Vous êtes ici : Accueil » Afrique du Nord » Mauritanie » POUR L’’ARRET IMMEDIAT DES RAFLES,, ARRESTATIONS ET REFOULEMENT (...)

POUR L’’ARRET IMMEDIAT DES RAFLES,, ARRESTATIONS ET REFOULEMENT D’’ETRANGERS DE LA MAURITANIIE VERS LES FRONTIERES SENEGALAISES ET MALIENNES !

D 20 mai 2012     H 05:56     A Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO)     C 0 messages


La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) a été saisie par des
Organisations de défense des Droits humains, notamment Justice Sans Frontières pour les Migrants
et l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH) à propos d’une opération de
contrôle de maisons et de voitures de Nouadhibou, capitale économique de la Mauritanie, pour
arrêter et rapatrier tous les étrangers qui ne sont pas en situation administrative régulière.
Aussitôt alertée, la RADDHO a saisi le Coordonnateur de son Observatoire régional des Droits
humains basé Saint-Louis, pour vérifier l’information selon laquelle des refoulements auraient déjà
été opérés vers Rosso, ville frontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. D’après les informations
reçues, il y’aurait des femmes et des enfants de diverses nationalités de la sous région. Selon divers
témoignages, le Jeudi 5 avril 2012, les services de sécurité de Nouadhibou ont entamé une opération
de contrôle de maisons et de voitures pour arrêter et rapatrier tous les étrangers qui ne sont pas en
situation administrative régulière. Selon un communiqué de l’AMDH : « La police a dressé des
barrages sur la route menant du centre-ville vers le quartier de Cansado et mené des investigations
au niveau de l’identité des pêcheurs travaillant à Nouadhibou. Une opération qui aurait abouti à
l’arrestation de centaines d’étrangers qui ont été orientés vers le centre d’accueil des rétention des
migrants « clandestins » en vue de leur rapatriement vers leurs pays d’origine ».

De même, Migreurop a récemment publié des informations dans son site faisant état d’une
opération de rafles, d’arrestations et de refoulements d’étrangers depuis Nouadhibou vers les
frontières sénégalaises et maliennes. Selon la même source « Toutes les personnes arrêtées,
hommes, femmes, enfants, jeunes et vieillards ont été sommés de s’asseoir à même le sol sur le
trottoir ou sur les immondices, le tout sous un soleil de plomb et ce durant des heures. Ce sont donc
plus d’un millier d’hommes, de femmes et d’enfants de toutes nationalités subsahariennes
confondues qui ont été transférés à bord de pick-up et de fourgonnettes de la gendarmerie et de la
police et « parqués » comme du « bétail humain » au centre de rétention « Guantanamo » et de la
nouvelle prison civile de Nouadhibou. De mémoire d’habitant de Nouadhibou un tel acte ne s’était
jamais produit auparavant ».

Face à la gravité de la situation, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme
(RADDHO) :
 Condamne fermement ces actes qui violent les dispositions de la Charte africaine des Droits
de l’Homme et des Peuples et qui sont contraires à l’esprit d’’hospitalité du peuple
Mauritanie ;
 Invite l’Etat mauritanien à respecter ses engagements vis-à-vis des conventions régionales et
internationales qu’elle signées et ratifiées, notamment la Convention internationale sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention
internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres
de leur famille ;
 Exige l’arrêt immédiat de cette opération de rafles, d’arrestations et de refoulements afin de
permettre à ces personnes de se mettre en règle.

Fait à Dakar, le 10 Avril 2012

Le Président