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Togo/crise politique : Le régime RPT/UNIR nargue les Nations Unies

D 11 mai 2018     H 05:13     A     C 0 messages


Le 19 Février 2018 débutait le énième dialogue inter-togolais sous la médiation du président ghanéen Nana Akouffo ADDO. L’on ne pouvait imaginer que plus de deux mois après l’entame de ce dialogue, la crise togolaise garderait encore une léthargie. Une situation morose caractérisée par de violations de lois, de libertés et d’engagements par le régime RPT/UNIR. Le cas des dernières manifestations de l’opposition réprimées violemment, amène à se poser de réelles questions.

Prévu initialement pour dix (10) jours pour un dénouement de la crise socio-politique dans laquelle est plongé le Togo depuis 19 Aout 2017, le dialogue inter-togolais manque de souffle et est plutôt loin de résoudre le problème togolais, aucun signe satisfaisant ne se pointe à l’horizon après presque trois mois de négociations. Le constat est unanime, le régime UNIR/RPT n’ a aucune volonté de calmer le pays et s’ affiche plutôt déterminant à toujours verser dans la barbarie soldatesque et sanglante à l’encontre des manifestants qu’ils n’ hésitent de traquer même dans les maisons et sous les lits dans la violation même des droits les plus fondamentaux. Une seule question reste sur toutes les lèvres : d’où viendra le secours pour que le peuple togolais puisse enfin se libérer de ces vautours qui le pillent nuit et jour depuis plus de 50 ans ?

Les derniers évènements replongent le Togo dans une dictature médiévale où le pouvoir de Faure Gnassingbé foule aux pieds toutes dispositions. En témoigne la violation de la fameuse loi sur la liberté de réunion et de manifestation au Togo par le RPT-UNIR pour un argument à dormir debout. Selon le régime, les protagonistes de la crise se sont convenus de suspendre toutes manifestations pendant que le dialogue suit son cour. Que ce soit, mouvements, organisation, syndicats, et partis politiques, nul n’a plus le droit de manifester. Ils se voient malencontreusement imputer ce fameux engagement qui serait pris par les politiques.

Organisations et syndicats étouffés, manifestants violentés

Les manifestations des 11, 12 et 14 Avril auxquelles la Coalition des 14 a appelé la population ont débouché sur de violents affrontements entre manifestations et force de l’ordre. Le ton était donné à Lomé et à Kpalimé le premier jour de cette manifestation. Les manifestants avaient en face des forces de sécurité et militaires qui dispersaient tout regroupement à coup de gaz lacrymogène. Les manifestants sont pris à partie, même les leaders ne sont pas épargnés de cette sauvagerie dont ont fait preuve les militaires de Faure Gnassingbé. La dernière journée de manifestation c’est-à-dire le 14 avril a été la catastrophe : bastonnades, courses poursuites, jets de gaz lacrymogène…de vifs affrontements ont été observés entre manifestants et militaires à Lomé et dans les autres villes du pays. Selon un rapport produit par la C14, on enregistre un mort et plusieurs blessés dans le rang des manifestants.

Bien avant tout ceci, c’est les mouvements, organisations et syndicats qui sont bloqués dans leurs actions. Tout comme la politique, le front social est aussi en ébullition depuis des lustres et les différents syndicats, logiquement, n’hésitent pas à porter haut leurs revendications à travers des sit-in, grèves, meetings et marches. Mais c’est sans compter avec la dictature d’en face, toutes manifestations organisées par ces derniers, ont été interdites et les forces de l’ordre n’hésitent pas à arrêter les meneurs de ces organisations. En témoigne le meeting de Togo Debout arrêté manu militari et les marches silencieuses de la Synergie des Travailleurs du Togo interdites. Par quoi peut-on expliquer tout ceci ? Les citoyens togolais n’ont-ils plus le droit de jouir de leurs droits constitutionnels ?

Violation des engagements…

Un bref aperçu sur la recommandation EPU 128.97 en lien avec les manifestations révèle que le Togo a pris des engagements devant les Nation Unies en 2016 d’une part de « Garantir le droit de réunion pacifique sans entrave et éviter les détentions arbitraires et le recours excessif à la force dans le cadre de ces rassemblements »,et d’autre part en recommandation EPU 128.98 de « Assurer la protection de la liberté d’expression et de réunion, en droit et dans la pratique, en particulier en ce qui concerne la participation politique et la sécurité des journalistes ». Deux ans après, qu’est ce qui est fait de ces engagements ? Chacun peut répondre à la question eu égard à tout ce qui se passe en matière de manifestations depuis le 19 Aout 2017.

Le prochain rendez-vous pour le Togo de rendre compte de la mise en œuvre de ces engagements, c’est en 2020. Quel bilan l’Etat togolais ira présenter aux Nations Unies sur les recommandations EPU sur « La liberté de réunion et de manifestation » ? Que contiendra le rapport du Togo sur ce fameux engagement que l’Etat togolais à librement signé ?

Souvent classé parmi des Etats voyous, car ne respectant pas les engagements qu’il prend, le Togo semble recidiver et les mauvais dirigeants togolais semblent mener le pays au plus profond du gouffre. La nette amélioration qu’a faite le pays est en train d’être balayer du revers de la main et le pays semble faire une course de vitesse en arrière alors qu’ au même moment les voisins brillent par leurs efforts à rendre aux peuples leurs droits et pleins épanouissements.

En ce jour il y a 58 ans, le pays prenait son indépendance vis à vis du colon français mais l’ état d’ assouvissement total et de la situation actuelle qu’il traverse ferait tourner et retourner le père de l’indépendance dans son tombeau, lui même assassiné et envoyé six pieds sous terre par les mêmes bourreaux actuels du Togo. A quand la fin de tout ceci ?

Stanislas Midodzi

Source https://afriquedirect.com/