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Sénégal : Note sur la situation actuelle et nos tâches

Par Diagne Fodé Roland, membre du SP de YAW

D 1er août 2016     H 12:53     A Fode roland DIAGNE     C 0 messages


1) Les enseignements du congrès du PIT

a) Les désastres des politiques libérales

Deux alternances libérales durant lesquelles se sont succédé le PDS et le « wadisme sans Wade » de l’APR et BBY enferment le peuple dans une prison où selon la juste expression d’un citoyen « un homme condamné pour 69 milliards est gracié par le Président ; un homme accusé de vol de 74 milliards, demande qu’on éclaircisse mais le Président de la république arrête le procureur ; l’OFNAC publie un rapport qui épingle des directeurs généraux mais c’est le directeur de l’ OFNAC qui va être renvoyé ; un homme inculpé pour corruption est nommé PCA dans le même secteur et va gérer des milliards ; une entreprise créée il y a 6 mois est attributaire par gré à gré d’un marché de 150 milliards ; un étranger se voit indemniser 13 milliards pour un marché qu’on lui avait donné par entente directe et se voit offrir un autre de 50 milliards ; des délinquants financiers notoires sont blanchis par la justice puis nommés à des postes de responsabilités parce qu’ils ont transhumé vers le parti présidentiel ; une mafia internationale s’est emparée de notre pétrole et de notre gaz ; un ministre gagne des marchés de l’état ; un DG d’une entreprise nationale fait signer un marché de plusieurs milliards au profit d’une entreprise dont il est actionnaire ; les impôts des députés ne sont pas reversés au trésor et le budget de 16 milliards de l’assemblée nationale n’est soumis à aucun contrôle » (Dakar Actu 29/07/16).

A ces forfaits, il faut ajouter la signature de la mainmise libérale sur le pays avec les APE qui vont livrer le pays aux multinationales de l’UE, l’intégration aggravée dans les réseaux de la Françafrique, l’engagement du pays dans les guerres des impérialistes et de leurs alliés des pétrodollars qui va faire du pays une cible des terroristes, le renouvellement des privatisations bradage des entreprises nationales stratégiques à l’instar de la Sonatel, la suspension arbitraire et illégale du fonctionnaire des impôts pour avoir fait son travail, etc.

Voilà la « gouvernance » libérale dans laquelle la direction du PIT veut rester accrochée par la lutte des places pour des postes ministériels avec ou sans portefeuilles, de députés ou de PCA, etc.
Voilà ce contre quoi les communistes révolutionnaires au sein du PIT ont décidé de se lever pour faire revenir leur parti vers la lutte des classes des travailleurs et des forces populaires contre le pouvoir libéral, la bourgeoisie compradore et l’oppression impérialiste.

b) Collaboration de classe au gouvernement

Justifiant la lutte des places au gouvernement libéral Amath Dansokho, ci-devant Président du PIT, tient les propos suivants devant le congrès de son parti : « Il ne faut pas qu’on se presse, la révolution, le socialisme n’est pas un acte unique, ne se fait pas en un jour » ; « il y en a qui veulent accélérer la révolution, c’est plus facile d’administrer des oukases que faire la lutte de classes que nous faisons au pouvoir, car les modalités de celles-ci ont changé » ; « contre la corruption, on n’a mis des instruments en place, mais on en finira pas demain, aux USA on vole on va en prison, en France on est puni par la justice, en Chine on est condamné à mort, mais malgré tout çà la corruption continue » ; « nous n’allons jamais mêlé nos voix avec Wade et le PDS » ; « nous nous félicitons et sommes déterminés avec nos camarades du PS et de la LD à être avec le président Macky et BBY » ; « Wade et le PDS ont pillé le pays, il n’y avait plus rien dans les caisses, c’est par le sérieux du président Macky Sall que nous avons le PSE ».
L’actuelle direction du PIT signe ici son abandon total de la lutte pour une alternative antilibérale, anti-impérialiste, patriotique à fortiori révolutionnaire et communiste au libéralisme et à l’oppression nationale subis par le pays, l’Afrique et le peuple.

