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Cameroun : Le MANIDEM dénonce les affrontements interethniques

D 15 juillet 2010     H 16:00     A Dieudonné Bessalla     C 0 messages


Ai-Cameroun - « Que le Renouveau cesse de tuer le métissage kamerunais ». C’est le cri d’indignation lancé par le Manidem (opposition), suite aux affrontements inter ethniques qui ont fait un mort, plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels à Ebolowa chef lieu de la Région du Sud, le 25 juin dernier.

Le 05 juillet, Suite à ces actes de barbarie, le Bureau politique du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), a fait cette déclaration indignée au nom de son Comité National de Coordination.

Rejetant l’entière responsabilité de ces émeutes aux conséquences douloureuses sur le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, parti au pouvoir), le Manidem exprime son indignation en des termes sans équivoque : « …Dans le cas d’espèce, l’on peut se demander comment l’information sur l’arrestation de deux « suspects Bamoun » a fui de Kribi vers Ebolowa. Comment, sachant que la tension existait déjà, les autorités ne se sont pas organisées préventivement pour éviter tout débordement. Si les populations ont d’ailleurs tendance à se rendre justice, c’est bien parce que la justice n’existe pas dans notre pays. Il n’y a qu’insécurité et injustice pour le plus grand nombre. Finalement, qui a intérêt à voir deux frères s’affronter à la veille d’élections qui vont obliger le Rdpc à faire son bilan qui est mauvais quelque soit l’ethnie ou la région du pays à laquelle on appartient ou réside ? »

Poursuivant son réquisitoire, le Manidem affirme, pour fustiger le tribalisme et démontrer l’inévitable métissage ethnique du Cameroun : « Il est donc clair que les tristes événements d’Ebolowa auraient pu être évités… Le Manidem dit qu’un autre pays est possible, où l’on ne se cache pas derrière la présence des communautés ethniques ici ou là pour détourner les populations d’un bilan catastrophique.... Un autre Kamerun est possible, celui que Marthe Moumié, née Ekemeyong, patriote et combattante nationaliste originaire du Sud, voulait construire ». Il convient de préciser que Marthe Ekemeyong, de la tribu Bulu, était l’épouse du patriote Camerounais Félix Roland Moumié, de la tribu Bamun, les deux ethnies qui se sont affrontées à Ebolowa.

Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, selon lui, le Manidem indexe tous les leaders camerounais dont les discours et les attitudes exacerbent le sentiment ethnique pour se servir, à des fins politiques, des couches sociales ainsi vulnérabilisées dans leur naïveté : « Le Manidem tient à souligner la responsabilité des autorités politiques, administratives, policières et de l’élite Rdpc qui préparent partout le terrain à l’affrontement ethnique avec les discours comme celui de l’élite du Mfoundi en février 2008, le distinguo du Cardinal Tumi en faveur de la communauté bamiléké qui serait ostracisée par les autres, la marche des Sawa contre les maires venus d’ailleurs dans les municipalités de Douala, etc. Ces discours et attitudes, le Manidem les a toujours dénoncés vigoureusement ».

Dieudonné Bessala, Ai Douala