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RDC - Lubumbashi : la semaine d’action contre la dette

D 31 octobre 2013     H 05:29     A Luc Mukendi, Serge Kayembe     C 0 messages


La semaine d’action contre la dette du 8 au 15 octobre 2013 a connu beaucoup de temps forts et a été marquée à Lubumbashi par quatre grandes activités sous les empreintes du CADTM / Lubumbashi.

Il sied de noter qu’il y a eu deux productions dans deux radios locales émettant à Lubumbashi dont la Radio-télévision Nyota et Radio-télévision Jua, en date du jeudi 10 et vendredi 11 octobre 2013, toutes deux à 20 h 30, les émissions sont de 50 minutes chacune. Luc Mukendi et Serge Kayembe ont été les principaux invités. Le thème principal abordé au cours de ces deux émissions a tourné autour de la pauvreté comme effets induits de la dette dont souffre le monde, principalement la République démocratique du Congo.

Toutes les deux émissions étaient à téléphone ouvert, beaucoup d’auditeurs et auditrices y ont participé massivement, et se sont appesantis sur le cas de la République démocratique du Congo qui est, du reste, considérée comme un scandale géologique mais dont la population croupit dans la misère la plus noire ; pour éclairer la lanterne de tout le monde, nous avions profité pour faire le point de l’origine de la dette odieuse les responsabilités et les rôles de nos dirigeants et fustiger la politique mortifère des institutions financières internationales et ses impacts néfastes sur le quotidien du paisible citoyen, son éducation, son avenir hypothéqué qui s’obscurcit davantage au fil du temps, aussi nous avions esquissé le rôle pédagogique que les organisations membres du CADTM ne cessent de mener à travers le monde (Afrique, Europe, Amérique latine... ) en faveur de l’annulation de la dette odieuse dans le monde.

L’occasion faisant le larron, nous avions suscité dans les auditeurs la soif d’en savoir davantage sur les questions liées à la dette dont sont victimes beaucoup de pays, à l’instar de la RDC.

Beaucoup d’actions citoyennes et militantes sont impérieuses pour éveiller la conscience du peuple congolais sur cette gangrène qu’est la dette odieuse qui pèse sur l’éducation, la vie sociale et le bien-être de tout un peuple pris en otage par la Banque mondiale Banque mondiale La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies. En 2011, 187 pays en étaient membres.

Cliquer pour plus... et le Fonds monétaire international en complicité avec les agris qui sont nos dirigeants. Le militant suisse, Jean Ziegler, n’a-t-il pas dit qu’une conscience bien informée et avertie est plus forte qu’une bombe atomique.

Nous avions reçu beaucoup d’encouragements pour multiplier la sensibilisation à travers les médias, conférence-débats, atelier-formation sur la dette. Il est à noter que les heures de la production de ces émissions (20 h 30) ont été idéales parce que l’audimat y est très élevé.

En sus des émissions, la semaine d’action a enregistré une grande mobilisation, en date du samedi 12 octobre, initialement prévue à 14 h 30, la conférence a commencé à 14 h 54. Avec comme thème phare : La journée mondiale de la dette contre la pauvreté dénommée OctoDette 2013.

Trois grandes conférences étaient au menu du jour et une exposition des différents ouvrages du CADTM a été organisée à l’attention de tous les participants à cette grande journée.

1ère conférence : Richesses naturelles et pauvreté : la fin d’un couple maudit

Par Luc Mukendi

L’orateur a démontré au cours de sa présentation le paradoxe criant entre les potentialités des ressources ou richesses naturelles d’une part et la pauvreté qui se porte très bien et mieux en République démocratique du Congo.

Beaucoup d’exemples concrets ont été décortiqués pour étayer son argumentation, en passant par le fardeau de la dette odieuse qui retarde encore le développement intégré et intégral de la nation congolaise.

