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Senegal : Critique du « Programme » du gotha du PIT

Senegal

D 18 juillet 2016     H 22:04     A Abdou Karim Ndiaye     C 0 messages


J’intitule ces notes par référence à l’ouvrage de Karl MARX « Critique du programme de GOTHA » écrit en Avril/Mai 1875 et contenant des observations critiques sur le Projet de Programme du Futur Parti Ouvrier Unifié d’Allemagne.

Vous remarquerez la différence entre les expressions « du gotha du PIT » et « de GOTHA »
GOTHA est la ville où se tint le Congrès du 22 Mai 1875 qui devrait rapprocher marxistes et opportunistes (partisans de LASSALLE).
Le terme gotha lui désigne les familles et les personnes les plus en vue de la noblesse.

Au PIT, une aristocratie s’est installée à la tête de la Direction du Parti, usurpant les prérogatives du Secrétaire Général et du Secrétariat qu’elle musèle en organisant son isolement, déménageant le Siège vers un cabinet gouvernemental, se faisant porte-parole de notre Organisation, décidant de tout, planifiant tout pour nous marier à un régime qui se dit lui-même ‘’libéral-social’’ et à qui on veut tailler une robe de Dulcinée et pour qui désormais tel Don QUICHOTTE, nous devons combattre, pour qui nous devons souffrir, à qui nous devons sacrifier ceux qu’on nous oblige à combattre même s’ils sont de notre propre camp, de notre propre sang.
Quand le gotha du PIT parle de Macky, il ne tarit pas d’éloges : il est le plus beau, le plus vertueux le sans pareil. Sa colère se déchaîne contre ceux qui osent prétendre qu’il ne répond peut-être pas au portrait qu’on s’en fait. Pourtant notre aristocratie n’est pas toujours dupe de ses illusions pour le régime.

Elle veut faire la prouesse d’essayer un grand écart, un « Ngaralé » qui joue maladroitement à ce jeu banal entre la réalité terre-à-terre et très rude que nous vivons, et le rêve qui embellit cette réalité au point de la transfigurer et de lui substituer une représentation imaginaire.
Comme Marx pour le Programme de GOTHA, nous tentons de révéler que l’Avant-projet de Thèses et de Programme est entaché, de graves erreurs et de concessions faites aux sociaux-démocrates et aux libéraux-sociaux pour qui Ibrahima SENE joue le rôle d’Intellectuel patenté.

1) La première imposture que Sène commet est qu’il nous impose un document que le
Comité central, à la suite du BP, a refusé d’adopter pour la légitime raison qu’il n’a jamais été validé par le Comité National de Pilotage des travaux préparatoires du Congrès.

2) A partir de la page 6 du document publié, Ibrahima présente l’économiste français Thomas PIKETTY, membre du PS, comme un faire-valoir des thèses de Karl MARX
Thomas Piketty ne peut être ni une référence ni « une boussole » pour nous.
Thomas Piketty intègre la commission économique du Parti socialiste de 1995 à 1997. En 2007, il soutient la candidature à l’élection présidentielle de Ségolène Royal et devient son conseiller économique. En 2012, il signe une tribune de soutien à François Hollande avant de prendre ses distances avec le nouveau président. En 2015, il devient conseiller en économie de Jeremy Corbyn, le nouveau leader du Parti travailliste britannique qu’il vient de quitter à la suite du Brexit.
Donné comme le « Marx du XXIe s »par les journaux français : Libération,

L’Obs., Le Monde, L’Expansion et américains : le New-York Times, le Washington Post ; cet « …Auteur qui n’aura eu pour audace que de titrer son livre ‘’Le Capital’’, (sans, de son propre aveu, avoir jamais lu une ligne de Karl MARX en général et du Capital en particulier) sans fournir la moindre théorie du capitalisme et sans y accrocher le moindre projet politique de le contester dans ses fondements…ne peut en donner qu’une conception des plus superficielles ; patrimoniale : ‘’Le capital c’est la fortune des fortunés’’ ».

« Pour Marx, le capital c’est tout autre chose : c’est un mode de production, c’est-à-dire un rapport social. Un rapport social complexe qui, au rapport monétaire des simples économies marchandes, ajoute – c’est le cœur de toute l’affaire – le rapport salarial, constitué autour de la propriété privée des moyens de production, de la fantasmagorie juridique du ’’travailleur libre’’, individu pourtant privé de toute possibilité de reproduire lui-même son existence matérielle, par-là jeté sur le marché du travail, forcé pour survivre d’aller s’employer et de se soumettre à l’empire patronal, dans une relation de subordination hiérarchique ».

« Le capital c’est ça – et pas seulement le hit-parade des riches du magazine Fortune ». « Compris dans sa version étroitement patrimoniale, le capital affecte sans doute les individus ordinaires par le spectacle obscène des inégalités de richesse.
Compris comme mode de production et comme rapport social, notamment salarial, il les affecte plus profondément : par les servitudes dans lesquelles il enferme leur vie même – car huit heures de travail, c’est la moitié du temps éveillé.

