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DECLARATION DU COLLECTIF DES CONTRACTUELS LICENCIES DE LA BRASSERIE DE LOME

D 5 juin 2016     H 05:20     A KOUWOM Agbemegnon     C 0 messages


Le secteur privé Togolais est confronté depuis plusieurs années au refus catégorique des employeurs à faire émerger les employés. Au rang de ces sociétés, figure en bonne place la Brasserie de Lomé. Nous, employés victimes des traitements inhumains pendant des années, avons fait accroitre les bénéfices de la première et unique entreprise agro-alimentaire au Togo. Cette dernière qui fait des milliards de chiffre d’affaires par mois, emploie plus de la moitié de son personnel comme des prolétaires de 1900 sans contrat de travail fiable et convenable.

Les conditions de vie et de travail des employés depuis plusieurs années se passent de manière exécrable et misérable avec des travaux forcés, l’insécurité sociale, la maltraitance à haute dose, la violation des textes et des lois sociales et d’autres formes de traitements inhumains. Dans ces conditions ,la plupart d’entre nous à la Brasserie de Lomé ,n’avons pas de salaire fixe , ni de protection ni de sécurité sur les lieux de travail ,ni d’équipement approprié de même que tout autre avantage alors que nous occupions des postes importants et stratégiques dans les sections du travail.

Pire, sur les lieux du travail, les chaussures, les gilets, les lunettes et les casques de sécurité sont uniques et nous les échangeons entre nous, donc nous ne sommes pas détenteurs de nos équipements de travail alors que nous nous sommes engagés dans des zones à fort risque.
Malgré ces souffrances déjà éprouvantes, les autorités de ladite société ont décidé de nous alourdir les peines en nous confiant sous contrainte à une société sous-traitante appelée RMO (Relation Main d’œuvre) pour voiler leurs torts et échapper aux poursuites judiciaires. Celle-ci dans sa prestation, nous a beaucoup compliqué la vie que des salaires dérisoires, des heures supplémentaires en partie rémunères, la non déclaration de certains employés, des comptes approvisionnés en partie pour d’autres à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale alors que les prélèvements sont toujours effectués. Il a fallu l’intervention du Mouvement Martin Luther KING pour que les choses rentrent dans l’ordre.

Pour l’administration de la Brasserie de Lomé, il n’y a pas de respect de la dignité humaine ni des droits de l’homme mais leur seule préoccupation est d’être satisfaite du rendement tout en excellant dans des promesses utopiques, irréalisables il y a des années.

Pour couronner leur mauvaise foi , il y a plus de six mois , les autorités ont mis plus de soixante-dix d’entre nous à la porte pour avoir réclamé nos droits et demandé à la direction d’honorer ses multiples engagements et promesses , de respecter les droits sociaux et d’améliorer nos conditions de travail et de vie .

Face au refus catégorique des autorités administratives de la Brasserie de Lomé et surtout le Directeur des Ressources Humaines de dialoguer pour trouver une solution à nos revendications après plusieurs années sans contrat fiable, nous venons attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’exploitation humaine dans cette société et exige qu’elle soit sanctionnée conformément à la loi de travail en vigueur dans notre pays. Malgré que pour raisons de dialogue avec nous, il a fait avorter notre conférence de presse prévue pour le 25 février dernier pour dénoncer les abus de la Brasserie, rien n’a évolué jusqu’à présent .

Pour nous les contractuels, il est inadmissible qu’une société qui opprime ses employés et les soumet à l’esclavage des temps modernes, puisse être certifiée à ISO. D’ailleurs, l’on se rappelle que lors de la période d’audit de certification ISO conformément à la norme internationale vers la fin de 2014, la direction et les chefs de service se sont acharnés pour la distribution des équipements et une fois la cérémonie achevée, nous sommes laissés pour compte. Quels peuvent être alors les critères prépondérants pour qu’une société puisse être approuvée et éligible à cette certification, si ce n’est en premier lieu, une meilleure gestion des ressources humaines ? Comment une société comme la Brasserie de Lomé puisse être parmi les entreprises les plus dynamiques au Togo alors que les employés sont maltraités et considérés comme des sous-hommes ? Il doit en être autrement au sujet de la Brasserie de Lomé.

Il n’est de secret pour personne que nous sommes victimes d’injustice et nous tenons à exprimer notre gratitude aux associations de défense des droits de l’homme dont le Mouvement Martin Luther KING –la Voix des Sans Voix qui ne cesse de ménager aucun effort pour nous accompagner et nous soutenir dans ces moments éprouvants.

LE PORTE- PAROLE

KOUWOM Agbemegnon

Contacts : 92243565 / 99846885