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DÉCLARATIONS DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE À LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES, 58E SESSION ORDINAIRE

D 7 mai 2016     H 05:17     A Coalition des Lesbiennes Africaines     C 0 messages


La Coalition des Lesbiennes Africaines [CAL], en utilisant son statut d’Observateur durement gagné, a présenté une déclaration à la Commission le jeudi 7 avril 2016. La déclaration de la Coalition à mis l’accent sur le statut de la femme sur le continent, avec un focus spécifique sur l’avortement, ainsi que la continuelle persécution des Femmes Défenseures des Droits de l’Homme [FDDH] en Afrique. CAL a porté à l’attention de la Commission les cas en cours de groupes tels que le El Nadeem Center for Rehabilitation of Victims of Violence et le Nazra for Feminist Studies en Égypte, qui ont été rappeleé de leur travail de la 60e session de la Commission sur le Statut de la Femme qui a eu lieu à New York en mars 2016, pour répondre à une enquête sur leur travail qui a été présenté comme un cas de ‘Financement de l’étranger’. La déclaration de CAL a félicité la Commission pour avoir initié la Campagne pour la Décriminalisation de l’Avortement en Afrique, et a déclaré qu’il était temps que le discours sur l’avortement soit progressif en Afrique, et qu’il mette de l’avant la santé et les droits de toutes les femmes. CAL a célébré l’adoption de la Résolution 275, mais a réitéré notre soutien pour le travail de longue date et le travail actuel ainsi qu’aux mouvements pour la justice sociale et la liberté économique pour la diversité des femmes et des personnes qui continuent d’être marginalisées par les inégalités socio-économiques et l’hétéro-patriarcat.

D’autres organisations à la Commission qui ont le statut d’Observateur ont aussi lu leurs déclarations qui ont touché à des questions clés qui se croisent avec le travail de CAL. Le Centre for Human Rights [CHR] basé à l’Université de Pretoria en Afrique du Sud a soulevé ses inquiétudes quant à la Résolution 275 (visant la protection contre la violence et les violations des droits humains y étant reliés sur la base de l’orientation sexuelle et l’identité des genre réelle ou imputée (SOGI)) avec une référence spécifique à un cas au Nigéria. Un rapport a présenté le cas d’un homme, Akkinifesi, vivant au Nigéria, a été assassiné par lynchage public par des personnes l’ayant ciblé pour son orientation sexuelle. L’Afrique du Sud a été le théâtre d’au moins 5 meurtres de lesbiennes noires depuis le debut de l’année, tel que rapporté dans les médias locaux. Le Centre for Human Rights, tout comme la Coalition, a appelé la Commission à mandater les États d’agir, et de traduire en justice les auteurs de cette violence et de ces meurtres qui ciblent les personnes ne se conformant pas par leur orientation sexuelle et leur identité de genre.

Le CHR a également porté à l’attention de la Commission son inquiétude constante quant à l’autonomie de la Commission, face à un engagement grandissant du Conseil Exécutif de l’Union Africaine [UA] dans les décisions prises à la Commission. Ils ont soulevé la question du statut d’Observateur accordé à CAL en avril 2015 lors de la 56e session de la Commission, et la directive subséquente du Conseil Exécutif de l’UA de renverser cette décision et de réviser ses critères d’octroi du statut d’Observateur aux organisations que l’UA perçoit comme tenant un mandat ‘contraire aux valeurs africaines’. Sur ce point, la présidente de la Comission, Madame Pansy Tlakula, a reservé ses commentaires, indiquant que cette question était en instance à la Cour Africaine, où CAL a demandé un Avis Consultatif, et qu’elle attendrait que ce processus se dénoue.

D’autres préoccupations qui ont été soulevées par les déclarations présentées par les organisations de la société civile sont :

La situation au Burundi est revenue plusieurs fois, les organisations notant la détérioration de la crise politique. Le East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project [EHAHRDP] a aussi mis en évidence les assassinats extra-judiciaires et arbitraires actuellement en cours, ainsi que les viols, la torture, la violence sexuelle et les arrestations arbitraires.
La restriction de la liberté de mouvement, d’association et démonstration pacifique des citoyens en Ouganda, au Kenya et en Éthiopie, par l’institution de lois anti-terroristes qui limite sévèrement la capacité de fonctionner des organisations, ou pour les citoyens de tenir les États responsables pour les arrestations et les détentions injustifiées de citoyens luttant contre les violations des droits humains et des injustices vécues.
IPAS a félicité le Sierra Leone pour avoir voté en faveur du projet de loi pour l’avortement sécuritaire en 2015.
Les trois prochains jours, du 9 au 11 avril, verront respectivement la présentation des Rapports Périodiques d’État de la Namibie, du Mali et de l’Afrique du Sud. Ces rapports refléteront sur l’état des droits de l’Homme dans les pays mentionnés ci-dessus avec un regard spécifique sur les droits énoncés dans la Charte Africaine des droits de l’Homme et des Peuples.

CAL prendra note des questions clés émergentes de ces trois rapports et partagera des mises à jour à ce sujet avec nos membres.

La déclaration de CAL à la 58e session de la Commission Africaine sera disponible en ligne pour diffusion avant la fin de la journée. Veuillez nous suivre sur Twitter [@CALAdvocacy] et visitez notre site web pour lire cette déclaration [www.cal.org.za].

Nous aimerions aussi nous excuser de nos mises à jour intermittentes sur les médias sociaux. Ceci est dû à une connexion internet peu fiable dans les lieux de discussions qui nous empêche de vous faire un rapport sur les évènements en cours en temps réel.

Sincèrement,
le Secrétariat de CAL

8 avril 2016

Source : http://www.cal.org.za/