Les travailleurs…sont probablement moins révulsés de la parade insolente des fortunés qu’ils ne sont dévastés par leurs existences mises à sac sous la loi d’airain de la valorisation financière du capital. Et de même ceux qui, dans l’emploi, souffrent en silence la tyrannie de la productivité, la mobilisation harassante au service de la rentabilité, la menace permanente – du plan social, de la délocalisation, de la réorganisation –, la précarité qui ronge les sangs, la violence généralisée des rapports dans l’entreprise. De tout cela, on ne trouvera pas la moindre trace dans le Capital de Piketty. (Cf. le Monde Diplomatique Avril 2015)

Des critiques ont jugé son œuvre comme du « Du marxisme qui se pare de mathématiques fort sommaires pour appuyer un jugement moral. Peu convaincant, et à la limite, on aimerait mieux une franche indignation morale vis-à-vis des inégalités plutôt que cette reconstruction hypocrite basée sur un nombre impressionnants d’a priori non démontrés.
Cette approche très générale ne se concentre de plus que sur deux cas -France et Etats-Unis- et postule des causes uniquement financières aux évolutions économiques. Et les sociétés dans lesquelles ces évolutions ont eu lieu n’ont-elles pas d’importance ? »

Selon Sène, Piketty conforte ainsi la thèse de Marx selon laquelle c’est la « propriété privée des moyens de production et d’échange » qui génère l’existence d’un prolétariat et caractérise le mode de production capitaliste, dont l’exploitation du travail salarié produit et reproduit la paupérisation des masses. Le tout étant bien entendu à l’origine de la croissance des « inégalités ».

Une vérité historique que les sociaux-démocrates ont longtemps occultée, en mettant l’accent sur le « revenu » perçu comme le produit du Travail réparti entre salaire- profit- fiscalité que Piketty a donc restaurée en désignant le « patrimoine », qui est aussi revenu du Travail, comme le fait générateur des « inégalités »

Par contre pour Marx, le travail n’est pas la source de toute richesse. « La nature est tout autant la source des valeurs d’usage (qui sont bien tout-de-même la richesse réelle) que le travail, qui n’est lui-même que l’expression d’une force matérielle, la force de travail de l’homme » ; qu’elle soit physique ou intellectuelle.
Il poursuit : « Ce n’est qu’autant que l’homme, dès l’abord, agit en propriétaire à l’égard de la nature, cette source première de tous les moyens et matériaux de travail, ce n’est que s’il la traite comme un objet lui appartenant que le travail devient la source des valeurs d’usage, partant, de la richesse ».

Les bourgeois ont d’excellentes raisons pour attribuer au travail cette surnaturelle puissance de création : « Car du fait que le travail est dans la dépendance de la nature, il s’en suit que l’homme qui ne possède rien d’autre que sa seule force de travail sera forcément, en tout état de société et de civilisation, l’esclave d’autres hommes qui se seront érigés en détenteurs des conditions objectives des conditions du travail. Il ne peut travailler, et vivre par conséquent, qu’avec la permission de ces derniers ».
Cette thèse de Marx a une double importance.

Elle explique le chaos mondial dans lequel l’Occident (les USA en tête) a plongé l’humanité pour l’asservir par le biais du contrôle total de toutes les ressources naturelles. Elle signifie aussi que ce n’est pas demain la veille pour leur exploitation lucide et durable et pour le ralentissement espéré des dérèglements climatiques.

Le capitalisme est une formation éco sociale, basée d’une part sur l’exploitation abusive, poussée à l’extrême des ressources fossiles et, d’autre part sur l’exploitation inique d’une grande majorité d’hommes par une minorité cynique. Tant qu’il durera, l’avenir de la terre et des espèces qui y vivent, est menacé.

Dans la société actuelle, les moyens de travail sont le monopole des propriétaires fonciers (le monopole de la propriété foncière est même la base du monopole capitaliste) et des capitalistes.
Marx parle de « monopole des moyens de travail, c’est-à-dire des sources de la vie ». L’addition des mots « sources de la vie » montre suffisamment que la terre est comprise parmi les moyens de travail. Donc on ne peut attaquer la classe capitaliste et non les propriétaires fonciers…
Or qui sont les propriétaires fonciers au Sénégal ?
3) A partir de la page 80 : « Thèse sur la réforme foncière », Ibrahima esquisse un tableau
de l’évolution des exploitations agricoles et de l’appropriation des terres de 1960 à nos jours.
Il distingue quatre catégories de paysans :
 Les chefs de ménages sans terre qui constituent 20.9% des effectifs des exploitations
en 1960, descendent à 18.92% en 1998/99, remontent à 24.6% en 2004/05
 Les paysans ayant jusqu’à 03 ha qui passent respectivement de 30.62%, à 23.1%,
puis à 32.1%.
Ces deux catégories forment ce qu’il appelle les paysans pauvres qui constituent 51.6% des agriculteurs en 1960, 42% en 1998/99 pour remonter à 56.7en 2004/05.
 Les paysans moyens ayant entre 04 et 06 ha, classes moyennes émergentes qui
passent respectivement de 20.13%, à 04.3%, puis à 17.5.
 Les agriculteurs riches ayant 06 ha et plus, pépinière bourgeoise rurale comprenant
l’Aristocratie coutumière et religieuse qui évolue de 28.3% des effectifs en 1960 à 72.1% en 1998/99 pour se resserrer à 25.8% en 2004/05
Ce que Sène veut démontrer est qu’au départ – 1960 – « le Président DIA envisageait une réforme pour ’’donner la terre à ceux qui la cultivent’’ (paysans pauvres + paysans moyens = 71.6% des ménages ruraux). Mais Senghor qui lui « préféra ‘’la terre à ceux qui peuvent la mettre en œuvre’’ démarra « le prélude à la privatisation des terres ».
Cette tentative déclenche la résistance du monde rural qui finit par améliorer sous Abdou DIOUF la situation des ménages pauvres et des exploiteurs moyens en 1998/99.
Mais voilà que de nouveau Abdoulaye WADE renverse la tendance en 2004/05. Celui-ci « voulait privatiser les terres dans le but précis de les céder aux investisseurs étrangers les plus offrant, et non aux paysans riches et moyens…qui aspiraient à la motorisation ».

