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Soutien aux syndicalistes tunisiennes menacées de mort !

Sea LATELEC Fouchana à nouveau en grève !

D 17 mars 2013     H 05:33     A Monika Karbowska     C 0 messages


Les 21 et 22 février le syndicat de base de cette usine française de câblage aéronautique, filiale de Latécoère et sous-traitant d’Airbus située dans la banlieue de Tunis, a décidé d’un important débrayage.
Les 450 salariées du site, presque toutes des femmes, exigent que l’entreprise française respecte le droit du travail tunisien et intègre en CDI les salariées précaires qui y travaillent depuis plus de 4 ans.

Les conflits sociaux sont permanents dans cette usine présentée par sa direction comme « un modèle » de la mondialisation néolibérale et des délocalisations réussies. Sauf que les salaires sont des salaires de misère, les conditions d’hygiène et de sécurité ainsi que le droit du travail ne sont pas respectés et la liberté syndicale n’existait pas avant que Sonia Jebali et Monia Dridi, deux syndicalistes courageuses et déterminées, créent ce syndicat de base et l’affilient à l’UGTT.

Les déléguées syndicales Sonia Jebali et Monia Dridi sont aussi à l’origine d’un accord sur la classification des métiers dans l’entreprise, portant sur l’organisation des promotions et des augmentations de salaires, signé entre l’UGTT et l’entreprise. Mais en octobre dernier la direction française a répondu par un lock out d’un mois, la fermeture du site, la menace de délocalisation et des violences « incontrolées » à l’encontre des syndicalistes !
Un manager français a même proféré des menaces de mort à l’encontre de Sonia Jebali (« si j’avais un flingue, je te tuerais !) ce qui dans le contexte actuel d’assassinat et de tentative d’assassinat de leaders de la gauche tunisienne par des milices à la solde du pouvoir politico-économique, prend une tournure bien réaliste et inquiétante…

Aujourd’hui, les salariées de Sea Latelec exigent l’intégration en CDI de deux collègues intérimaires sans salaire depuis 3 mois, l’application de l’accord sur les classifications et surtout, l’arrêt des menaces de délocalisation au Mexique ou… en France - une partie de la production de Latelec a en effet été relocalisée en France pour punir les Tunisiennes dans un site éloigné où… il n’y a aucun syndicat et uniquement des salariées intérimaires précaires !
La CGT FTM française a bien soutenu ces luttes à Fouchana, mais il semblerait que cette lutte ne peut pas réussir sans un soutien plus large.

Les femmes tunisiennes sont en lutte pour la justice sociale, pour le respect des droits humains et pour l’égalité !
Comme le dit un slogan de leur manif devant l’ambassade de France : « Oui aux investissements, non au colonialisme » !!!
Nous, militant/es européen/es, ne pouvons pas rester spectatrices de cette lutte, mais devons la soutenir activement !

Monika Karbowska

Pour le comité de soutien tuniso-européen du syndicat UGTT de Sea Latelec Fouchana