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Algérie : le changement dans la continuité

D 16 janvier 2018     H 18:04     A Jean-François Le Dizès     C 0 messages


En 18 jours, je ne suis rendu que dans deux villes : à Sour El Ghozlane, où j’ai été coopérant en 1972-1973 et à Alger. Dans la première, j’ai pu voir un certain nombre d’anciens élèves et être reçu par des familles. Dans la deuxième je me suis beaucoup promené à pied et j’ai pu rencontrer certaines organisations. C’est mon quatorzième séjour en Algérie

(Janvier 2018)

En 18 jours, je ne suis rendu que dans deux villes : à Sour El Ghozlane, où j’ai été coopérant en 1972-1973 et à Alger. Dans la première, j’ai pu voir un certain nombre d’anciens élèves et être reçu par des familles. Dans la deuxième je me suis beaucoup promené à pied et j’ai pu rencontrer certaines organisations. C’est mon quatorzième séjour en Algérie

La persistance des mouvements sociaux

Lors de mon séjour précédent en Algérie, en 2013-2014, dans la suite des printemps arabes, ce pays connaissait une forte agitation sociale. Aujourd’hui, celle-ci se poursuit. Durant mon séjour, les deux conflits sociaux les plus marquants ont été celui des « médecins-résidents » et celui des enseignants de la wilaya de Tizi Ouzou.
Le premier concerne les 15 000 médecins* jeunes promus accomplissant leur service civique qui dure quelques années. À mon départ d’Algérie, ils en étaient à leur huitième semaine de grève en ayant toujours rien obtenu. Leurs principales revendications concernent leur logement sur leur lieu d’affectation et leurs conditions de travail. Ce mouvement est ponctué par des manifestations de rue dans différentes villes du pays. Celle d’Alger du 3 janvier, pourtant pacifique, a été violemment attaquée par la police, la bastonnade ayant fait huit blessés graves. Loin d’avoir découragé les protestataires, cette répression les a au contraire décidés à durcir leur mouvement en n’assurant même plus leur service minimum. De plus, elle a provoqué un élan de solidarité en leur faveur, notamment de la part de l’ensemble des professionnels de la santé.
Le mouvement des enseignants de la wilaya de Tizi Ouzou consiste en une grève illimitée. Entamée fin novembre, la grève, suivie à 50%▼, continuait lors de mon départ d’Algérie. À la rentrée de janvier, des grèves de solidarité sont apparues dans des établissements scolaires d’autres wilayas. Les grévistes demandent le renvoi de deux responsables académiques parce qu’ils n’ont aucunement réagi à l’agression qu’a connu, dans les locaux académiques, une enseignante, giflée par un policier. L’attitude des parents d’élèves, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, est partagée ; certains s’en prenant aux grévistes, d’autres à l’administration.
L’ensemble des grèves que connaît le pays touchent essentiellement le secteur public, dans le privé les salariés ne parvenant pas à monter des syndicats à cause de la répression patronale, m’a expliqué le député du Parti des Travailleurs que j’ai rencontré. Les motifs des grèves sont les conditions de travail, les licenciements, le paiement des salaires, l’élaboration de plans de carrière, la répression, la censure, le renvoi de dirigeants.
Les grèves et les manifestations à caractère éco-nomique ne concernent pas que les salariés. Par exemple, les boulangers ont fait grève pour demander une augmentation du prix du pain. Les micro-entre-preneurs, à qui l’État a octroyé ces dernières années de nombreux prêts pour tenter de juguler le chômage des jeunes, ont manifesté pour demander l’annulation de leurs dettes, s’estimant victimes de l’échec de la politique de l’emploi du gouvernement.
Comme en 2013-2014, le mouvement social s’exprime souvent aussi par des barrages routiers. Les revendications des coupeurs de route peuvent concerner la demande d’emplois, les augmentations des prix et surtout le logement.