a) Les remarques que m’inspirent les données de Sène sont :
 Les chiffres portent sur les effectifs c’est-à-dire sur le nombre, en valeur relative,
des paysans des différentes catégories. Aucune estimation n’est apportée sur les superficies de terre que ces couches contrôlent ou non.
 Les paysans sans terre travaillent la terre de qui ? Sous quel mode d’exploitation ?
Prolétaire/Salarié ? Féodal ?
 (Puisque les superficies en terre ne sont pas connues), la réduction du nombre de
paysans riches qui passent de 28.3% de 1960 puis à 72.1% en 1998/99 pour redescendre à 25.8% en 2004/05 peut s’expliquer non pas par une diminution des surfaces exploitées mais par une concentration des terres entre les mains d’une minorité de privilégiés. Cette concentration si elle se vérifie constituerait un indicateur de la nature capitaliste de l’exploitation.
 Il serait intéressant de savoir également si ces agriculteurs riches qui au départ
appartenaient à l’Aristocratie coutumière et religieuse sont restés détenteurs des terres ou si les 25.8% qu’ils sont devenus sont répartis entre les investisseurs étrangers et la nouvelle bourgeoisie administrative.
En d’autres termes si concentration des terres s’est effectuée, c’est au profit de qui ?
Ensuite cette Aristocratie religieuse et coutumière ne subit-elle pas une différenciation de classe ?
D’où viennent tous les petits et moyens entrepreneurs, les petits et moyens industriels, les petits patrons de l’informel qu’on rencontre souvent dans les classes émergentes mourides et qui, tout en vivant de la force de travail du pays, ne sert pas d’intermédiaire à l’appropriation impérialiste de la richesse (ou le fait avec dégoût et souhaite mettre fin à cette situation comme le prolétaire qui va offrir chaque jour sa force de travail au patron).
Cette classe avec les intellectuels à son service (et non au service des intermédiaires de l’impérialisme) ne produit-elle pas une idéologie que l’on pourrait qualifier de « révolutionnaire bourgeoise patriotique ».
Ce qui pourrait nous en rapprocher en lieu et place de la ligne anticléricale que veut nous imposer Ibrahima Sène.

 Ibrahima affirme que « le nouveau régime (de Macky) s’inscrit dans le sillage de
Wade en ce qui concerne la réforme foncière et le type d’agriculture à promouvoir » ; c’est-à-dire « veut privatiser les terres dans le but précis de les céder aux investisseurs étrangers les plus offrant, et non aux paysans riches et moyens…qui aspirent à la motorisation ».

