dilapidation des ressources publiques, et l’importance, pour les partisans sincères de l’émancipation sociale, de tenir ferme sur l’éthique au lieu de céder aux balles enrobées de sucre des ennemis du peuple. Lui emboitant le pas, ce porte- parole du Président déclare sans trembler que son mentor s’est servi lui-même sur les deniers publics en puisant quelque 1 200 000 000 FCFA sur les "fonds politiques" pour se payer xobet-xobet (cash) des hectares de terre. Outrecuidante incompétence, révélant par là la plate ignorance de la signification de tels fonds et confirmant surtout l’enrichissement illicite qui transparaît en filigrane. D’ailleurs, il a fallu encore une fois toute la vigilance et le courage du journaliste Abdou Latif COULIBALY pour découvrir le pot aux roses, malgré tous les maquillages et autres subterfuges utilisés. Et voilà qu’au nom d’une légitime défense bricolée de toutes pièces, un gendarme aux ordres n’a pas hésité à fracasser le crane d’un jeune père de famille de 32 ans, afin de permettre aux prédateurs de la République de piétiner le suffrage populaire souverainement exprimé, pour achever de faire main basse sur les terres fertiles des Niayes et sur tout le patrimoine foncier multiséculaire de notre pays ! La spéculation foncière fait rage partout. Au détriment des paysans sénégalais, en un court laps de temps, le pouvoir de Wade a fait distribuer à des privés plus de 16% des surfaces cultivables, correspondant grosso-modo à quelque 600 mille hectares de terres. Les difficultés récurrentes et la conduite catastrophique de la campagne agricole de 2010 ont fini de prouver l’échec retentissant du régime libéral à faire face aux exigences d’un véritable développement agricole. Pauvre Sénégal, qu’avons nous fait au bon Dieu pour retrouver à la tête de notre pays des aventuriers sans foi ni loi, qui nous administrent constamment la preuve par 9 qu’ils ne méritent pas le titre de dirigeants ou de leaders ?

Un réaménagement administratif de spéculation foncière et de politique politicienne a été utilisé comme prétexte pour revenir sur les résultats des dernières élections locales du 22 mars 2009, à l’occasion desquelles les populations avaient souverainement fait leur choix et destitué librement les libéraux de la plupart des collectivités locales où ils s’étaient agglutinés. Digérant difficilement cet échec mémorable et hanté par le spectre d’une défaite irrémédiable en perspective des élections de 2012, le pouvoir de Wade s’échine à mettre en place des délégations spéciales illégales et illégitimes. L’assassinat de Malick Bâ au cours de la répression des populations de SangalKam vient, après le dramatique naufrage du bateau LE JOOLA en Septembre 2002 avec officiellement ses 1863 morts, s’ajouter à la liste déjà longue de près d’une quinzaine de victimes innocentes qui ont été fauchées ces toutes dernières années par le pouvoir de WADE, pour la plupart à la fleur de l’âge. Autre fait révélateur : le niveau plus qu’alarmant atteint par l’impunité dans notre pays, aucun de ces drames n’ayant été l’objet ni d’une enquête menée jusqu’au bout ni à plus forte raison d’une sanction exemplaire.

Yoonu Askan Wi tient à saluer ici la mobilisation et la lutte ferme des citoyens de Sangalkam soudés à leurs élus locaux, ainsi que la résistance héroïque du PCR Aliou DIACK, des conseillers ruraux et des populations de Mbane, pour défendre leurs terres, leurs intérêts et ceux du peuple sénégalais tout entier, face à la maffia de prédateurs insatiables qui gouvernent le Sénégal. Yen a marre du régime de l’alternance trahie, WADE, ses ministres et ses politiques funestes doivent dégager !
2- Crise généralisée dans les secteurs économiques et sociaux : Les politiques économiques du pouvoir en place privilégiant les réalisations de prestige qui permettent les détournements d’objectifs et de fonds pour satisfaire la gloutonnerie des libéraux et de leurs souteneurs. Présentement, par des lois scélérates, ils tentent non seulement de couvrir le blanchiment de l’argent sale qui pue à plein nez à travers le pays, mais aussi de faire régulariser par le parlement les milliards engloutis dans l’opacité la plus totale dans l’organisation du FESMAN (16 milliards), l’achat d’un avion fëgg jaay pour les déplacements et le confort du Président de la République (20 milliards), l’injonction de près de 250 milliards dans le "Plan Tàkkal’ de WADE fils le ténébreux. Le fait est que la maffia issue de l’alternance dévoyée s’est adonnée sans fard à une accumulation tous azimuts de capital en vue de sa reproduction parasitaire, transformant ainsi dans son sillage antipopulaire et antinational le système productif déjà faible de notre pays en une économie de micmacs, d’intrigues et de manigances de toutes sortes qui paralysent toute perspective de développement réel.

