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Sur la situation politique, dans le contexte du pseudo-dialogue de Ouesso, organisé par le pouvoir de fait de Brazzaville

D 15 mars 2017     H 05:30     A Assises Nationales du Congo     C 0 messages


Déclaration des Assises Nationales du Congo, Sur la situation politique, dans le contexte du pseudo-dialogue de Ouesso, organisé par le pouvoir de fait de Brazzaville

Réuni en session ordinaire le 05 mars 2017 à Paris (France), le Conseil Représentatif des
Assises Nationales du Congo a procédé à un constat et a fait des recommandations sur
l’organisation de ce que le pouvoir de fait, en place à Brazzaville, appelle « la concertation de
Ouesso », c’est-à-dire un énième pseudo-dialogue organisé par ce pouvoir de fait aux abois,
devenu illégal depuis août 2016, date de la fin du dernier mandat présidentiel du Général Tyran
Denis Sassou Nguesso.

I- Constat

À la lumière de sa « Charte révisée » adoptée le 10 septembre 2016 et qui fixe sa ligne
politique suite au coup d’État institutionnel opéré par Monsieur Denis Sassou Nguesso avec le
référendum du 25 octobre 2015 puis avec la promulgation de la Constitution du 6 novembre
2015 qu’elle rejette, la plateforme « Assises Nationales du Congo » constate que :
 1- Monsieur Denis Sassou Nguesso est déterminé à vouloir régner sur le Congo avec des
méthodes de tyran dont les ressorts psychologiques essentiels ont été mis en relief dans la
récente et courageuse publication d’un humaniste et digne républicain, Monsieur William Otta,
membre d’honneur des Assises Nationales du Congo, ancien ministre, ancien député. L’un de
ces ressorts psychologiques réside dans la règle formulée et répétée par Monsieur Denis Sassou
Nguesso lui-même dans les termes suivants : « … il y a eu la guerre, je l’ai gagnée ; donc il faut
passer sur moi pour que je parte… » (in http://congo-liberty.com/?p=17700 ; « Déclaration sur
l’état de la Nation », William Otta, le 28/02/2017).
 2- Avec une expérience de 34 années de règne au cours desquelles il a savamment
institué un système politico - militaire tyrannique dont il est le seul maître, Monsieur Denis
Sassou Nguesso croit, aujourd’hui, pouvoir préparer sa succession dynastique en corrompant
systématiquement une partie de la classe politique et de la société civile, suivant une stratégie
de type « Diviser pour régner », et ceci s’appliquant à travers des alliances plus ou moins
secrètes, dont la dernière performance est le pseudo-dialogue ouvert à Ouesso le 4 mars 2017.
Le but d’un tel événement est officiellement présenté par le pouvoir de fait et ses alliés
subordonnés, comme l’étape préparatoire des élections législatives, sénatoriales et locales
prévues pour l’année en cours.
 3- Dans son écrasante majorité, le peuple congolais sait que Monsieur Denis Sassou
Nguesso organise une fuite en avant en l’appelant à participer à ces élections dont on sait
d’avance que les gagnants ne seront que des gens nommés par lui-même, le putschiste de
juillet 1968, de mars 1977, de février 1979, d’octobre 1997, d’octobre 2015 et de mars 2016.

Il s’agit bel et bien d’une fuite en avant face à la guerre d’extermination ethnique qu’il
continue de perpétrer dans le département du Pool et face à la majorité de la population qui ne
le reconnaît pas comme Président de la République, depuis le holdup électoral d’avril 2016.
Une fuite en avant face à la crise économique et financière qui ne fait que commencer, et
malgré laquelle l’oligarchie continue d’exhiber son opulence, alors que le peuple profond lutte
pour survivre, y compris en organisant des grèves.

Par-dessus-tout, la fuite en avant de Monsieur Denis Sassou Nguesso s’accélère face au
bilan du pouvoir en matière des droits humains en cette année du 40ème anniversaire des
assassinats du Cardinal Emile Biayenda, du Président Alphonse Massamba-Débat, du Capitaine
Kimbouala Nkaya et de tous les massacres ayant suivi l’assassinat du Président Marien Ngouabi.

C’est la fuite en avant face à la question des otages, improprement appelés prisonniers
politiques, surtout au lendemain de la mort de l’un de ceux-ci en la personne du colonel Marcel
Ntsourou, une des personnalités très au courant de l’ « Affaire des 353 Disparus du Beach » et
de l’ « Affaire des Explosions du 4 mars 2012 ».

Accélérer sa fuite en avant, Monsieur Denis Sassou Nguesso et ses serviteurs le font avec
d’autant plus de zèle qu’ils sont conscients de ce que le monde entier connaît aujourd’hui la
régression totale et continue des droits humains au Congo, récemment révélée par le dernier
rapport annuel 2016 de l’Organisation Congolaise des Droits l’Homme (OCDH).

II- Recommandations

Les Assises Nationales du Congo recommandent au peuple congolais et à la communauté
internationale :

 De ne reconnaître ni Denis Sassou Nguesso comme Président de la République élu, ni les
institutions relevant de la Constitution de 2015 qui consacre son impunité et celle de son clan ;

 D’accentuer la dénonciation des organisations financières internationales, notamment le
FMI, qui, sous la couverture d’accords de complaisance, renforce les capacités financières d’un
régime tyrannique, en guise :
 o De prime à la mauvaise gouvernance, en faveur d’une oligarchie qui a détourné à
son seul profit, les colossaux revenus pétroliers des années antérieures, d’une
part ;
 o De caution solidaire à la guerre d’extermination ethnique qui depuis 12 mois a
fait disparaître, dans plus de 100 villages, toute forme de vie humaine, dans le
département du Pool, d’autre part.

Les Assises Nationales du Congo recommandent en particulier au peuple congolais :
 De poursuivre, dans l’unité d’action, la lutte de « la Résistance » par tous les moyens
politiques et diplomatiques possibles, afin de restaurer la démocratie et la République au Congo
Brazzaville.

Paris le 5 mars 2017

Pour le Conseil Représentatif
Le Délégué Général
Mawawa Mâwa-Kiese