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RDC : FILIMBI LANCE UN CRI D’ALERTE ET APPELLE AU RASSEMBLEMENT

D 20 septembre 2015     H 05:00     A collectif FILIMBI (RDC)     C 0 messages


A travers le présent communiqué, le Collectif FILIMBI alerte l’opinion du danger que court la République Démocratique du Congo et appelle de toute urgence au rassemblement de toutes les forces citoyennes du pays, toutes tendances confondues, de même que les partenaires et amis du Congo, afin de sauvegarder les acquis démocratiques et ainsi éviter le chaos qui pointe à l’horizon.

Dans son communiqué N°8 du 30 juillet 2015 sur le dialogue proposé par le Président de la République, le Collectif FILIMBI sifflait déjà et rappelait que les citoyens congolais dans leur grande majorité exigent tout simplement le strict respect du délai constitutionnel pour l’organisation de l’élection du prochain Président de la République, car cela est un premier pas essentiel pour instaurer au Congo un attachement indéfectible à la légalité, à la culture démocratique, et donc, pour assurer l’avenir de toute une génération. Le Collectif y identifiait les obstacles majeurs au respect de cette exigence et exhortait le Gouvernement de la République, la classe politique, toutes tendances confondues, et la CENI, à s’accorder toutes affaires cessantes, en y sollicitant l’appui des partenaires internationaux.

Quarante-cinq jours plus tard, le Collectif FILIMBI constate avec regret et inquiétude que non seulement les principaux obstacles ne sont toujours pas levés mais aussi que les institutions en place viennent de se rapprocher dangereusement de la ligne rouge avec le dernier arrêt n°RConst.0089/2015 inconstitutionnel, confus et imprécis de la Cour Constitutionnelle du 8 septembre 2015 sur les élections des gouverneurs et vice-gouverneurs des nouvelles provinces. A travers cet arrêt, la cours pourtant incompétente en matière d’interprétation des lois, a requis l’organisation de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs avant toute autre élection, ouvrant ainsi la voie à un dépassement du délai constitutionnel en ce qui concerne l’élection du prochain Président. Le Collectif FILIMBI félicite en passant les deux juges de la Cour Constitutionnelle qui ont refusé de cautionner un tel acte.

Le Collectif FILIMBI rappelle que depuis bientôt deux ans les citoyens congolais, assistent non sans réagir aux différentes tentatives de maintien de l’actuel président au pouvoir au-delà du délai constitutionnel, à savoir le 19 décembre 2015, à travers notamment :

Le livre du professeur Evariste Boshab, ancien Secrétaire Général du PPRD, premier parti de la majorité présidentielle, et actuel vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur « Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la Nation » ;

Le lancement par l’un des cadres du même parti, Mr. Claude Mashala, d’une pétition demandant la modification de l’article 220 de la Constitution ;
La tentative, avortée grâce à une forte mobilisation populaire, de modification de la loi électorale pour conditionner la tenue des élections à la réalisation d’un recensement ;

Le découpage précipité des provinces alors que les moyens financiers et logistiques ne sont pas réunis ;

Le vote illégal et précipité des annexes à la loi électorale répartissant les sièges par circonscription pour les élections municipales et locales ;
La consultation précipitée et illégale de la Cour Constitutionnelle par la CENI, suivi de la déclaration inacceptable du Premier Ministre de la République, sur l’inexistence des moyens financiers nécessaires aux élections qui a abouti à l’arrêt inconstitutionnel de la Cour.

Ceci met gravement en danger la paix et la stabilité de la RDC. Fort heureusement, les citoyens congolais, toutes tendances confondues, s’y opposent catégoriquement et l’expriment haut et fort. Les déclarations d’ONG de défenses des Droits de l’Homme, d’éminents professeurs, de femmes et d’hommes politiques de l’Opposition, les prises de positions sans ambiguïtés de certains ténors de la Majorité au pouvoir dont ceux du G7 (MSR, ARC, UNADEF, UNAFEC, MSDD, ARCO et PDC) , les déclarations et prises de position remarquées du Gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, les analyses et prises de position argumentées du Député National Christophe Lutundula, les prises de position de la diaspora congolaise à travers le monde, les fortes déclarations de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, le retrait, suite à la pression populaire, par le député national Ne Muanda Nsemi de sa proposition de transition, les déclarations et messages directs des principaux partenaires stratégiques de la RDC, à travers notamment les différents envoyés spéciaux, prouvent à suffisance qu’un consensus de plus en plus large se forme autour de la question de l’alternance politique en 2016.