b) Parmi les acteurs qui se font jour dans l’analyse de Sène on peut noter : des
éléments de la classe moyenne ; des éléments de la bourgeoisie aristocratique féodale ; des éléments de la nouvelle bourgeoisie administrative et enfin des éléments de la bourgeoisie étrangère impérialiste.
La bourgeoisie administrative est sans doute la bourgeoisie bureaucratique, c’est-à-dire les individus qui prospèrent au sein de l’appareil d’Etat, l’Administration, l’Armée ; et sont dans un sens l’intermédiaire public de l’impérialisme.
Aujourd’hui le régime de Macky ; mais hier celui de Wade qui n’est plus au pouvoir (mais qui aspire à y revenir) et dont une partie est restée au pouvoir et une autre déjà rappelée aux affaires, tandis qu’on prépare des retrouvailles avec ce qui reste.
La bourgeoisie comporte donc des clans dont :
 Le clan des politico-bureaucratiques au pouvoir (comme dit Bamba) ;
 Le clan des compradors, non au pouvoir (avec tendances de la Grande-bourgeoisie à la Petite-bourgeoise), organisé dans des partis de la bourgeoisie.
La bourgeoisie comprador désigne aussi la classe bourgeoise qui, dans les pays dominés, tire sa richesse de sa position d’intermédiaire dans le commerce avec les impérialismes étrangers (exportation des produits locaux surtout agricoles et importation des produits manufacturés), par opposition aux bourgeois ayants des intérêts dans le développement de l’économie nationale.
Le terme a en premier lieu été utilisé par les marxistes pour décrire la bourgeoisie portuaire d’Amérique Latine, directement liée aux capitaux étrangers. Mais c’est Mao qui l’a rendu célèbre en 1926.
Trotski semblait considérer que la bourgeoisie russe d’avant 1917 tendait à être de plus en plus une bourgeoisie compradore, à l’image de celle de la Chine :
L’autocratie russe, d’une part, la bourgeoisie russe, d’autre part, avaient des caractères de plus en plus marqués de compradorisme : l’une et l’autre vivaient et subsistaient de leur liaison avec l’impérialisme étranger, le servaient et ne pouvaient tenir sans s’appuyer sur lui.
La bourgeoisie compradore apparaît alors comme union de la partie supérieure de la bourgeoisie commerçante, de grands propriétaires terriens, de secteurs bancaires s’il y en a.
Elle est l’intermédiaire privé des monopoles impérialistes. La bourgeoisie compradore est elle-même divisée en fractions liées à tel ou tel pays impérialiste.
Quand le clan des politico-bureaucratiques au pouvoir est faible, les compradors se battent pour un meilleur positionnement. Les disputes entre ces deux ailes ne sont que des querelles de pilleurs de l’économie nationale.

Ce qui irrite la bourgeoisie comprador qui n’est pas au pouvoir, c’est la restriction du nombre de pilleurs : la bourgeoisie politico-bureaucratique étant la seule à se livrer à la boustifaille, à profiter des richesses du pays.
Des relations s’établissent forcément entre ces deux clans : il peut arriver que des compradors puissants et les dirigeants s’entre épaulent pour le monopole sur certaines ressources (le foncier, pour exemple) et, en retour, pour un renfort sur le plan politique, notamment pour mettre en pièce les forces animées d’une farouche volonté d’en finir avec l’impérialisme, comme le PIT que nous connaissions.

Il arrive que la bourgeoisie politico-bureaucratique se transforme en bourgeoisie nationale, patriotique et qu’avec la bourgeoisie comprador, émerge une classe entrepreneuriale nationale, réduisant ainsi les liens avec les segments de la bourgeoisie étrangère. Mais le lien généralement le plus fondamental entre ces factions est celui qui les lie aux forces extérieures comme le souligne à juste raison Ibra GUEYE.

Voilà un schéma qui peut rendre compte des relations entre l’APR, le PDS, leurs alliés réciproques ; ainsi que des tumultes qu’elles connaissent.
La bataille actuelle autour de la révision de la Constitution, de la
limitation/prolongation de la durée d’occupation du fauteuil présidentiel, des modulations sur la traque des biens « supposé » mal acquis, est la bataille pour le positionnement du meilleur représentant de la bourgeoisie pour piller le peuple pendant les années ou décennies à venir et passer la main à des successeurs, eux aussi experts en pillage des ressources nationales, sous l’aile protectrice de l’impérialisme.
Lorsqu’on dit d’un pays africain que la famille du président ne distingue pas ses propres fonds de ceux de l’État, c’est qu’on a une bourgeoisie bureaucratique parfaitement développée. Il va de soi que ce capitalisme monopoliste d’État de type bureaucratique est, de par sa nature terriblement exploiteuse et oppressive, l’antichambre de la révolution démocratique.

Cependant, il faut bien avoir une juste compréhension du capitalisme bureaucratique en général, sans quoi on soutient, non la révolution démocratique, mais une bourgeoisie compradore contre une bourgeoisie bureaucratique (la bourgeoisie bureaucratique qui est la bourgeoisie compradore ayant triomphé et fusionné avec l’État).
C’est ce qui nous est arrivé avec le régime de Macky SALL, après Abdou DIOUF et WADE : nous nous sommes toujours trompés d’alliés.
C’est ce qui fait qu’apparait comme une duperie la Politique de Large Rassemblement qui (sous prétexte de stabilité et de paix civile – la paix du cheval et du cavalier –), nous a éloignés des classes et couches sociales opprimées et exploitées, nos partenaires naturels dans la Révolution Nationale Démocratique pour nous rapprocher des classes et couches sociales qui les ont toujours exploitées.
Les forces ennemies ne s’inclinent que devant la puissance des masses populaires organisées.

La cohabitation entre partis bourgeois et partis « de gauche » dans un pouvoir qui n’est pas contrôlé par ces derniers, dénote une faiblesse notoire des partis dits de gauche du fait généralement de leur éloignement d’avec leurs bases de classe et d’avec les classes alliées naturelles, sinon (ou en même temps) témoigne de leur déviation idéologique ou de leur opportunisme.
Une analyse plus fine aurait pu nous permettre de mieux spécifier les contradictions qui traditionnellement, marquent les pays dominés comme le nôtre
 La contradiction fondamentale du capitalisme : Capital/Travail ; caractère social
de la production contre appropriation privée (capitaliste) de la richesse produite (et propriété privée des moyens de production à la base).

