RDC : MANIFESTE DU CITOYEN CONGOLAIS
english version below
26 août 2017 05:25 0 messages
_NOUS, CITOYENS CONGOLAIS, REPRÉSENTANTS DES ORGANISATIONS DE LA
SOCIÉTÉ CIVILE, DES MOUVEMENTS CITOYENS ET PERSONNALITÉS
INDÉPENDANTES ÉPRIS DE PAIX :_
· Réunis du 15 au 17 août 2017 à Paris, France, et faisant
suite à la déclaration _« LE PAYS VA TRÈS MAL. DEBOUT, CONGOLAIS !
DÉCEMBRE 2017 APPROCHE »_, du 23 juin 2017, de nos Evêques, qui nous
interpelle au sursaut patriotique ;
· Constatant la faillite généralisée de l’Etat et la grave
détérioration des conditions de vie de notre peuple, résultant de la
mauvaise gouvernance d’un groupe d’individus, ayant volontairement
refusé d’organiser les élections ;
· Rappelant que sous l’égide de la CENCO, et afin d’éviter
de plonger le pays dans un chaos certain, les forces politiques et
sociales ont conclu, le 31 décembre 2016, un Accord politique Global et
Inclusif ;
· Dès lors que le peuple exigeait l’alternance dans les
délais constitutionnels, et malgré son refus de tout autre arrangement
contraire à son droit légitime, l’Accord du 31 décembre 2016 a
été toléré pour autant qu’un nouveau Président soit élu avant le
31 décembre 2017 ;
· En dépit du prolongement de mandat issu de l’arrangement
politique, le Président sortant a foulé aux pieds cet Accord, défié
le peuple congolais et renié le serment fait devant Dieu et la Nation
de respecter la Constitution ;
· La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI),
instrumentalisée à son service, a surpris le peuple en affirmant
publiquement son incapacité d’organiser les élections en 2017
contrairement à l’Accord et au cadre constitutionnel ;
· Ainsi, sont créées des zones d’insécurité et suscitées
des tragédies meurtrières à travers le pays, notamment dans les
provinces des Kivu, du Kongo central, des Kasaï, Ituri et
Ville-province de Kinshasa dans le but de décréter indûment l’état
d’urgence et retarder l’organisation des élections prévues par la
Constitution ;
· Sous le régime en place, la terreur est devenue un mode de
gouvernance qui empêche le peuple congolais de revendiquer ses droits ;
les cours et tribunaux sont soumis et instrumentalisés ; les
exécutions extra-judiciaires se multiplient ; les fosses communes se
remplissent à travers le pays ; l’accès aux médias et aux réseaux
sociaux est restreint ; et la nouvelle économie numérique est mise en
danger ;
· Il s’en suit une répression systématique et violente de
toute expression des libertés et droits fondamentaux à l’encontre
des activistes des droits humains, des journalistes, des membres des
mouvements citoyens, et des membres des partis politiques de
l’opposition ;
· Il en résulte que monsieur Joseph Kabila s’impose à la
tête de l’Etat par la violence des armes et la corruption financière
dans le but d’asseoir durablement son régime de prédation, de
paupérisation et de pillage des ressources du pays à son bénéfice
personnel, celui de sa famille, de ses courtisans et de ses alliés
étrangers tant en Afrique qu’à travers le monde.
_EN CONSÉQUENCE, NOUS, CITOYENS CONGOLAIS :_
Nous fondant sur le quatrième paragraphe du préambule de la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) qui dispose que
: _« Il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par
un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême
recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression »._
i. Déclarons que le Président Joseph Kabila, dont le dernier
mandat constitutionnel a expiré le 19 décembre 2016, exerce le pouvoir
en violation manifeste de la Constitution de la République
Démocratique du Congo, et est passible de l’infraction de haute
trahison conformément à son article 165 alinéa premier ;
ii. Appelons le peuple congolais à user de son devoir sacré de
faire échec, avec des moyens pacifiques et non-violents, à la
tentative du Président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir
au-delà du 31 décembre 2017 en application de l’article 64 de la
Constitution ;
iii. Exigeons le départ de Monsieur Joseph KABILA KABANGE et une
transition citoyenne dont les animateurs seront désignés à la suite
d’une concertation nationale ayant mission principale d’organiser
des élections crédibles, transparentes, ouvertes et libres et qui
n’en seront pas candidats ;
iv. Cette transition sera propice à doter la RD Congo, notre pays,
d’un nouveau système de gouvernance, basé sur une justice
indépendante, des services de sécurité protégeant les citoyens,
assurant l’exercice effectif des libertés constitutionnelles,
garantissant une gestion transparente et équitable de toutes les
ressources nationales, des institutions fortes et démocratiques mettant
les intérêts des citoyens Congolais au centre de tout projet politique
;
v. Exigeons la libération immédiate et sans condition des
prisonniers politiques et d’opinion ainsi que la réouverture des
médias fermées ;
vi. Interpellons nos compatriotes de la police, de l’armée et des
services de sécurité à respecter leurs missions républicaines de
protection des citoyens et de la nation, au lieu de servir
d’instrument de répression ;
vii. Appelons tous les Congolais, confessions religieuses, étudiants,
jeunes, femmes, mouvements citoyens, syndicalistes, médecins,
enseignants, professeurs, fonctionnaires, artistes, partis politiques
ainsi que les congolais de la diaspora à adhérer massivement au
présent Manifeste ;
viii. Engageons toute Congolaise, tout Congolais à prendre part active
à la grande campagne d’actions pacifiques et non violentes devant
mener au retour de l’ordre démocratique constitutionnel ;
ix. Appelons la Communauté Internationale à accompagner le peuple
congolais dans sa quête légitime de la liberté et de la démocratie.