Toujours plus de logements à construire

À chaque fois que je viens en Algérie, j’aperçois toujours plus d’immeubles, notamment à Sour El Ghozlane. Mais à chaque fois, le logement demeure un problème et les bidonvilles ne sont toujours pas résorbés. Compte tenu de la pénurie, les demandeurs de logements sont très attentifs à ce que les attributions de ceux nouvellement bâtis se fassent dans les règles, ils cherchent particulièrement à empêcher les passe-droits. Dans ce sens, grâce aux mobilisations passées, ils ont obtenu que les listes des nouveaux attributaires soient localement affichées. Malgré cela, lors de mon séjour à Sour El Ghozlane, j’ai pu voir, après une attribution, le rassemblement des recalés devant les locaux de l’instance de décision, bien gardés par la police. Ces attributions sont une des rares tâches décentralisées au niveau municipal.
Les passe-droits, qui sont une façon d’obtenir individuellement satisfaction, et qui nuisent donc à l’action collective, existent toujours mais semblent en recul. En tous les cas, les gens qui en sont bénéficiaires ne s’en vantent plus comme auparavant.

Une démocratie
de moins en moins institutionnelle

Si le mouvement social tient une telle place en Algérie, c’est parce qu’il semble être pour les gens le principal moyen pour obtenir satisfaction. En effet, ils croient de moins en moins aux élections. D’une part, la majorité des inscrits s’abstiennent : en 2017, les élections législatives, municipales et départementales ont connu des taux d’abstention respectifs de 58%, 53% et 55%*. D’autre part, ils font massivement usage du vote blanc : aux législatives, les bulletins blancs (ou nuls) ont représenté 24% des votants*.
Si la presse reste toujours très intéressante, depuis mon dernier séjour l’édition de livres m’est apparue plus riche, plus libre qu’auparavant. Par exemple, en ce qui concerne l’histoire et la politique en Algérie, la période postérieure à 1962 est enfin abordée. Différentes petites maisons d’édition sont nées. Ce qui enrichit les diverses librairies d’Alger. Durant mon séjour, le bourg de Tizi Gheniff (wilaya de Tizi Ouzou) a connu un salon du livre.
Pour la presse comme pour le livre, on assiste à un équilibre entre les langues française et arabe.
Si la liberté d’expression écrite a progressé, différentes manifestations orales ont été interdites. Pour 2017, ce fut, par exemple, le cas de l’université d’été de la LADDH (Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme), d’un café littéraire et d’une conférence d’un sociologue sur les élections.
Les syndicalistes CNAPESTE (Conseil National Autonome du Personnel Enseignant du Secteur Ternaire de l’Education), que j’ai vus personnellement, m’ont fait part aussi des entraves que les enseignants rencontraient pour s’exprimer : le rassemblement interprofessionnel que les syndicats autonomes ont voulu faire, en novembre dernier, sur la place du Ruisseau d’Alger a été empêché par la police : celle-ci a fermé tous les moyens d’accès, y compris par les transports en commun (métro, tramway, téléphérique, bus).

L’éducation : une priorité ?

Alors que les salaires des enseignants sont compris entre 30 000 et 60 000 dinars▼ (soit entre 150 et 300 €), la CNAPESTE revendique le doublement des salaires. À titre de comparaison, une baguette de pain coûte l’équivalent de 0,05 €, un ticket de métro de 0,25 € et un gros livre de 8 €. Les enseignants exigent le maintien de leurs conditions de départ à la retraite, qui sont menacées : 60 ans avec 32 annuités. Ils estiment que les effectifs pléthoriques des classes, compris la plupart du temps entre 40 et 50 élèves, empêchent toute innovation pédagogique. Le fait que 60% des élèves ayant réussi au baccalauréat aient suivi des cours de soutien■ montre les lacunes du système d’enseignement mais aussi la motivation des parents.
Alors que jusqu’au baccalauréat l’enseignement est théoriquement donné en arabe classique, dans les faits il vire à l’arabe dialectal. Tandis que l’enseignement du français durant toute cette période scolaire est d’une ou deux heures par semaine, presque tous les enseignements du supérieur sont donnés dans cette langue. Ce qui n’est pas sans poser problème aux étudiants. Alors que l’université est toujours gratuite, les rares écoles maternelles sont essentiellement privées.

