Vous êtes ici : Accueil » Communiqués / luttes et débats » Afrique : Salauds de pauvres !

Afrique : Salauds de pauvres !

D 22 juillet 2017     H 05:18     A Paul Martial     C 0 messages


Pour Sarkozy, c’est l’homme africain qui n’est pas rentré dans l’histoire, pour Macron c’est la femme africaine qui fait trop d’enfants, que leur source soit Hegel ou Malthus, le but est le même prouvez que si l’Afrique reste le continent le plus pauvre de la planète, la faute en revient aux africains … surtout les plus démunis.

Dans ses propos au G20 de Hambourg, Macron cite comme problème récurrent en Afrique les Etats faillis et les transitions démocratiques difficiles, mais il préfère s’appesantir sur le taux de fécondité des femmes africaines exonérant les responsabilités des pays riches, notamment la France particulièrement engagée dans le soutien des dictateurs.

Développer le sous-développement.

Si l’Afrique est au bord du chemin, c’est avant tout la conséquence des décennies d’esclavagisme, puis de colonialisme, qui ont décimé des millions de personnes, cassé le développement économique, déstructuré les sociétés et assigné le Continent, dans la division internationale du travail, au rôle de simple pourvoyeur de matières premières pour les multinationales.
A cette politique néfaste s’ajoute la mise en place des Accords de Partenariat Economique entre l’Europe et les différentes régions d’Afrique. Ces accords visent à libéraliser le marché au plus grand profit des industries européennes en détruisant le faible tissu industriel et commercial des pays africains. Une politique pilotée depuis des années par Bercy y compris quand Macron était ministre. Tout comme il s’est abstenu d’apporter une aide contre l’évasion fiscale des multinationales qui coûte chaque année à l’Afrique 11 milliards de dollars.

Certes, on ne s’attendait pas de Macron qu’il suive l’idée de Marx sur le lien entre mode de production et niveau de reproduction (en régime de production capitaliste la misère fait naître du monde ) mais au moins, quand on se dit progressiste, à la pensée de Condorcet. D’autant qu’elle s’est vérifiée aux plans historique et géographique : la baisse de la courbe démographique est liée à l’amélioration du niveau de vie des populations.

"Quand des pays ont encore aujourd’hui sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien."

La déclaration de Macron fait écho à Malthus, pasteur et économiste anglais du 18 Siècle qui a défendu et théorisé la nécessité de supprimer toutes les aides sociales aux pauvres pour les décourager de se reproduire :

« … Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, si sa famille n’a pas le moyen de le nourrir ou si la société n’a pas besoin de son travail, cet homme, dis-je, n’a pas le moindre droit à réclamer une portion quelconque de nourriture, il est réellement de trop sur la terre. »

Après sa « bonne blague » sur les Comoriens, ses « pertinentes » réflexions sur la démographie africaine, Macron reste en phase avec son credo : Des vieilles idées réactionnaires enrobées dans un jeunisme dont se pavane une classe politique discréditée en mal de recyclage.