En fait ce qui arrive aujourd’hui aux dirigeants du PIT (et AJ l’a expérimenté lors de la première alternance libérale) a fait l’objet d’une mise en garde pertinente d’Engels en 1894 : « Après la victoire commune, on pourrait nous offrir quelques sièges au nouveau gouvernement - mais toujours en minorité. Cela est le plus grand danger. Après février 1848, les démocrates socialistes français (...) ont commis la faute d’accepter des sièges pareils. Minorité au gouvernement des républicains purs, ils ont partagé volontairement la responsabilité de toutes les infamies votées et commises par la majorité, de toutes les trahisons de la classe ouvrière à l’intérieur. Et pendant que tout cela se passait, la classe ouvrière était paralysée par la présence au gouvernement de ces messieurs, qui prétendaient l’y représenter » (La révolution italienne à venir et le Parti Socialiste - P.486).
Effet de cet enseignement clairvoyant d’Engels, ce congrès a vu émerger une opposition interne des militants révolutionnaires communistes qui ont fait capoter la tentative d’OPA anti-statutaire et anti-démocratique des dirigeants « historiques » du PIT. Cette opposition s’est manifestée au moment de l’élection du Bureau Politique (BP) et du Secrétariat par le Comité Central (CC) élu par le congrès. Plusieurs candidats (quatre semble t-il) ont été présentés au Secrétariat Général dont le Ministre du Travail et son directeur de cabinet, et malgré les manœuvres des dirigeants opportunistes, ce congrès s’est achevé sans élire les instances mentionnées, mais avec le mandat donné au CC de le faire ultérieurement. Les chefs opportunistes ont ainsi été mis en échec, la suite dira comment se terminera cette lutte interne entre réformistes collabos des libéraux au pouvoir et révolutionnaires communistes qui veulent sortir leur parti de l’ornière de la collaboration de classe.

Aucune délégation africaine (par exemple ALNEF pourtant présidé par le PIT) ou internationale n’était présente, aucune lecture de messages de « partis frères » non plus à ce congrès. Le rapport présenté par le Secrétaire Général sortant ne fait non plus aucune allusion à la situation internationale. Est-ce là un gage à l’allégeance aveugle au président libéral ? L’alpha et l’omega de l’horizon politique visé par les chefs « historiques » se résument à l’arrimage du PIT au pouvoir et à l’alliance BSS et BBY. C’est dire à quel point la dégénérescence idéologique et politique mine le PIT.
Manifestement la CDS n’est pas une priorité, son existence et le rôle supposé « principal » du PIT pour sa fondation ont tout juste été évoqués comme exécution de la décision sur la « confédération » du 5éme congrès en 2010.

2) « Organiser le siège en règle de la forteresse ennemie »

Après l’expérience des deux alternances libérales et plus de 20 ans auparavant du social-libéralisme du PS, les travaux pratiques de la collaboration de classe ont conduit tour à tour au discrédit dans les masses et ensuite dans les partis eux-mêmes des directions des différents partis de la gauche historique inféodés aux pouvoirs successifs.
Les deux alternances libérales ont été marquées par une montée des contestations au sein de chaque formation politique des orientations et politiques serviles qui prennent la forme de la participation dans les gouvernements néocoloniaux.

Nous expérimentons ainsi ce que Lénine a appelé « les armées battues sont à bonne école ». La démarcation suivie de la rupture avec le cours antinational et antisocial qui aggrave l’oppression impérialiste et son cortège de corruption qui maintient dans le sous-développement pose au sein de chaque force de gauche la question cruciale de l’unité de notre famille politique contre et sans les libéraux (PDS, APR, REEWMI, etc.) et sociaux libéraux (PS, AFP, Grand Parti, etc).

Les jeunes qui sont arrivés à la politique à partir des années 2000 hors des partis de la gauche historique se sont constitués en force politique avec leurs propres leaders contre les effets catastrophiques des politiques libérales, les postures immorales des « waxeet » des hommes et femmes au pouvoir, la corruption généralisée des gouvernants libéraux et sociaux libéraux et leur soumission néocoloniale à la domination impérialiste.
Les vieux qui s’étaient séparés des partis de la gauche historiques par dégoût de la lutte des places ont aussi repris du service au nom de leur idéal patriotique, antilibéral et anti-impérialiste.