 La contradiction fondamentale de la féodalité : entre propriété utile du producteur
sur ses moyens de production et sa production elle-même, et propriété éminente de l’autorité féodale : c’est l’oppression des grands propriétaires terriens sur les petits paysans qui ‘’louent’’, finalement la terre) ; mais aussi la tendance des ‘’caciques’’ et autres potentats locaux à rançonner les producteurs (paysans et petits entrepreneurs ; le clientélisme etc.
 Enfin, il y’a une contradiction spécifique : celle entre le caractère national de la
production et la sur-appropriation impérialiste (étrangère) d’une grande partie de la richesse produite, et l’existence d’une bourgeoisie nationale.
Sur la base d’une telle analyse, on pourrait redéfinir notre stratégie et nos tactiques.

De Abdou Karim NDIAYE
Lycée de Popenguine
B.P 59
Téléphone : 77 659 89 21
77 300 09 09
70 842 11 48
Skype : karim-popenguine

Les réactions sur cet article contre Sene

 : souketei

Oui camarade I.Sene est devenu le pire ennemi du communisme. J’éprouve des difficultés pour lire ses documents qui sèment la confusion dans l’esprit des militants qui n’ont pas la maturité pour découvrir le mensonge. Merci pour la précision car les expériences sont multiples. Les immigrés en provenance d’Europe de l’est que je rencontre ici regrettent amèrement l’abandon du socialisme car aujourd’hui ce sont des maffieux oligarques qui ont pris le contrôle de leur pays sous le commandement unifié de l’OTAN et de l’UE. Par exemple tous les roumains qui ont connu la période socialiste m’ont dit qu’il n’y avait pas de chômage dans leur pays ni trafic d’êtres humains ni maffia. Certes il y avait des choses à réorganiser au plan politique mais pas renverser le socialisme pour le remplacer par le capitalisme. Les haïtiens me disent que la différence entre Haïti et Cuba c’est qu’à Cuba il ya beaucoup de lettrés et pas beaucoup de journaux et à Haïti il ya beaucoup de journaux et beaucoup d’analphabètes.
Ensuite à Haïti il ya le cholera et peu de médecins et à Cuba beaucoup de médecins et pas de cholera et d’épidémies tropicales. Alors les médecins jouent au ballon.

Plus près de nous en Guinée Bissao j’ai connu la période du parti unique et celle actuelle de la démocratie bourgeoise parlementaire version occidentale. Allez en Guinée Bissao demander aux masses quelle est la différence entre les deux époques et vous verrez que celle du règne du PAIGC loin d’être parfaite était la meilleure loin derrière celle actuelle faite de désordre et de misère.

Mais dans ce genre de débat chacun a tendance à défendre ses intérêts en fonction de sa position sociale. Celui qui se trouve du coté de l’élite qui pille le pays ne peut logiquement pas s’entendre avec celui qui opte d’être un travailleur révolutionnaire au service des classes opprimées. Il ya deux côtés de la barricade celui des mange mil opposé à celui des défenseurs du peuple opprimé. Il ya un choix à faire : la compradorisation ou la libération nationale et sociale. Tout le reste du débat n’est que confusion et capitulation.

Réaction de roland diagne :

Ce texte est confusionniste, car :

 il y a "nationalisation" et nationalisation", tous les pays impérialistes ont utilisé des formes de nationalisation variée comme levier économique pour se développer ;

 il n’y a pas de contradiction entre nationalisation indispensable des secteurs clefs de l’économie nationale et " contrôle ouvrier" ;

 il est faux de parler de "nationalisation comme un but en soi" ;

 toute nationalisation et/ou tout monopole induit en soi la bureaucratisation qui se combat par la démocratisation et chez les communiste par le contrôle ouvrier démocratique ;

 les nationalisations au Brésil, en Argentine sont différentes de celles du Venezuela, de la Bolivie, l’Equateur, etc, lesquelles sont aussi en deçà de l’expérience Cubaine ; on peut aussi voir les différences tant en Chine qu’au Vietnam ou en Corée du Nord ;

 il en est de même des nationalisations en France, celles de 1945 sont différentes de celles éphémères de 1981 ;

 La socialisation est qualitativement différente tant au plan économique et social de la nationalisation ;

 c’est absurde de faire équivaloir "socialisation" et " Cartel" regroupant l’Etat, les Travailleurs et les autres partenaires nationaux", ce type de"cartel" serait plutôt une des multiples formes de nationalisation si l’état est majoritaire ; dans le cas contraire, ce ne serait rien d’autre que la privatisation à l’instar de la Sonatel par exemple où l’Etat est minoritaire face au privé et surtout Orange, véritable possédant de fait de l’entreprise nationale stratégique ;

 EN FAIT I. SENE EST UN SOUTENEUR QUI NE S’ASSUME PAS DU LIBERALISME ET DONC DE SON COROLLAIRE LES PRIVATISATIONS IMPOSES PAR LE FMI, LA BANQUE MONDIALE ET L’OMC.

