L’AGRESSIVITÉ IMPÉRIALISTE ET LA NAISSANCE DE L’ORGANISATION DES PEUPLES D’AFRIQUE DE L’OUEST
COMMUNIQUE WAPO/OPAO
2 janvier 2023 17:41 0 messages
Comme vous le savez, l’Afrique de l’Ouest est dotée d’abondantes richesses extractives sous forme d’eau, de forêts, d’énergie, de minéraux et de bios ressources. Elle dispose d’énormes terres arables et d’une population jeune, énergique et créative. Mais, jusqu’à 90% de ces richesses sont possédées et contrôlées par des intérêts étrangers capitalistes de France, du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada et du Japon. Seulement 2,6 % de nos terres arables sont cultivées directement, tandis que nos différents États néocoloniaux continuent de produire 75 % de leurs futures ressources humaines en tant que travailleurs intellectuels ou non intellectuels.
Plus de 50 ans d’indépendance politique ont laissé l’Afrique de l’Ouest sans État industrialisé. L’industrie traditionnelle est encore brute ou rudimentaire et se caractérise par une faible productivité et un faible rendement. Au fur et à mesure que nous devenons des États dépendants, périphériques, néocoloniaux, dirigés au nom de l’impérialisme par nos élites politiques et la bourgeoisie compradore, les peuples d’Afrique de l’Ouest continuent de faire face à l’insécurité régionale, à l’insuffisance des soins de santé, au chômage, aux inégalités, aux abus, à l’exploitation et à la corruption.
Ces conditions dévastatrices dans lesquelles se trouvent les peuples d’Afrique de l’Ouest sont l’impact et les vestiges du colonialisme, du néo-colonialisme et de l’impérialisme. Aujourd’hui, ces impérialistes et leurs élites locales continuent à exploiter brutalement la région sous la forme d’un néocolonialisme par le biais de sociétés transnationales et multinationales. Le Sahel ouest-africain est devenu l’une des régions les plus instables d’Afrique avec des conflits armés récurrents, des guerres civiles de faible intensité, des actes de piraterie, des violences politiques et communautaires.
De même, la présence de grandes réserves de pétrole brut et de minéraux tels que l’uranium entraîne une rivalité et une concurrence géopolitiques intenses. Lentement, les impérialistes nous encerclent de façon pernicieuse par l’implantation de bases militaires et la concentration de leurs troupes. Aux dernières nouvelles, il y a plus de 20 de ces bases militaires.
Compte tenu de cette situation, 100 délégués et observateurs se sont réunis dans la ville historique de Winneba, dans la région centrale du Ghana, lors d’une conférence intitulée "Les peuples d’Afrique de l’Ouest pour un nouveau monde", du 8 au 11 décembre 2022. Les participants étaient issus de syndicats, d’agriculteurs, de mouvements de femmes, d’organisations de jeunesse et culturelles, de formations panafricaines, de partis politiques et de vastes mouvements anti-impérialistes et progressistes de toute l’Afrique de l’Ouest. Nous comptions également des observateurs des régions orientales, australe et septentrionale de l’Afrique, ainsi que d’Asie et d’Amérique latine. Pendant trois jours, nous nous sommes engagés dans une discussion historique intense sur la situation de l’Afrique de l’Ouest aujourd’hui.
Nous avons examiné notre histoire indépendante avant l’arrivée du capitalisme européen sur nos côtes. Nous avons examiné les principales formes d’exploitation de la région-l’esclavage, le colonialisme et le néocolonialisme qu’un capitalisme de plus en plus mondialisé a imposé à notre développement et les problèmes politiques, socio-économiques et culturels durables qu’il a générés pour notre société. À la fin de trois jours d’intenses délibérations, la conférence a décidé de créer une organisation à l’échelle de la région qui sera connue sous le nom d’Organisation des Peuples d’Afrique de l’Ouest –OPAO- en français (ou Organizasçiao do Povo da Africa Ocidental en portugais). L’Organisation des Peuples d’Afrique de l’Ouest (OPAO) est avant tout un réseau anti-impérialiste qui promeut l’unité régionale en Afrique de l’Ouest. Elle cherche à construire une nouvelle Afrique de l’Ouest avec le peuple et pour le peuple, où le bien-être et l’égalité de ses citoyens sont assurés dans un cadre de développement pacifique basé sur une planification démocratique.
L’objectif ultime de l’OPAO est de mobiliser les travailleurs d’Afrique de l’Ouest pour mettre fin à la pauvreté, aux inégalités, à la corruption, à la discrimination, à l’arriération et à la violence infligées à la région par cinq siècles de domination colonialiste et impérialiste. Parmi les autres objectifs figurent l’unification de nos luttes par de-là les frontières, le développement d’une solidarité sans faille à la classe ouvrière en confrontation avec les impérialistes et des forces coloniales en tant qu’entité unie.
Pour y parvenir, l’OPAO promouvra l’anti-impérialisme et le panafricanisme à travers l’Afrique de l’Ouest. Elle travaillera aux côtés d’autres organisations dans une lutte africaine et mondiale à multiples facettes contre l’impérialisme. Enfin, elle s’efforcera également de mettre fin à la concurrence ruineuse et à l’accumulation de profits par les élites capitalistes étrangères et locales.
L’OPAO a élu un Conseil de coordination de sept membres pour diriger ses efforts au cours des quatre prochaines années. Les conseillers sont les suivants : a) Président : Philippe T. NOUDJENOUME du PCB, Bénin - b) Premier vice-président : Martin EGBANUBI du Nigerian Union of Allied Health (syndicat nigérian des professions paramédicales) Professionnel (NUAHP-TUC), Nigeria - c) Deuxième vice-président : Khady NDIAYE de FRAPP- Fernent, Sénégal - d) Secrétaire Général : Kafui KAN-SENAYA du SMG, Ghana - e) Trésorier : Achy EKISSI du PCRCI, Côte d’Ivoire - f) Membre : lmanina IMOJA du PAIGC, Guinée Bissau - g) Membre : Aboubacar ALASSANE de ORDN, Niger KAFUIKAN-SENAYA SECRÉTAIRE GENERAL
Dans la même rubrique
25 août – The West African coups and the CFA franc – anti-French feelings exploited by military juntas
23 juillet – West African coups : just changing masters
22 juillet – Afrique de l’Ouest : rivalité et division entre dirigeants
8 février – Sahel : le coup d’éclat des militaires
29 janvier – Niger, Burkina Faso et Mali quittent la CEDEAO