Voilà les forces qu’il nous faut organiser sans et contre la faillite et la collaboration de classe des opportunistes qui ont décidé de lier leur sort politique aux pouvoirs successifs des libéraux et sociaux libéraux.
Les dirigeants faillis des partis de la gauche historique nous disent que « les menaces qui planent sur nos pays » (guerres, terrorisme, etc.) consécutives aux politiques guerrières de l’impérialisme mondial des USA et UE pour maintenir leur hégémonie séculaire sur la planète en général et l’Afrique en particulier justifient leur inféodation au pouvoir libéral pour conjurer soi-disant celles-ci. Ayant abandonné l’objectif initial de la conquête du pouvoir par les classes laborieuses dont ils se réclament, les chefs opportunistes élaborent des théories fumeuses selon lesquelles c’est aux libéraux et sociaux libéraux qu’est exclusivement donnée la tâche de diriger l’étape de la « démocratie ». Le « socialisme » est là une affaire renvoyée aux calendes grecques, à un lointain futur incertain. Cette soi-disant « théorie scientifique » est un véritable marché de dupe qui présente la première « étape » comme devant être inévitablement celle du pouvoir des libéraux ou sociaux libéraux flanqués de ministres de « gauche » et sur cette base ils allèguent que la seconde en serait ainsi prétendument consécutive. Cette vision non dialectique et antiscientifique érige ainsi une muraille de chine infranchissable entre les « deux étapes ». Voilà la tromperie monumentale que Amath Dansokho a servi comme prétexte au soutien et à la participation « indéfectible » au pouvoir libéral actuel qui fait du Wadisme sans Wade. AU FOND LA GAUCHE HISTORIQUE, SES DIRIGEANTS OPPORTUNISTES ONT ABANDONNE L’OBJECTIF POUR LEQUEL ONT ETE FONDE LES PARTIS DE GAUCHE : PRENDRE LE POUVOIR.

Nous opposons à cette supercherie grossière justifiant les luttes des places passées et actuelles au gouvernement des libéraux et sociaux libéraux cet enseignement majeur de Lénine : « Ce serait une erreur radicale de croire que la lutte pour la démocratie est susceptible de détourner le prolétariat de la révolution socialiste, ou de la masquer, de la voiler etc. Au contraire, de même que le socialisme victorieux est impossible sans réaliser la démocratie complète, de même le prolétariat ne peut se préparer à vaincre la bourgeoisie sans une lutte acharnée, conséquente et révolutionnaire pour la démocratie » (Lénine T22-cité par Dimitrov).

En effet c’est la lutte acharnée, conséquente et révolutionnaire des masses pour la démocratie qui a permis la conquête des deux alternances démocratiques et donner un coup d’arrêt aux dérives anti-démocratiques des prédateurs successifs libéraux et sociaux libéraux. Les expériences successives des « gauches » minoritaires aux gouvernements des libéraux et sociaux libéraux ont plutôt dégoûté le peuple en retardant la prise de conscience et les mobilisations populaires. Le peuple n’a pu se débarrasser dans les urnes des prédateurs libéraux et sociaux libéraux qu’une fois qu’il s’est révolté et a fécondé d’autres dirigeants, d’autres leaders.

L’expérience récente du référendum du waxeet Mackiste pour enterrer les Assises Nationales est une nouvelle preuve que seule la Gauche antilibérale s’appuyant sur les luttes populaires est à même d’appliquer les conclusions de celles-ci et le projet de constitution de la CNRI. Les soulèvements populaires tels celui du 23 juin 2011 qui ont barrer à la monarchisation de la République et dégager A. Wade et le PDS ou dans les urnes de 2000 qui ont mis fin à 40 ans de règne social libérale PS ou ceux de 1968 qui ont contraint le pouvoir PS au « multipartisme limité, puis intégral » ou les grèves de 1947 qui ont préparé la fondation du PAI et les indépendances ont été des moments décisifs de l’intervention du peuple mobilisé dans la longue marche qui continue pour conquérir la démocratie, l’indépendance nationale et la sortie du sous – développement.

C’est Karl Marx lui-même qui, le premier, a résumé les péripéties inévitables que connaissent les peuples dans leurs luttes pour l’émancipation quand il a dit : « Dans les grands développements historiques, vingt années ne sont pas plus qu’un jour, bien que, par la suite puissent venir des journées qui concentrent en elles vingt années » (cité dans Textes sur les syndicats, éd. du Progrès, p.270).

Lénine explique ensuite qu’« à chaque étape de l’évolution, à chaque moment, la tactique du prolétariat doit tenir compte de cette dialectique objective de l’histoire de l’humanité : d’une part, en mettant à profit les époques de stagnation politique, c’est-à-dire de développement dit « paisible », avançant à pas de tortue pour accroître la conscience, la force et la combativité de la classe d’avant-garde ; d’autre part, en orientant tout ce travail vers le « but final » de cette classe et en la rendant capable de remplir pratiquement de grandes tâches dans les journées qui concentrent en elles vingt années » (idem).