Le collectif ne peut passer sous silence les manifestations populaires de janvier 2015 qui ont démontré que le peuple congolais a résolument pris conscience du fait que la sauvegarde du Congo dépasse les questions calculs individuels, des origines ethniques ou d’appartenance à un parti. Les citoyens congolais mesurent plus que jamais leur responsabilité dans l’avènement d’une Nation réellement démocratique et soucieuse du bien-être de tous.

Le Congo nous appartient à tous. Il est de notre responsabilité à tous d’agir pour que notre pays ne sombre pas dans le chaos au nom des intérêts égoïstes d’une minorité. Nous ne pouvons pas laisser notre avenir être mis ainsi en péril.

Le Congo nous appartient à tous. Sa sauvegarde dépasse les questions de calculs individuels, d’origines ethniques, ou d’appartenance à un parti.

En conclusion, le Collectif FILIMBI informe qu’à compter de ce jour il va s’engager très activement en faveur du strict respect du délai constitutionnel en ce qui concerne l’élection du prochain président de la République, en faisant appel à tous les moyens légaux et légitimes selon la Constitution et les lois congolaises, en collaboration avec toutes les forces citoyennes ayant le même objectif.

En outre, le collectif FILIMBI soutient toute initiative légale et légitime travaillant à cet objectif. Il est temps qu’un large Front réunissant tous les citoyens congolais, démocrates et patriotes, se constitue pour sauver notre bien le plus précieux. Majorité, Opposition, Diaspora, Eglises, Société civile institutionnelle, Personnalités éminentes, femmes congolaises meurtries par la pauvreté et les conflits, jeunes et vieux… tous, nous pouvons nous mettre d’accord sur ces deux points :

Le Congo nous appartient à nous Tous - Non à un 3ème mandat ou tout dépassement du délai constitutionnel pour l’organisation de l’élection du futur président.

Pour toutes ces raisons, le collectif FILIMBI soutient la Manifestation prévue Place Sainte-Thérèse à Ndjili ce mardi 15 septembre 2015 et organisé par la dynamique de l’opposition politique.

Le Collectif FILIMBI demande à tous les citoyens congolais de se mobiliser, de s’engager et de participer, chacun selon ses moyens. Pour sa part : le Collectif FILIMBI continuera de faire des propositions d’action pour le rassemblement, l’unité et la sauvegarde des acquis démocratiques.

L’Alternance doit avoir lieu en 2016 !

LA COORDINATION FILIMBI

A propos de Filimbi

FILIMBI, qui signifie coup de sifflet en swahili, l’une des quatre langues nationales de la République Démocratique du Congo, est un Collectif, un mouvement citoyen non partisan congolais réunissant les organisations de jeunes (milieux associatifs, universités, etc.), mais également des activistes, artistes, entrepreneurs, cadres, etc. qui partagent la Vision du mouvement.
Le Congo nous appartient à tous. Notre mouvement rêve d’une République Démocratique du Congo où chaque jeune est acteur de son avenir en ayant notamment la possibilité de penser et d’agir librement.
L’objectif principal de FILIMBI est d’accroître la participation citoyenne des jeunes congolais et d’encourager le dialogue entre les jeunes et les acteurs tant sociaux que politiques pour améliorer nos vies. Les jeunes doivent donc  :

1. Connaitre leurs Droits qui sont liés à leurs Devoirs  ;

2. Connaitre le fonctionnement de l’Etat et les différents niveaux où se prennent les décisions  ;

3. Développer la capacité d’influer sur l’élaboration des décisions publiques et leur mise en œuvre, afin de s’assurer qu’elles bénéficient au plus grand nombre de citoyens.