La victoire des Berbères

Depuis l’indépendance, la question des langues a toujours été controversée, notamment celle de la place de la langue amazigh. Mais depuis mon dernier séjour celle-ci a obtenu une certaine reconnaissance. Comprenant différents dialectes selon que l’on soit en Grande Kabylie, dans les Aurès, dans le Hoggar…, cette langue a en effet été reconnue comme langue nationale par la Constitution de 2016. De plus, le Président Abdelaziz Bouteflika vient d’annoncer que le prochain nouvel an berbère (yenmayer), celui de l’an 2968, le 12 janvier, sera un jour férié et payé. Ces mesures sont l’abou-tissement d’une longue lutte que les berbérophones ont menée, notamment depuis la révolte kabyle de 1980.
Alors que l’amazigh est essentiellement une langue orale, dans Alger on peut voir aujourd’hui à certains endroits des écrits en caractères tifinagh, antique écriture des touaregs.
Le combat des berbérophones n’est pas fini pour autant. En effet leur langue reste très peu enseignée dans le système scolaire, alors que le pays possède déjà un grand nombre d’enseignants potentiels d’amazigh.
Enfin, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie revendique l’indépendance. Il a constitué un gouvernement en exil en France.

Une économie sous protection

Face à l’importante baisse du prix du baril de pétrole survenue depuis mon dernier séjour, l’Algérie cherche à produire davantage de marchandises chez elle en se protégeant des produits importés. Ainsi, l’agriculture connaît un renouveau, notamment dans le sud du pays pour produire aussi bien des céréales que des produits laitiers, des pommes de terre, des agrumes et des tomates. Pour cette relance, des opérateurs économiques se sont vus attribués 8 350 km2●. Cette agriculture de seconde génération est de caractère industriel. Ainsi, depuis 2000, la production de céréales a été multipliée par 3,8● et celle de tomates par 2,6●. Bien que l’Algérie importe encore 60% de sa consommation de céréales*, son agriculture couvre maintenant 70% de sa consommation alimentaire●. C’est, entre autres, pour augmenter ce pourcentage que le gouvernement a décidé, durant mon séjour, d’interdire l’importation de 1 000 produits, essentiellement alimentaires. Dans le même ordre d’idée, il vient d’instaurer une taxe de 30% sur l’impor-tation de tous les produits en rapport avec l’informa-tique●. Rappelons que l’Algérie ne fait pas partie de l’OMC. Par ailleurs, le récent développement de la pêche permet de trouver maintenant facilement des sardines grillées dans les restaurants.
Si le gouvernement, dirigé par Ahmed Ouyahia du RND (Rassemblement National Démocratique) cherche à produire davantage dans son pays, il n’interdit pas aux entreprises étrangères de s’y installer. Ainsi, durant mon séjour, il a décidé d’autoriser dix multinationales de l’automobile à y construire des usines de montage sur son territoire. Par ailleurs, on peut se demander pourquoi a-t-il pour 2018 supprimé l’impôt sur la richesse, alors qu’il a décidé de procéder à des privatisations pour, dit-il, équilibrer le budget de l’État. Celles-ci sont soutenues par la centrale syndicale historique UGTA qui y voit une manière de consolider l’économie du pays. Or, le député du Parti des Travailleurs m’a signalé que, dans le privé, les lois sociales comme le salaire minimum, étaient peu respectées.
Si 12 hypermarchés se sont installés récemment●, le système commercial algérien reste basé sur la petite boutique, mais aussi sur la vente dans la rue. Ainsi, des marchés informels, vendant surtout des habits, occupent la rue. Durant l’année 2017, les autorités en ont fermé 1 050, mais 216 sont réapparus et 85 autres se sont créés●. Du côté de la restauration on assiste à une explosion des fast food qui servent essentiellement des pizzas et des sandwichs.