Nous avons connu l’expression de cette loi de l’évolution historique avec une puissance et des degrès variables, jamais totalement abouti, au Sénégal en 1947, 1968, 1988, 2011, au Burkina Faso avec Thomas Sankara puis récemment en 2014 et 2015 qui a chassé l’assassin B. Compaoré et au Mali en 1991 avec la chute de la dictature fasciste de Moussa Traoré, etc., pour ne citer que des exemples dans notre sous-région ouest-africaine.
Les luttes électorales, notamment les prochaines qui se profilent en 2017 et 2019 (si le pouvoir libéral ne les change pas) font partie, pour les Révolutionnaires que nous sommes, des “vingt années qui ne sont pas plus qu’un jour”, de ces “périodes de développement dit paisible” qui préparent les “journées qui concentrent en elles vingt années”.

C’est le sens profond du notre combat pour les candidatures indépendantes de notre famille politique sans et contre les libéraux et les sociaux libéraux aux législatives et à la présidentielle qui s’en viennent. C’est cela que les chefs historiques des partis de gauche collabos au pouvoir veulent empêcher. C’est ce “siège en règle de la forteresse ennemie” que nous cherchons à mettre en place qu’ils veulent détruire.
Voilà pourquoi ils n’ont d’autre objectif aujourd’hui que de tout faire pour stopper toutes les velléités de rassemblement de nos forces saines éparpillées, celles des jeunes issus des luttes récentes et des vieux qui ont ce projet historique chevillé au corps pour réaliser ce but fondamental de conquête du pouvoir par la Gauche engagé dès le 15 septembre 1957 par les signataires du Manifeste du PAI.

3) Nos tâches pour réussir cette mission historique

La situation est complexe, mais enthousiasmante. Les démarcations et ruptures en cours ont produit des rapprochements entre cinq organisations qui ont annoncé leur intention de fusionner - Yoonu Askan Wi, Pasteef, Moom Sa Rew, RND, Taxaw Teem - lors de la conférence de septembre avec pour objectif un congrès en décembre 2016. Sur le plan stratégique la fusion est la priorité des priorités dans le contexte actuel pour que la Gauche de rupture pèse et joue son rôle d’avant-garde.

Sur le plan tactique un front large à visée électorale des nonistes au réferendum sans le PDS (Avenir, Force de l’Espoir) tente aussi de se rassembler, et cela à la faveur de l’épreuve du référendum bâclé et imposé par le pouvoir libéral qui utilise de plus en plus la répression contre les opposants et le “deal” comme celui de la libération de Karim Wade pour récupérer toute la famille libérale tout en neutralisant pour marginaliser ses rivaux libéraux et sociaux libéraux. La construction de ce front alternatif à vocation électorale aux libéraux et sociaux libéraux doit s’ériger en pôle de défense des conclusions des Assises Nationales et du projet constitutionnel de la CNRI. La priorité stratégique de la fusion organisationnelle de Yoonu Askan Wi, Moom Sa Reew et Pasteef est ici la plus sûre voie pour éviter les waxeet érigés en mode de gouvernance.

La confédération CDS, même paralysée par la collaboration de classe au gouvernement, est à préserver pour accompagner le processus en cours de développement des contradictions au sein de ses composantes opportunistes entre les dirigeants et les bases.
En ce qui concerne, notre priorité, la fusion, nous devons partir de cet enseignement du PCBUS : « Le parti du marxisme révolutionnaire rejette catégoriquement toute recherche d’une forme d’organisation du parti et de méthodes de travail, absolues et valables pour toutes les étapes du processus révolutionnaire. Au contraire, la forme d’organisation et les méthodes de travail sont entièrement fonction des particularités d’une situation historique concrète et des tâches que cette situation impose » (Résolution sur l’édification du parti – Xème congrès du PC(b)US du 8 au 16 mars 1921).

En septembre les forces décidées à fusionner doivent le faire sans attendre les hésitants. Cela va plus probablement concerner les trois partis mentionnés ci-dessus. Dans cette perspective, nous devons élaborer la plateforme d’unification sur la base des conclusions des Assises Nationales et de la plateforme d’unification de Fernent dans YAW, des statuts, un nom, un emblème et une devise de la nouvelle organisation politique.
Mais sans attendre cela, il faut que nos militants partout où ils, elles sont, oeuvrent à rassembler les militants des organisations signataires de l’appel commun à l’unité et commencent sur le plan local à agir ensemble de façon organiser. Cette priise en charge commune organisée de l’action politique à la base participe du réarmement moral des militants démoralisés par ces décennies d’espérance gâchée par les trahisons des chefs opportunistes. Les expériences politiques et organisationnelles étant diverses et variées selon les partis ( Moom Sa Rew, Pasteef, Yoonu Askan Wi, etc.), il s’agit ainsi de prendre en compte cet autre enseignement : « De ce point de vue l’on comprend qu’avec le changement des conditions objectives du développement de la révolution, toute forme d’organisation et les méthodes de travail correspondantes peuvent, de facteur de développement de l’organisation du parti, devenir une entrave pour ce développement ; et vice versa : une forme d’organisation périmée peut redevenir indispensable, seule rationnelle, avec la réapparition des conditions objectives appropriées » (idem).