Voilà ce qui est à retenir d’une lecture rapide de cette confusion et attaque honteuse contre l’expérience Soviétique de socialisation des moyens de production et d’échange par l’expropriation des capitalistes.

Le texte polémique de Ibrahima Sene

Le Senegal face aux défis de l’intégration sous régionale : Quelles leçons du Venezuela ?

Les pièges des dérives de l" Etatisation" de nos Économies.

Le Sénégal est un pays membre de "l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine" (UEMOA), groupant huit pays anciennement colonisés par la France qui continuent de leur être liée par des Accords de coopération économique, financière et militaire des leur accession à l’Indépendance nationale en 1960. Le Sénégal est la deuxième Économie après la Cote d’Ivoire dans ce regroupement sous régional. Ensuite, depuis 1975, le Senegal, est, avec 15 autres États dont les Huit membres de l’UEMOA, partie intégrante d’un regroupement sous régional plus vaste avec 300 millions de consommateurs, que constitue la "Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest" (CEDEAO) dont il est la quatrième Économie derrière le Nigeria, la Cote d’Ivoire et le Ghana.
Les accords économique, monétaire et militaire qui lient le Senegal a la France, au sein de l"UEMOA, sont devenus des obstacles majeurs non seulement au développement économique et social du Senegal pour sortir de la dépendance et la pauvreté, mais le sont aussi pour son intégration réelle dans la CEDEAO, dont il est la principale entrée stratégique de côté de l’Atlantique, étant donnée sa position géostratégique dans le Golfe de Guinée.
En effet, avec ces Accords, le Senegal est obligé de déposer dans un Compte d’Opération au sein du Trésor Public de la France a Paris, 50% de ses Avoirs extérieurs, au même titre que les sept autres membres de l’UEMOA, pour servir de garantie à la convertibilité de leur monnaie commune le Franc CFA qui est arrimé à l’Euro par une parité fixe.
De cette manière, le Senegal dispose d’une monnaie stable et forte par rapport au dollar et au Yen, qui érode sa compétitivité internationale, et le soumet aux contraintes économiques et financières de la France et de l’Union Européenne.
Cette situation aurait dû permettre au Senegal d’exporter principalement en France et dans l’Union Européenne puisqu’il n. Pas de " risque de change" , ni de limitation tarifaire du fait de sa situation de PMA qui lui fait bénéficier des avantages liés à l" Accord tout sauf les armes", qui ouvrent le marché de l’UE a tous des pays, sans contraintes tarifaires ni quantitatives.
Mais dans les faits, le Senegal exporte plus dans la CEDEAO et vers l’Asie, que vers la France et le l’UE, et paradoxalement, importe plus de la France et de l’UE.
Cette insertion économique paradoxale du Senegal dans le monde, ou, il exporte la ou il a des contraintes de compétitivité prix (CEDEAO et Asie), et importe plus d’où c’est plus cher ( de France et de l’UE) est le résultat de deux tarés historiques qu’il traîne jusqu’ici, que sont les accords économiques et monétaires qui le lient à la France, et la prépondérance des entreprises Françaises et Européennes, dans le secteur moderne de l’Economie du pays.
Ces Entreprises qui sont le plus souvent des filiales ou succursales d’Entreprises mères situées en France et dans l’UE, importent directement de leurs maisons mères, et vendent prioritairement dans le marché national Senegal et sous sous régional (UEMOA et CEDEAO).
C’est donc tout le contraire de ce que l’intérêt national du Senegal attend des entreprises installées au pays, qui devraient exporter vers l’Europe en cherchant à y gagner des parts croissantes de marche, et importer plus de la CEDEAO et d’Asie grâce à son pouvoir d’achat élevé que lui confère son arrimage a l’Euro.
D’ ou l’impérieuse nécessité pour le Senegal de r émettre en cause, à la fois ses accords économiques et monétaires avec la France, et la place prépondérante des Entreprises Françaises et Européennes dans notre Économie.
D’ailleurs, à cause des retards pris dans cette voie de recouvrement de notre souveraineté économique, que l’éligibilité du Senegal aux opportunités d’exportation offertes par les USA dans le cadre de " l’ African Growth, Opportunity Act" ( AGOA) n’a eu aucun impact sur les exportations du Senegal, puisque les secteurs concernés sont sous le contrôle d’entreprises Françaises qui préfèrent exporter ailleurs qu’aux USA.
Cette dépendance du Senegal qui bloque ses perspectives et opportunités de développent et qui entrave le processus de son intégration dans la CEDEAO, va s’accentuer avec le nouvel accord de Partenariat que l’UE veut faire adopter aux pays Africains, donne " Accors de Partenariat Économique " ( APE) qui va complètement ouvrir a 75% notre marche sous régional de la CEDEAO de trois cent millions de consommateurs aux produits Européens sans aune contrainte tarifaire ni de contingentements.