DÉBOUT CONGOLAIS, LEVONS-NOUS ET MARCHONS, ESILI !
Fait à Paris, le 18 août 2017
Pour adhérer au Manifeste, veuillez visiter le lien suivant :
www.manifesterdc.com
LES SIGNATAIRES :
NOM
ORGANISATION
1.
Prof. André MBATA
IDGPA
2.
Celestin EKOTO
IDGPA
3.
Paul NSAPU
Ligue des Electeurs (LE)
4.
Léonie KANDOLO
Protection des enfants du SIDA
5.
Gérard BISAMBU
AETA
6.
Me. Georges KAPIAMBA
ACAJ
7.
Me. Jean Claude KATENDE
ASADHO
8.
Hubert TSHISWAKA
IRDH
9.
Gloria Senga
LUCHA/ CASC
10.
Marcel Héritier KAPITENE
LUCHA/ CASC
11.
Jean Jacques LUMUMBA
Lanceur d’alerte
12.
Edouard DIYI TSHITENGE
Journaliste en danger (JED)
13.
Eliezer NTAMBWE
Journaliste – TOKOMI WAPI
14.
Daniel NSAFU
Journaliste
15.
Mike MUKEBAYI
Journaliste – C-NEWS
16.
Christelle VUANGA
Journaliste
17.
Amba WETSHI
Journaliste diaspora-Congoindépendant
18.
Fita Fita DIBWE
Journaliste diaspora-Cheikfitanews.net
19.
Lupanza MANGU
Diaspora
20.
Jean Jacques Wondo
Diaspora - Analyste - Desk Wondo
21.
Balufu BAKUPA-KANYINDA
Diaspora – Réalisateur/Scénariste
22.
Fabrice NGALIEMA
Diaspora
23.
Floribert ANZULUNI
FILIMBI
24.
Carbone Beni
FILIMBI
25.
Robert NJANGALA
FILIMBI
26.
Naguy GODHY
FILIMBI
27.
Véronique BONKONO
Conseil de l’Apostolat des Laics Catholiques du Congo (CALCC)
28.
Sindika DOKOLO
Les Congolais Debout
29.
Cédric MALA
Les Congolais Debout
30.
Hervé DIAKESSE
Les Congolais Debout
31.
Abbé Joseph LUKELO
32.