Les faits montrent que là où l’attentisme est en vigueur, les choses stagnent. Il faut donc développer l’esprit d’initiative et aller résolument de l’avant. L’organisation commune et le travail commun est la meilleure école pour que la fusion soit prise en charge par tous les côtés la fois, notamment par la base sans attendre le sommet.
La volonté affichée d’unité résulte du besoin d’unité pour constituer une force qui pèse, pour changer ainsi le rapport des forces et pour préparer la conquête du pouvoir, seul moyen, en dernière instance, pour en finir avec la malédiction de l’exploitation et de l’oppression semi coloniale.
Toutefois le principal facteur qui peut apparaître comme un obstacle sur la voie de l’unité est que les forces qui oeuvrent à l’unité ont chacune des leaders charismatiques avec des points forts et points faibles. Ces leaders sont complémentaires, mais la tradition bourgeoise et petite bourgeoise qui veut qu’un parti soit la propriété personnelle de son leader peut et doit être surmontée pour éviter la division. IL SERAIT IRRESPONSABLE QUE L’ON S’ENTENDE SUR LA PLATEFORME, LES STATUTS, LE NOM, L’EMBLEME ET LA DEVISE ET ECHOUER SUR LE CHOIX DU LEADERSHIP.

Voilà pourquoi nous devons dès le départ FORGER UN LEADERSHIP COLLECTIF DU FUTUR PARTI. Pour faire cela, nos formes d’organisation évolutives doivent sinspirer de cet autre enseignement léniniste : « Les contradictions entre les nécessités de la nouvelle situation en train de se créer d’une part et la forme d’organisation établie, ainsi que les méthodes de travail d’autre part, apparaissent généralement avant que ne s’affirme définitivement le besoin de changer l’orientation. Cette dernière ne doit être changée qu’au moment où la tâche qui avait mis en avant le type antérieur d’organisation et les méthodes de travail appropriées est remplie dans l’ensemble, dans ses grandes lignes, dans l’essentiel » (idem).
Pour bâtir le leadership collectif dont nous avons besoin, il faut mettre à profit les points forts de chaque leader et de chaque organisation qui sont :

 Moom Sa Rew a bâti son leadership sur la thématique du patriotisme, l’indépendance nationale, la lutte interne contre le social libéralisme du PS et l’exigence de la démocratisation des institutions ;

 Pasteef a forgé sa réputation sur les révélations politiques fondées sur une expertise critique de la corruption, la gabegie, le népotisme, le détournement des deniers publics et l’exigence de la moralisation de la gestion de l’Etat ;

 Yoonu Askan Wi allie la tradition historique révolutionnaire de la Gauche à l’anti-impérialisme dans la perspective de l’internationalisme et du communisme.

Nous pouvons et devons à partir de ces points forts construire un leadership collectif fondé sur la limitation statutaire à deux mandats avec au moins quatre porte voix du futur parti sous le contrôle de l’instance dirigeante. La question des choix des candidatures aux élections (Présidence et législatives) relève des procédures démocratiques internes qui n’impliquent pas que les dirigeants soient nécessairement les candidats tête de liste, ce que la construction du leadership collectif peut faciliter. La question des candidatures doit être traiter le moment venu à partir d’une analyse concrète des objectifs du moment, de l’état réel des forces en présence et des compétences les plus adéquates du moment.

L’activité au quotidien prend dès lors la forme d’une visibilisation populaire du leadership collectif fondé sur une division du travail entre les leaders désignés à cet effet sous le contrôle de l’instance dirigeante (Secrétariat Politique ou Bureau Politique).

Cette construction du leadership collectif fera progressivement école pour briser la mentalité individualiste, voire féodale qui veut que le “parti appartiennent à un individu”.

Cette réflexion est soumise afin d’alimenter notre analyse commune de la situation actuelle et nos tâches pour que vive et triomphe la lutte de classe des ouvriers, paysans, travailleurs de l’informel et intelligentsia révolutionnaire contre le système semi colonial.

Fait le 30/07/16