Il a conclu que cet écart injustifié entre ces deux pôles devra interpeler tout le monde, la lutte n’est pas seulement l’affaire des organisations militantes comme le CADTM mais concerne tout le monde.

La transformation de la malédiction en bénédiction dépend de la manière dont nous nous y prenons pour faire face à tous les fléaux qui rongent notre pays.

Un échange des questions et contributions fructueuses des uns et des autres s’en est suivi.

2ème conférence : Justice pour Thomas Sankara : Justice pour l’Afrique

Par Serge Kayembe

La justice distributive est le maître-mot de l’avènement d’un autre monde dont nous avons besoin.

L’orateur a commencé par présenter brièvement le personnage énigmatique et charismatique de Thomas Sankara, son parcours militaire, son ascension dans le paysage politique et surtout son idéologie anti-impérialiste telle qu’énoncée dans son célèbre « Discours d’Orientation Politique (DOP) », en octobre 1983.

« Cette hargne contre l’inégalité de ce monde, l’injustice notoire et institutionnalisée, l’annulation de la dette odieuse contractée par des régimes oppresseurs et dictatoriaux ; la lutte contre la chosification de la femme en Afrique devra nous animer tous, et nous devons nous mobiliser pour la promotion des valeurs humaines, la sauvegarde de notre environnement qui est caractérisé à Lubumbashi par le massacre systématisé de notre forêt, comme développement durable, quelle forêt allons-nous léguer à la génération à venir ? »

Les participants ont été conviés à faire leurs toutes les convictions profondes de Thomas Sankara pour l’avènement d’un autre monde, en commençant par l’annulation simple et sans condition de la dette dont sont victimes beaucoup de pays africains.

Ne dit-on pas en Afrique que les morts ne sont jamais morts, ils sont parmi nous, nous ne devons pas laisser mourir Thomas Sankara en nous, faisons-le vivre par nos actions et convictions quant à l’égalité et la justice dans notre Afrique.
Un échange de questions et contributions combien riches ont couronné cette partie.

3ème conférence : Pillage des ressources naturelles de la RDC grâce à l’arme de la dette

Par Ninon Nkulu

Le pillage des ressources naturelles de la RDC a atteint son paroxysme et est devenu un modèle institutionnalisé et, pour le maquiller, plusieurs noms lui sont attribués question d’adoucir ou d’en atténuer son contenu négatif.

L’oratrice a défini les termes : pillage, vol, détournement, déplacement à la lumière de la législation congolaise. Elle a démontré, en juriste avertie, le lien indéfectible entre les ressources naturelles et l’arme de la dette, les répercussions de cette alliance contre-nature sont incalculables dans le vécu quotidien du peuple congolais.

Les participants ont été conviés à se mobiliser comme un seul homme pour le renversement de cette tendance. Le payement de la dette est meurtrier et asphyxie l’économie, les finances et tue à petit feu le pays, ajoute à cela le rôle condamnable du sapeur-pompier de la Banque mondiale et du FMI.

Un échange houleux et des contributions des participants ont permis de susciter l’éveil et sortir de l’état de léthargie dans lequel se trouvent beaucoup de Congolais par rapport à la question de la dette.
La modération de toute la série de conférences a été faite par Emmanuella Kyungu.

Le public a été convié à jeter un coup d’œil sur les ouvrages du CADTM. Nous avons conclu cette journée en prenant comme résolution que le système décrié par tous doit prendre fin, et que tout le monde devra mettre la main à la pâte pour pouvoir atteindre une vraie démocratie, une plus grande égalité et la réalisation des droits humains fondamentaux, la lutte contre les maux qui rongent le pays et le continent, se mobiliser contre la dette odieuse et pour qu’un audit de la dette soit mené.

Plus de 70 personnes, partenaires et deux maisons de presse ont rehaussé la manifestation de leur présence.

La cérémonie a pris fin à 18 h 17.

par Luc Mukendi , Serge Kayembe