Denis KADIMA
Modérateur
MANIFESTO OF THE CONGOLESE CITIZEN
_WE, CITIZENS OF THE DEMOCRATIC REPUBLIC OF CONGO, REPRESENTATIVES OF
CIVIL SOCIETY ORGANIZATIONS, CITIZENS’ MOVEMENTS, AND INDEPENDENT
PERSONALITIES, DECLARE AS FOLLOWS:_
· After meeting from August 15 to 17, 2017, in Paris, France, in
response to our Bishops’ June 23, 2017, proclamation entitled, “_THE
COUNTRY IS IN A DEEP CRISIS – STAND UP, CITIZENS OF CONGO ! DECEMBER
2017 IS APPROACHING !”, _which urged us to do our patriotic duty ;
· Recognizing the pervasive failures of the State and the serious
deterioration of the living conditions of our people, resulting from bad
governance by a group of individuals who have deliberately refused to
organize elections ;
· Recalling that under the auspices of CENCO (Congo’s
conference of Catholic bishops), and in order to prevent total chaos in
our country, political and civil society leaders signed a Global and
Inclusive Political Agreement on December 31, 2016 ;
· The Congolese people had demanded a change in leadership by the
constitutional deadlines and rejected any arrangement in violation of
their legitimate rights ; nevertheless, they tolerated the Agreement of
December 31, 2016, provided that a new president be elected before
December 31, 2017 ;
· Even though his mandate has already been extended under this
political compromise, Joseph Kabila, the outgoing President, has
trampled upon the Agreement, defied the Congolese people and broken his
oath before God and the Nation to respect the Constitution ;
· The CENI (National Independent Electoral Commission) has become
a tool to further his interests and surprised the population by stating
publicly, in violation of the Constitution and the December 31, 2016
agreement, that it will be unable to organize elections in 2017 ;
· This has led to the creation of zones of insecurity and deadly
tragedies across the country, particularly in the Kivus, Ituri, Kongo
Central, and the Kasais, as part of a clear objective to proclaim an
undue state of emergency and postpone the organization of elections in
accordance with the Constitution ;
· Under the existing regime, terror has once again become the
preferred method of government, making it impossible for the Congolese
people to claim their rights. The courts have become obedient
instruments of the regime ; extrajudicial killings have multiplied ; mass
graves are filling up across the country ; access to the media and social
networks is restricted ; and the new digital economy is imperiled ;
· We have seen the systematic and violent repression of all
expression of the fundamental rights and freedoms of human rights
activists, journalists, members of citizens movements, and members of
political opposition parties ;
· The result is that Mr. Kabila has used force and financial
corruption to maintain his position as head of state and entrench his
regime of depredation, pauperization, and the pillaging of the
country’s resources for the benefit of himself, his family, his
sycophants, and his foreign allies in Africa and beyond.
_THEREFORE, WE, CITIZENS OF CONGO:__ _
Based upon the fourth paragraph of the Preamble to the Universal
Declaration of Human Rights (UDHR), which states that : _“Whereas it is
essential, if man is not to be compelled to have recourse, as a last
resort, to rebellion against tyranny and oppression, that human rights
should be protected by the rule of law_” :
i. Declare that President Joseph Kabila, whose final mandate ended
on December 19, 2016, exercises power in manifest breach of the
Constitution of the Democratic Republic of the Congo, and is liable to
the offense of high treason in accordance with Article 165, paragraph 1 ;
ii. Call upon the Congolese people to perform their sacred duty,
using peaceful and non-violent means, to thwart President Joseph
Kabila’s attempt to remain in power after December 31, 2017, in
application of Article 64 of the constitution ;
iii. Demand the resignation of Mr. Joseph Kabila Kabange and a
citizens’ transition with the primary objective to organize credible,
transparent, open, and free elections, whose leaders will be appointed
after national consultations, and who will not be candidates ;
iv. This transition must help provide the Democratic Republic of the
Congo, our country, with a new system of governance built on an
independent judiciary, security services who are there to protect our
citizens, free expression of our constitutional freedoms, transparent
and fair management of all national resources, and strong and democratic
institutions that put the interests of the Congolese citizen at the
heart of every political initiative ;
v. Demand the immediate and unconditional release of political
prisoners and prisoners of conscience and the opening of media outlets ;
vi. Call upon our compatriots from the police, the army, and the
security services to respect their republican duty to protect our
citizens and the nation instead of allowing themselves to be used as
instruments of repression ;
vii. Call upon all citizens of the Congo, all religious denominations,
students, young people, women, citizens movements, unions, doctors,
teachers, professors, civil servants, artists, all political parties,
and Congolese in the diaspora to adhere massively to this Manifesto ;
viii. Urge all citizens of Congo, men and women alike, to participate
actively in the campaign of peaceful and non-violent actions to bring
about a return to constitutional, democratic order ;
ix. Call on the international community to accompany the Congolese
people in their legitimate quest for democracy and liberty.
CITIZENS OF CONGO, LET US STAND UP AND MARCH FORWARD !
Paris, August 18, 2017
_To adhere to the manifest, please visit : _www.manifesterdc.com [1] _ _
Dans la même rubrique
6 octobre – In DR Congo’s Beni region, departing peacekeepers leave a trail of abuse and anger
28 août – ‘People started to point the finger’ : How the M23 conflict endangers DR Congo’s Tutsi communities
6 août – République démocratique du Congo : Le Kivu en proie aux seigneurs de guerre
14 juillet – Assassinat de Lumumba : un nouvel angle sur la plus longue conspiration meurtrière du 20e siècle
17 juin – RDC : La transition ne se fera pas sur le sang des Congolais·es