Face à ces perspectives, la CEDEAO devrait relever ces défis au succès de son intégration, par une politique tarifaire commune qui est adoptée, mais qui tarde a être ratifiée. Par 9 pays 15 membres, et l’avènement de sa monnaie commune en 2020, pour permettre aux pays de l’UEMOA, comme le Senegal, de sortir leurs 50% d’avoirs extérieurs du Compte d’ Opération du Trésor public de la France, et sortir de l’Euro.
C’est dans ce cadre, que le Senegal a découvert d’importants gisements de pétrole et de gaz, qui pourraient servir à renforcer le processus d’intégration sous régionale dans le cadre de la CEDEAO, en utilisant une partie de ces ressources à cette fin, que l’on a attendu en vain du Nigeria, qui aurait pu suivre l’exemple de politique Bolivarienne d’intégration en Amérique Latine.
Mais le secteur pétrolier Nigérian a produit de puissants bureaucrates qui se sont enrichis par la corruption et les détournements, au détriment du développement économique et social de leur peuple, et de l’intégration sous régionale, qui est la seule perspectives pour sortir solidairement les peuples d’Afrique de l’Ouest, de la dépendance et de la pauvreté.
Les Nigérians ont été incapables de bâtir un puissant secteur public autour de l’énergie, pour contribuer à réaliser les aspirations des peuples d’Afrique de l’Ouest au développement et à la souveraineté sur leur destin, que le potentiel économique, et de ressources humaines dont dispose leur pays les prédisposent.
Les dérives "d’Etatisation" du secteur pétrolier leur a été fatales au point de créer une situation d’instabilité et d’insécurité, qu’exploitent sur aujourd’hui, les grands groupes pétroliers et leurs alliés politiques au Nigeria pour tenter sa partition au Nord, par le djihadisme avec Boko Haram, comme instrument.
Un Nigeria déstabilise et démantelé signifierait rejeter aux calendes grecques, le rêve de plus de 50 ans, d’intégration sous régionale dans le cadre de la CEDEAO.
Dans ce cadre, le Senegal, avec l’expérience Bolivarienne d’intégration pourrait il prendre le relais du Nigeria ?
C’est à cet égard, qu’il s’est avéré nécessaire de prendre en compte les développements récents dans l’édification d’un secteur public puissant dans une perspective de liberation économique et sociale des peuples.
Le Brésil, sous la direction du Parti des Travailleurs, et l’Argentine, sous la direction du Parti des Khrusner, viennent de donner au monde, l’illustration la plus récente de cette tragédie, qui brise les rêves des partisans de la " transformation sociale" de nos économies pour le développement, à travers l’édification d’un puissant secteur public dans les domaines stratégiques de leur Économie nationale.
En effet, n’ayant pas tiré suffisamment de leçons de la chute du Parti Communiste de l’Union soviétique, qui a brisé, non seulement cet État, mais aussi tout le camp socialiste d’Europe de l’Est, la gauche de transformation sociale au Brésil et en Argentine, a reproduit les pratiques de nationalisation des secteurs stratégiques de leurs économies, pour mettre fin à leur exploitation par les Multinationales et leurs alliés locaux, et s’y appuyer pour transformer leur société.
Mais elle a appris à ses dépends, que la Nationalisation d’un secteur stratégique de l’Economie n’est pas une mesure exclusivement socialiste, ni une fin en soi, mais seulement une " phase de transition" qui peut retourner au Capital privé, le secteur ainsi nationalisé.
C’est ainsi que les libéraux et les sociaux démocrates en usent pour sauver un secteur stratégique d’une faillite certaine, pour le préparer à une nouvelle privatisation au bénéfice du grand capital.
De même, dans le cadre du Socialisme, la Nationalisation d’un secteur prépare la voie à "sa socialisation " au profit des travailleurs et autres acteurs sociaux regroupés en " association " de producteurs et de consommateurs dans la perspective de la construction d’une Société Communiste.
Malheureusement, avec Staline, la Nationalisation a été considérée comme une fin en soi, et n’a produit, au fil des ans, qu’une bureaucratie d’Etat, coupée des travailleurs et des populations, qui, de guerre lassés par des discours qui jurent d’avec leurs réalités quotidiennes, ont fin par servir de terreau a la contre révolution qui a redistribué les secteurs clefs de l’Economie a ceux qui se sont enrichis par la corruption et les détournements, dans la gestion des secteurs nationalisés.
Le Parti des Travailleurs du Brésil, vient d’en faire les frais, devant un peuple désabusé par la prédation de ses ressources dans le secteur nationalise a l’image de Petrobas.
De même en Argentine, c’est au nom de la lutte contre la corruption et les détournements dans le secteur nationalise, que le Khusnerisme a perdu démocratiquement le pouvoir à travers l’expression libre et transparente du suffrage du peuple Argentin.
Ces deux piliers de l’intégration économique des peuples d’Amérique, viennent ainsi remettre en cause cet acquis historique de la Révolution Bolivarienne du Venezuela
qui balisait la voie aux peuple d’Afrique en quête de leur souveraineté par l’intégration sous régionale et régionale.
Dans ces deux pays, comme en URSS, les travailleurs et le peuple se sont totalement désolidarisés de ceux en qui, ils avaient fondé leur espoir de recouvrer leur souveraineté sur leur destin.