Le secteur des télécommunications, qui brasse des milliards, ne saurait donc échapper à leur boulimie, la SONATEL à elle seule affichant, au titre de l’exercice 2010, un chiffre d’affaire de 599 milliards FCFA et un bénéfice net de184 760 000 000 FCFA. Les tenants du pouvoir wadien tentent frénétiquement d’introduire dans ce secteur juteux leurs amis opérateurs dans les conditions les plus obscures, quitte à mettre en jeu la souveraineté nationale et à menacer l’expertise des travailleurs et cadres laissée en rade. La même dépréciation du travail se manifeste à la Poste où malgré toutes les initiatives prises à la base, la direction bloque l’expertise interne de par son incapacité à conduire le plan stratégique de la Poste, minutieusement élaboré par les travailleurs afin de mettre leur entreprise au diapason des mutations qui traversent ce secteur.

Dans ces conditions, aucune rationalité économique durable n’est envisageable au Sénégal, malgré toute la disponibilité dont font montre les différents acteurs de base. La crise reste persistante dans les secteurs sociaux considérés pourtant comme prioritaires, tels la santé et l’éducation, en proie à des grèves cycliques sans fin. Quel paradoxe de voir au Sénégal 2500 infirmiers, 1500 sages-femmes, 400 médecins, des milliers de bacheliers, licenciés, maitrisards, ingénieurs et autres titulaires de doctorats divers gonfler chaque jour davantage l’armée des demandeurs d’emploi, alors que les masses populaires et la nation toute entière ont plus que besoin de leur expertise, de leur savoir-faire et de leurs services.

Les acteurs de la justice se rebiffent, des magistrats aux greffiers, pour des conditions de travail meilleures et une justice indépendante. La lutte remportée par Bara TALL et les travailleurs de l’entreprise Jean Lefebvre Sénégal face au com^lpot ourdi par les WADE est la preuve qu’au bout de la lutte résolue, dans l’unité des forces vives et de progrès sur des bases de vérité et de justice, la victoire finit toujours par être au rendez -vous. Quant aux forces de l’ordre, il leur suffit de regarder autour d’elles, leurs familles ne sont pas à l’abri des spéculations foncières des proches du pouvoir, les anciens militaires sont délaissées et les invalides parmi eux voient leurs manifestations brutalement réprimées. Bref, ils sont traités comme le commun du peuple dont la plupart sont issus.

Les masses populaires et tous les laissés pour compte, confrontés à la question vitale « être ou ne pas être », sont placés dos au mur, n’ayant pas d’autre choix que d’emprunter la voie de la révolte et du refus, pour reprendre leur destin en mains.

Dans le même temps, la crise casamançaise a atteint une nouvelle étape tant du point de vue de l’armement des combattants du MFDC que des tendances à l’internationalisation du conflit. Elle se traduit par la crise diplomatique avec l’Iran et une reprise des affrontements armés avec leur lot de victimes. Cela démontre encore une fois l’hypothèque qui pèse sur les chances d’une paix définitive dans cette région meurtrie aux potentialités énormes, et tous les risques qui peuvent découler d’une politique de pourrissement.

