Vous êtes ici : Accueil » Afrique du Nord » Algérie » Algérie : Non au libéralisme ! Non au libre marché ! Pour une politique au (...)

Algérie : Non au libéralisme ! Non au libre marché ! Pour une politique au service des besoins du peuple !

D 10 janvier 2011     H 04:05     A     C 0 messages


Tipaza, Alger, Oran, Djelfa, Batna, Béjaïa, Chlef, Bordj… les émeutes qui s’étendent à travers le pays
soulignent l’échec de la politique suivie depuis plusieurs décennies et confirment que le choix du
libéralisme contredit la prise en charge des besoins élémentaires des masses populaires.
Partout, les jeunes ont dit leur colère face à l’envolée des prix des produits de base, ils ont dit leur
détresse devant l’absence d’un logement, ils ont dit leur désespoir devant la rareté des emplois, ils ont
dit leur malheur dans une vie sans loisirs, dans un pays prison que l’Europe leur interdit de quitter,
dans une société bloquée, en crise. Jeunesse si pauvre dans un pays si riche, ils ont aussi crié leur
haine des nouvelles classes possédantes, leur refus de la corruption, leur rejet de l’humiliation et leur
détermination contre la répression.
La tradition émeutière n’est pas nouvelle. Baraki, Diar Echems résonnent encore des batailles pour le
relogement. Depuis plusieurs mois le mécontentement bouillonne. Dans les bagarres pour
l’introuvable sachet de lait, dans la recherche d’une boulangerie ouverte, on disait sa rage devant ces
milliards volés, devant ces cadeaux princiers faits aux émirs du golfe, aux roitelets algériens ou aux
seigneurs d’Europe, tous, dispensés d’impôt.
A l’origine de l’explosion, l’augmentation du sucre, de l’huile et des produits d’épicerie. Le spectacle
de la révolte légitime des jeunes de Tunisie a, bien sûr, inspiré Bab el Oued et Oran. La distribution
des logements sociaux a ravivé la haine de la corruption. On nous demande d’attendre mais on voit
les fortunes monter sans attendre.
Les augmentations de salaires obtenues dans le secteur public, après des années de luttes, de grèves,
de répression, sont dérisoires pour les petites catégories, c’est-à-dire pour la majorité. Et ces
augmentations qui ne sont pas encore appliquées partout sont déjà mangées par la hausse des prix. Les
travailleurs du privé, ont rarement été augmentés.
Toutes nos conventions collectives doivent inscrire l’échelle mobile des salaires : quand les prix
augmentent le salaire doit augmenter autant !
La valeur du dinar a été divisée par 20 depuis 1994, pour offrir des ouvriers algériens presque gratuits
aux investisseurs. On chante la nouvelle religion de la liberté du marché mais, sur ordre du FMI, on a
administrativement baissé le dinar pendant qu’on libère les prix, ! Retour aux prix imposés par
l’Etat, pour tous les produits de base.
Les revenus du pétrole sont dépensés dans des projets géants mais nos vieux ont été compressés et nos
jeunes n’ont pas de travail. Les hommes d’affaires des grandes puissances aiment l’Algérie des grands
contrats et nos jeunes la fuient sur des bateaux de fortune. Le tournant patriotique annoncé est
contredit sur le terrain par des cadeaux aux émiratis et les promesses aux Européens. Il faut réorienter
notre politique !
Nos investissements doivent viser le développement pour la satisfaction des besoins du peuple
logement, emploi, santé, transport formation.
On reproche à nos jeunes leur violence désespérée. Mais le pouvoir laisse t-il un autre moyen de se
faire entendre quand l’association des tailleurs de pierre est privée d’agrément, quand un séminaire
contre la violence faite aux femmes n’est pas permis, quand les marches, les grèves subissent la
matraque et les poursuites judiciaires.
Pour les libertés d’expression, d’organisation, de manifestation et de grève !
Chawki Salhi. SG du PST

Alger, le 06 janvier 2011