C’est le même scénario qui se dessine avec le Venezuela, si le pouvoir bolívarien ne se réconcilie pas rapidement avec les travailleurs des secteurs nationalisés, en ouvrant des perspectives réelles de leur socialisation, seule en mesure de briser la Bureaucratie d’Etat qui prospère et qui se coupent d’eux.
De même, pour faire face efficacement au sabotage économique qu’entreprend le secteur privé par des rétentions de stocks et/ou de facteurs de production et / ou de détournement de marchandises, il ne suffit pas de recourir à des sanctions judiciaires et/ ou à des interventions de forces de l’ordre.
Il s’avère nécessaire de se rappeler Lénine qui était confronte à ce genre de sabotage au lendemain de la Révolution d’Octobre.
A la place de les nationaliser comme Trotsky et autres l’exigeaient, Lénine avait pris un Décret pour instaurer le " contrôle ouvrier sur la production et le commerce des marchandises" en y impliquant les syndicats.
C’est de cette manière qu’il a fait éviter au pouvoir nouveau né des Soviets, de tomber par la contre révolution, qui a dû recourir à la lutte armée, après l’échec de leur arme économique sous forme de sabotage,
Le pouvoir bolívarien a intérêt d’impliquer de cette manière les syndicats dans les entreprises privées , les grandes surfaces commerciales et dans les banques privées et les assurances, pour mettre en échec le recours au sabotage économique comme arme contre révolutionnaire pour l’abattre.
L’exemple des travailleurs, dûment saluer par le Président Maduro, d’une grande entreprise privée de production des papiers hygiéniques, qui ont pris en charge le destin de celle ci pour mettre en échec, au projet du Propriétaire de sa liquidation dans le cadre du sabotage économique organise par le patronat appuyé par les USA, ouvre la voie à la prise d’un tel degré Décret.
En Afrique, c’est aussi a cette dérive de l’Etatisation que nous assistons en Angola et au Congo Brazaville, ou les secteurs nationalisés ont produit cette même caste de Bureaucrates, prête, le cas échéant à tout restituer au grand capital, en contrepartie de leur recyclage dans les affaires sous son coaching.
La Nationalisation comme une fin en soi, est dont le fossoyeur des aspirations de transformation sociale de nos peuples, avec à leur tête les travailleurs de ces secteurs " étatisés".
Au Sénégal, des entreprises publiques telles que la Senelec, la SAR, la Sonatel, La Poste, l’ex Suneor, et la Sodefitex, sont matures pour" leur socialisation " en créant dans chacun de ces secteurs, un puissant " Cartel" regroupant l’Etat, les Travailleurs et les autres partenaires nationaux, pour briser le syndrome de l’ auto production et de la reproduction de cette puissante Bureaucratie d’Etat que l’on peine à enrayer par des procédures exclusivement judiciaires.
Un grand " Cartel" dans le secteur de l’énergie regroupant, électricité, Gaz et pétrole, ( Senelec, SAR, Aser), entre l’Etat, les travailleurs, les transporteurs d’hydrocarbures, et les distributeurs nationaux dans ces sous secteurs, permettrait une meilleure appropriation de nos nouveaux gisements au bénéfice de notre peuple.
De même un puissant "Cartel" dans les télécom permettrait à la Sonatel, associée aux petites et moyennes entreprises de ce secteur, de mieux s’affermir dans notre sous région, au plus grand bénéfice de notre peuple.
C’est autour de la Défense de ce "secteur public socialise " qu’il faut mener la lutte contre la ratification des APE, pour la ratification générale du TEC pour les 9 pays restants, et l’avènement de la monnaie commune de la CEDEAO en 2020, pour mettre fin à la Zone Franc.
Autrement, le régime de BBY actuel n’échappera pas au syndrome des secteurs nationalisés qui, partout ailleurs dans le monde, sont les porteurs des fossoyeurs de ces genres de régime cherchant à assumer la souveraineté économique de leurs peuples.
Le secteur public dans les domaines stratégiques de nos États devraient donc être transformé par la " Socialisation", de " tendon d’Achille" de nos Révolutions nationales, en "moteur" pour la réalisation de leur aspiration à l’indépendance et a l’intégration sous régionale et nationale, pour assumer leur destin parmi les Nations du monde.
Mais pour parer aux réactions éventuelles du privé par un sabotage économique organise pour torpiller ce projet de reprise de nos souveraineté économique et politique, et barrer la route a la confiscation de ce nouveau pouvoir par une nouvelle caste de bureaucrates, il est nécessaire de l’accompagner par l’institution d’un " contrôle ouvrier / salarié" dans les entreprises, commerce de Grandes surfaces, Banques et Assurances, et le " contrôle citoyen" sur les institutions locales et nationales.
Il n’y a pas de fatalité a faire du secteur public le monstre qui dévore ses enfants, et ruine l’espoir des peuples a sortir de la misère, de l’exploitation, de la spoliation, et de la dépendance.
Ibrahima Sene PIT/Sénégal/CDS.
Fais à Caracas, le 13 juillet 2016.

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