Une précarité contenue

Ces activités économiques informelles sont le signe de l’existence d’une population précaire, notamment parmi les jeunes. Différents contrats d’emplois précaires d’insertion sont prévus pour ces derniers. Cependant, malgré la chute des revenus du pays lié à celle des cours des hydrocarbures, la pauvreté ne m’est pas apparue plus importante que quatre ans auparavant. Certes, le taux de chômage officiel a légèrement augmenté, passant de 9% en 2013* à 11,7% en 2017*. Il n’y a toujours pas d’indemnités de chômage. De nombreuses offres d’emploi dans l’agriculture et le bâtiment ne trouvent pas de candidats parce qu’il s’agit d’emplois précaires et que de nombreux demandeurs d’emploi sont des diplômés du supérieur. Par exemple, dans la wilaya de Tizi Ouzou, c’est le cas de 44% d’entre eux*.
Alors que certains produits alimentaires de base (pain, semoule) restent grandement subventionnés, l’eau, le gaz et l’électricité ménagers ont vu leur prix globalement fortement augmenter durant la dernière période. Cependant, leur prix est modulé en fonction de la quantité consommée. Ainsi, pour l’électricité il existe quatre tranches de prix ; plus on consomme, plus le prix du kilowatt est élevé. Il est question d’établir un même système de modulation des prix pour l’eau.

Des migrations qui s’internationalisent

Si le salaire minimum mensuel, fort de 18 000 dinars* permet d’acheter 1 800 baguettes de pain ou de se faire servir 600 cafés, il est en valeur absolue 17 fois inférieur à son homologue français. De quoi donner l’envie aux Algériens de venir travailler en France. Ainsi certains d’entre eux continuent d’essayer de traverser la Méditerranée clandestinement avec les moyens du bord. Ils sont aujourd’hui rejoints par des Subsahariens. Mais leurs tentatives ne sont pas toujours couronnées de succès. Ainsi, rien qu’en septembre et octobre derniers, 693 « harragas » voulant passer en Espagne ont été interceptés par la marine algérienne*. Nombre de ces migrants de passage séjournent dans des camps de réfugiés improvisés. Ils sont bien secourus par les populations avoisinantes bienveillantes. Si certains parviennent à prendre le chemin de l’Europe, d’autres sont expulsés vers leur pays d’origine. Ce fut le cas de 10 000 d’entre eux en 2017*.

Quand le voile cache la forêt

Notamment en allant dans des familles de Sour El Ghozlane, j’ai eu le sentiment qu’au fil du temps, même sous le voile, les femmes algériennes s’autonomisent de plus en plus. Ici, j’ai pu voir qu’au moment des repas, elles n’étaient plus reléguées à la cuisine. Leur formation de plus en plus poussée, leur implication de plus en plus grande dans le travail à l’extérieur, notamment dans le secteur informel, et la réduction de la taille des familles sont les principaux facteurs de cette émancipation relative. En effet, elles constituent 68% des effectifs étudiants◄. Elles forment les gros bataillons des médecins résidents actuellement en lutte. Le taux de fécondité n’est plus que 2,8♥. Par ailleurs, selon une franco-algérienne que j’ai rencontrée, la règle « à travail égal, salaire égal » est beaucoup plus respectée en Algérie qu’en France.
Cependant, je n’ai vu aucune femme à la réunion centrale de la CNAPESTE alors que les femmes sont nombreuses dans le secteur de l’enseignement. Par l’inter-médiaire de facebook, des groupes de femmes, m’a-t-on dit, cherchent à faire avancer la cause féministe. Ainsi, une loi sur la criminalisation des violences faites aux femmes, concernant également celles perpétuées au sein du couple, a été votée par l’APN (Assemblée Populaire Nationale) en 2015. Les mariages forcés ont beaucoup reculé, n’étant plus, m’a-t-on dit, pratiqués qu’en zones rurales. En revanche, la loi sur l’héritage qui donne une part deux fois plus grandes aux fils qu’aux filles est maintenue. Plusieurs femmes que j’ai rencontrées m’ont dit être d’accord avec cette règle car c’est la parole d’Allah, dirent-elles.