3. Les responsabilités des forces populaires et citoyennes : Le projet machiavélique de dévolution dynastique est vomi par les sénégalais, jusque-s-y compris dans les rangs du PDS. La candidature de WADE père se résume à une curiosité biologique et à une hérésie constitutionnelle : elle est clairement anticonstitutionnelle, irrecevable et inacceptable pour tous les vrais républicains et démocrates de notre pays. Des forces significatives quittent les rangs des libéraux pour s’opposer frontalement à leur désormais ancien gourou. WADE a réussi à diviser les partis d’opposition, son propre parti et il risque de diviser le pays tout entier si les citoyennes et citoyens sénégalais ne l’arrêtent pas.
Dans ces conditions, la responsabilité des forces démocratiques et patriotiques véritables s"avère immense. Il leur incombe de concrétiser l’énorme espoir suscité par les Assises Nationales qui ont posé l’exigence d’une République nouvelle, citoyenne et populaire ainsi que d’un régime alternatif de refondation nationale sur des bases démocratiques et populaires. À la suite d’un long processus de concertation et de débat démocratique, l’opposition vient de franchir un pas significatif dans cette direction en scellant un pacte et un serment de fidélité aux engagements souscrits autour des principaux axes que sont :
 une transition constituante de durée brève mais suffisante pour résoudre les urgences sociales, économiques et financières mais aussi politico-institutionnelles identifiées à partir d’une nouvelle constitution à soumettre au peuple par referendum, afin de rompre définitivement avec le système présidentialiste néocolonial ;
 une équipe de transition et de mission constituée de patriotes intègres et compétents, pour une gestion inclusive, concertée et participative des affaires du pays rompant d’avec la gestion solitaire des prétendus messies ou autres hommes providentiels ;
 un capitaine d’équipe en tant que candidat de l’unité et du rassemblement, pour battre le candidat du système WADE et conduire une transition réussie.

En procédant de la sorte, l’opposition fait montre d’un grand sens des responsabilités face aux périls qui s’amoncellent sur le pays. Il faut continuer à travailler d’arrache-pied, à renforcer l’unité du camp des forces démocratiques et populaires, afin de transformer cet essai en une victoire effective. Il est venu l’heure du Bennoo populaire et citoyen, par la jonction solide et durable entre les partis, la société civile et les masses en lutte, pour un large front de mobilisation populaire et de salut national capable de mettre fin au système WADE et de mettre en pratique la Charte de gouvernance démocratique systématisant les conclusions des Assises Nationales du Sénégal.

Non au crime odieux du jeune Malick Bâ, contre l’impunité, pour une justice indépendante, que justice soit faite ! Non au piétinement de la volonté populaire souveraine, contre l’installation de délégations spéciales illégales et illégitimes, retrait de tous les décrets scélérats, soutien ferme et conséquent à la lutte des populations de Sangalkam, de Mbane, de Diakhao et des autres collectivités locales concernées par le dépeçage forcené de WADE ! Halte à l’enrichissement ignominieux sur le dos du contribuable sénégalais, pour la lumière sur les multiples scandales politico-financiers et le châtiment exemplaire de leurs auteurs, quels qu’ils soient ! Pour des solutions durables des crises dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la poste, des télécommunications, du nettoiement, du gardiennage et des autres secteurs sociaux, par la satisfaction des justes revendications des travailleurs et le respect des engagements signés par l’Etat ! Halte aux spoliations des masses paysannes de leurs terres, pour un appui conséquent à l’exploitation paysanne familiale, pour un développement agricole base du développement économique endogène ! Pour des négociations sérieuses et sans conditions, l’arrêt des hostilités et la paix définitive en Casamance ! Cessation immédiate de la répression et des violations du droit des populations à la marche, à la manifestation et à l’information ! Contre la vie chère et la pauvreté galopante dans les villes, les banlieues et les campagnes ! Halte aux privations continues d’électricité au grand désarroi des ménages, des entreprises et des services ! Contre l’utilisation de la télévision nationale et des médias du service public à des fins de propagande d’un autre âge pour les WADE et leur clan ! Pour la délivrance gratuite de cartes nationales d’identité, l’inscription de plus d’un million de nouveaux électeurs sur les listes électorales et la révision concertée du code électoral ! Contre un troisième mandat de Wade, parfaitement irrecevable et anticonstitutionnel, contre son projet machiavélique de dévolution dynastique du pouvoir ! Non à toutes les dictatures, à tous les pouvoirs autocratiques au Sénégal, en Afrique et partout dans le monde !

Le Secrétariat de YOONU ASKAN WI