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Les « Nègres » de Guerlain

D 15 décembre 2010     H 04:07     A Mariam Seri Sidibe     C 0 messages


« Pour une fois je ne suis mis à travailler comme un nègre.
Je ne sais pas si les nègres ont tellement travaillé, mais
enfin… », parlant de la création du parfum Samsara, c’est ainsi
que le parfumeur Jean-Paul Guerlain, s’est exprimé en direct, le
15 Octobre 2010, lors du journal télévisé de 13 heures de
France 2, devant une Elise Lucet, gloussant de complaisance.
L’homme se serait excusé, par mail, de la portée de ses propos.
Comme si cela suffisait. Comme si les Nègres devaient se
contenter qu’on efface juste le crachat qu’on leur balance
perpétuellement au visage sans qu’ils ne bronchent. Cette
parole, profonde pensée, loin d’être un dérapage est une
offense aux Nègres, en niant l’horreur de la traite négrière et de
l’esclavage dont ils furent victimes par millions pendant quatre
siècles.
Et pourtant, en 2002, la société Guerlain, a été condamné
par l’Inspection du Travail de Mayotte pour emploi illégal de
travailleurs comoriens. Le fin « Nez », déclarait sur RFO, un brin
fataliste : « On sait très bien qu’ici la main d’oeuvre clandestine
est un mal endémique »… Voir nécessaire pour le parfumeur.
D’ailleurs l’industrie de la parfumerie de luxe, du cosmétique,
est souvent épinglée pour exploitation de travailleurs dans des
conditions particulièrement inhumaines. Par exemple, sous
l’étiquette du Bio, se cache très souvent une réalité
nauséabonde et pas très équitable, sauf bien sur, pour les
commanditaires dont beaucoup de marques françaises
communiquant sur l’ « éthique ». Quand au respect des
travailleurs …. C’est une autre histoire.
Au moment même ou le pouvoir colonial français exerce une
répression syndicale en Guadeloupe, fait interdire l’expression
du Kréyol au sein des tribunaux, le silence assourdissant des
Elus après de tels propos démontre bien que le Nègre on s’en
fout car qu’il n’existe pas politiquement ou tout juste pour servir
la soupe. Mis à part Audrey Pulvar, qui avait déjà exprimé sa
pensée, lors du « remaniement » de France Télévision, aucune
réaction de nos intellectuels et élus nègres des dernières
colonies qui pourtant sont les premiers à verser des larmes à
chaque fois qu’on s’en prend de la sorte à une autre
communauté. Ce larbinisme les conduisant même jusqu’à nous
expliquer que « travailler comme un nègre » ce n’est qu’une
expression courante dans la langue française et qu’il ne faut pas
y prêter d’autres intentions tout en oubliant la seconde partie de
la phrase qui relève de la négation de crime commis contre
l’humanité qu’est l’esclavage. On peut aussi nous dire que c’est
l’expression d’un seul individu. Et c’est justement là le
problème ! Prononcée sur une chaine publique, coutumière du
fait, elle révèle, finalement que le colonialisme, le racialisme ce
n’est pas fini, mais ca continue sous d’autres formes.
Mais le silence des politiques de gauche, ne parlons pas de
la droite, est logique. LVMH étant l’employeur de certains cadres
du PS, on comprend aisément que ceux-ci préfèrent se taire et
aller pleurer sur la tombe de Georges Frêche, sous peine de
pointer à pôle emploi. Leur complicité en la matière il y a déjà
longtemps qu’elle n’est plus à démontrer. Ils ont beau nous chanter
les louanges de leur humanisme, il n’empeche que sous le même
poil se cache la même bête.
Soyons sur qu’en 2012, la bande à Aubry saura nous solliciter,
comme l’avait fait Madame Royal en son temps. Elle aussi, trouvera
les mots, afin que nous lui offrions l’Elysée.
Et alors, il ne tiendra qu’aux Nègres de rappeler à ses
messieurs-dames nostalgiques du bon vieux temps, que le bal
(Nègre) c’est terminé. A bon entendeur, salut ….