Un islam pluriel

La société algérienne reste très imprégnée d’islam. J’ai vu beaucoup de monde à la sortie des mosquées suite à la prière du vendredi. En plus des mosquées officielles où les imams sont rémunérés par l’État, il y a une foule de mosquées semi-clandestines, gérées par les salafistes et installées, par exemple, dans des caves. C’est dans celles-ci que se recrutent encore des islamistes rebelles armés. En 2017, l’armée algérienne en a abattu 90*. Au niveau électoral, les partis islamistes ne remportent plus les succès d’entant : aux élections législatives de 2017, les deux coalitions islamistes n’ont remporté que 15 et 33 sièges● sur les 480 qui composent l’APN►. À noter qu’un chercheur islamologue qui a remis en cause un hadith du Coran s’est attiré les foudres des salafistes.

Quand la santé pâtit d’une insouciance
écologique

Si les hôpitaux restent gratuits, si la population est bien couverte par les vaccinations, les hôpitaux manquent de personnel et surtout la lutte contre la pollution laisse à désirer. Tant pour le gouvernement que pour les individus, l’écologie ne fait pas partie de leurs préoccupations. Le fait que les villes soient sales et l’émergence de la malbouffe n’arrangent rien. Ainsi l’espérance de vie n’est que de 71 ans♥ contre 76 à la Tunisie♥.
En qui concerne les transports, la priorité est donnée à l’automobile (individuelle ou taxi). Le grand Alger est aujourd’hui traversé par des autoroutes intra-urbaines qui séparent les quartiers les uns des autres. J’ai pu me rendre compte comment dans la capitale, seule la zone littorale est bien desservie en transports en commun. Ailleurs, les quartiers sont mal desservis par des lignes des bus à faibles fréquences. Dans la wilaya de Bouira, où se trouve Sour El Ghozlane, le nombre de bus en circulation diminue alors que celui des taxis augmente. Les Algériens ne circulent toujours pas en vélo. Aucune réflexion économique n’apparaît sur la baisse de production des énergies fossiles que devrait accomplir l’Algérie dans le cadre de la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.
Alors que le port d’Alger a déjà été récemment nettement agrandi, le gouvernement prévoit la construction d’une infrastructure portuaire démentielle à Cherchell, ville située à une centaine de kilomètres à l’ouest de la capitale. La réalisation de ce projet, mis en œuvre par une compagnie chinoise, aboutira à la suppression de 14,2 ha de plages* et de 3 000 ha de terres agricoles*, à l’expulsion d’un millier de familles*. La préservation de la faune, de la flore et des sites archéologiques n’ont aucunement été pris en considération. N’est-ce pas un grand projet nuisible ?
Les protestations concernant l’écologie ont peu d’envergure. Tel fut le cas, par exemple, de celle des habitants de M’Sila qui, durant mon séjour, ont réclamé le traitement des déchets d’hôpitaux laissés en plain air.
Par ailleurs, le ravitaillement en eau reste un problème. Ainsi, durant l’été 2017, 14 millions d’Algé-riens ont eu soif *. À titre de comparaison, la population totale de l’Algérie est de 38 millions d’habitants♥. Cette pénurie provoque des vols d’eau : 9 000 cas recensés en 2017●. Pour tenter de remédier à cette pénurie, on construit des barrages sur les cours d’eau et des usines de dessalement de l’eau de mer. C’est grâce à un tel barrage que Sour El Ghozlane ne manque plus d’eau. À noter que l’agriculture de la seconde génération est beaucoup basée sur l’irrigation.
Jean-François Le Dizès
Auteur de
 « globe-trotter, carnets de voyage d’un bourlingueur militant », 2007, Éditions L’Harmattan
 « Quand les voyages et le militantisme se rejoignent », 2017 (deux tomes)

Sources chiffrées
* Le quotidien « El Watan », Alger
▼ Le syndicat CNAPESTE
■ Fraternité, mensuel du Parti des Travailleurs
● Le quotidien « Liberté », Alger
◄ Le Monde diplomatique d’août 2016
♥ UNICEF
► Wikipédia

 

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