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Actions contre les accaparements de terre de Bolloré

D 13 juin 2015     H 05:14     A     C 0 messages


Les paysans privés de terres ont lancé une série d’occupations sur les plantations Socfin au Cameroun, au Liberia, au Cambodge et en Côte d’Ivoire en avril et mai qui se conclut avec les AG des groupes Socfin (27 mai) et Bolloré (5 juin). Rendez-vous à Puteaux à l’AG des actionnaires de Bolloré pour soutenir le mouvement. Jeudi 4 juin 15h30 au square Léon Blum (arrêt M ligne 1, Esplanade de la Défense) avec bêche et râteaux pour jardiner les pelouses de Bolloré. « Ils prennent les terres, prenons les siennes »

« Ces terres nous ont été volées. Nous venons maintenant les reprendre et les occuper jusqu’à qu’un accord avec Bolloré et la Socfin soit trouvé ». Avec Essonga Michel, ils sont 6 000 paysans camerounais qui ont vu leurs forêts détruites et 40 000 ha de leurs terres récupérées par la Socapalm, une plantation contrôlée par la Socfin et le groupe Bolloré. Vendredi 24 avril, l’occupation de la plantation à Dibombarri par ces paysans a inauguré une série d’actions qui s’est poursuivi avec l’occupation des terres de la plantation Socfin au Liberia la semaine suivante, puis des plantations au Cambodge et en Côte d’Ivoire. Mis en relation par l’ONG ReAct, les victimes de la même multinationale ont décidé d’unir leur force pour contraindre l’entreprise à respecter leurs droits.

Le groupe Bolloré est l’actionnaire principal (39%) de la Socfin qui détient des plantations industrielles de palmiers à huile et d’hévéas dans ces pays. Depuis 2008, les expansions de ces plantations sont continues. Les surfaces plantées des sociétés africaines de la Socfin sont passées de 87 303 à 108 465 ha entre 2011 et 2014, soit une augmentation de 24% qui se fait au détriment des communautés locales. Pour tenter de résoudre ces conflits, Bolloré avait accepté d’entamer un processus de négociation dont le 1er round a eu lieu à Paris le 24 octobre dernier avec les représentants des communautés de ces cinq pays. Mais Hubert Fabri et Philippe de Traux de Wardin actionnaires belges historiques de la Socfin ont repoussé cette volonté d’apaisement. Ils ne reconnaissent comme interlocuteur que les autorités publiques et refuse le dialogue avec les communautés. « Ils profitent de la corruption massive qui gangrènent les autorités publiques de nos pays » explique Sare Tchrouin Ange, président de l’Union des Villages Déguerpis victimes des plantations Socfin en Côte d’Ivoire (voir la lettre à la Socfin en annexe). Le groupe Bolloré a finalement fait marche arrière et s’est aligné à la position dure des Belges.

« Le non-respect des promesses nées de la rencontre avec le groupe Bolloré en octobre 2014 a exacerbé les frustrations des populations locales, ajoute Sare Tchrouin Ange. Aujourd’hui, Bolloré encaisse les dividendes de la Socfin tout en récusant sa responsabilité. Nous demandons une négociation internationale avec la Socfin et Bolloré pour tracer une feuille de route de résolution des conflits. »

Contact : En France : Emma Saunders 06 95 64 57 14