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Sénégal : Nous sommes déjà morts, nous ne mourrons plus !!!

CONFERENCE DE PRESSE DU SAT/BTP

D 9 mars 2011     H 16:38     A SAT/BTP     C 0 messages


Aujourd’hui, le Syndicat Autonome des Travailleurs du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (SAT/BTP), section de l’Entreprise Jean Lefebvre veut prendre à témoin l’opinion Nationale et Internationale et mettre en garde le Gouvernement du Sénégal.

Nous, les 3.000 travailleurs de JLS, avons fini de comprendre que l’Etat du Sénégal a voulu simplement nous endormir en parlant de négociations avec JLS depuis le 14 Juillet 2010, mais que son objectif ultime reste la mise à mort irréversible de notre précieux outil de travail.

Les éléments suivants attestent de façon irréfutable cette option machiavélique de l’Etat du Sénégal, dans sa gestion opaque et narcissique du secteur du BTP.

Au moment où la Bonne Gouvernance est aujourd’hui le leitmotiv de toutes les nations civilisées du monde, l’Etat du Sénégal poursuit sans relâche un digne fils du pays, M. Bara Tall, qui n’a de tort que de refuser d’être une pièce dans un dispositif politique qui ne le concerne nullement, de lutter farouchement contre la corruption qui gangrène le secteur routier accaparé par une mafia internationale.

Olivier Besancenot, porte parole du parti français NPA (Nouveau Parti Anti capitaliste) a raison de dire : « Le meilleur service qu’on puisse rendre au peuple sénégalais, c’est de l’aider à lutter contre les Groupes français qui font ici, au Sénégal, la pluie et le beau temps » Sinon, comment comprendre que la route Kaolack -Tambacounda réalisée par des groupes étrangers ait commencé à se dégrader avant même la fin des travaux et on essaye de camoufler cela en disant que la faute incombe aux surcharges des camions maliens ; alors que dans le cas du tronçon Fatick – Kaolack, qui est emprunté par les mêmes camions et dont les dégradations ne sont apparues qu’un an après, on traine JLS en justice ?

Fort heureusement, cette justice estime aujourd’hui que le tronçon selon l’avis de l’expert de l’Ageroute, doit coûter 32 milliards au lieu des 9 milliards payés à JLS pour sa réalisation. Dans les deux cas de figure l’Ageroute a fait preuve d’une incapacité notoire dans sa technicité et d’un manque criard d’équité vis-à-vis des entreprises en cause.

Ce parti pris manifeste, est la base de la mal gouvernance d’entreprise. Le pont Emile Badiane de Ziguinchor constitue un autre exemple de mauvaise étude : les travaux commencés ont été arrêtés pour complément d’étude. Cette façon de faire injustifiable doit cesser à l’Ageroute. On doit cesser de privilégier les intérêts des entreprises étrangères, au détriment des intérêts du peuple sénégalais et de ses fils. Il est vrai qu’Ibrahima NDIAYE, Directeur Général de l’Ageroute, est plutôt expert en travaux à haute intensité de main d’œuvre, mais pas en travaux à haute technicité ou à haute intensité de machinerie.

En tout état de cause, JLS est prêt aujourd’hui à refaire le tronçon Fatick-Kaolack avec le montant prévu par l’expert et selon le dimensionnement remis aux autorités du Ministère des Infrastructures. La balle est désormais dans le camp du Gouvernement, s’il veut manifester un minimum d’égard vis à vis des usagers de ce tronçon.

La première démarche non transparente de l’Etat, a consisté à confisquer depuis 2006, les paiements d’un montant de neuf milliards dus à l’Entreprise JLS. Une partie de ces paiements a été même réaffectée par décret présidentiel à la réalisation de villas dans les projets de l’ANOCI, villas qui n’ont toujours pas vu le jour. La conséquence est qu’aujourd’hui, les banques ont saisi le siège de JLS au Point E, pour un milliard de francs Cfa et menace de le vendre le 8 Mars 2011, et l’Etat continue de faire la sourde oreille.

Pourtant la direction de l’entreprise, pour préserver l’outil de travail, est même disposée à brader des biens qui lui sont propres, pour honorer sa dette à l’égard des banques, et le comble c’est que l’Etat du Sénégal pousse l’acharnement jusqu’à refuser d’autoriser cette transaction. C’est à croire que le Gouvernement du Sénégal se moque des 3.000 mères et pères de familles qui ont perdu leur travail, des 30.000 fils du pays qui ne mangent plus à leur fin, de nos familles qui sont en train de se disloquer.

Cette situation est inacceptable. C’est pourquoi le SAT/BTP compte reprendre la bataille pour la survie de ses membres. Après la grande mobilisation qui a marqué la Marche d’ouverture du Forum Social Mondial et ce point de presse nous allons engager un nouveau plan d’action avec ;
  Une Campagne d’affichage à travers la ville pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur le sort que nous réserve NOTRE Gouvernement, dans NOTRE pays,
  Occupation par les travailleurs et leurs familles des locaux du siège de l’entreprise le 8 mars, jour prévu pour leur mise en vente,
  Marche avec notre Confédération, la CSA et tous les patriotes sénégalais le 16 Mars 2011 pour défendre l’emploi et le pouvoir d’achat.

Nous convions toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais épris de justice à se mobiliser avec nous, contre l’arbitraire. L’Etat du Sénégal ne nous laisse pas d’autre choix. On ne meurt qu’une seule fois.

La tyrannie par les institutions est encore beaucoup plus pernicieuse que la dictature par la privation de la parole

Le tronçon Tunis – Dakar sera bientôt ouvert.

Dakar, le 22 février 2011

Pour le SAT/BTP

Le Bureau Exécutif National