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Gabon : Le gréviste de la faim anti-français, Roland Désiré Aba’a, conduit d’urgence à l’hôpital

Membre du Conseil économique et social, il réclame la liberté totale de son pays vis-vis de la France

D 2 août 2011     H 13:30     A Ariane Nkoma     C 0 messages


Roland Désiré Aba’a, membre du Conseil de la République gabonaise siégeant au Conseil économique et social (CES), a été admis le lundi 25 juillet autour de 23 heures 45 minutes à l’hôpital Jeanne Ebori de Libreville pour recevoir des soins intensifs, après douze jours de grève de la faim pour réclamer la liberté du Gabon vis- à vis de la France, ainsi que le démantèlement des bases militaires françaises installées dans le pays. La nouvelle de son admission dans cette structure hospitalière a été rendue publique par le Secrétaire général du ministère de la Santé, des Affaires sociales, de la Solidarité et de la Famille, Désiré Lassegue, à travers un communiqué signé du ministre, Flavien Nzengue Nzoundou. Selon ce communiqué, suite à la dégradation de son état de santé, le gouvernement de la République, à travers le ministère de la Santé, des Affaires sociales, de la Solidarité et de la Famille, a dépêché auprès de ce compatriote une équipe de médecins pour lui administrer, avec le concours des membres de sa familles, des soins visant à stabiliser son état de santé. Ces soins ont consisté en des séances quotidiennes de réhydratation et d’alimentation par voie intra veineuse avec une supplémentation en vitamines et en sel minéraux. Constatant malgré ces soins, la dégradation inquiétante de l’état de santé de monsieur Aba’a Rolland Désiré, sa famille a entrepris des démarches auprès de l’ambassade de France et du gouvernement en vue de son évacuation d’urgence vers une structure hospitalière appropriée. Ne pouvant rester insensible à cette requête, le gouvernement a aussitôt pris des dispositions pour l’admission d’office, le 25 juillet à 23 heures et la prise en charge totale de monsieur Aba’a Rolland Désiré, en soins intensifs à la Fondation Jeanne Ebori de Libreville.

Des militaires sont venus le soulever de force et l’ont conduit à l’hôpital contre son gré, a affirmé Francis Evouna, également membre du conseil économique et social pour le compte du Conseil gabonais du patronat au même titre que M. Aba’a. C’est une violation de ses droits, a-t-il ajouté rapportant les propos du gréviste qui serait sous la garde de la sécurité publique. Je n’arrêterai pas, j’irai jusqu’au bout, advienne ce qu’il pourra, répétait-il à qui voulait l’entendre. Roland Désiré Aba’a, homme d’affaires, a décidé d’observer une grève illimitée de la faim pour exiger le démantèlement des bases françaises du Gabon, la révision des contrats miniers passés avec la France et l’annulation de la dette du Gabon auprès de la France. Depuis le 14 juillet, il était enchaîné sur le mat d’un drapeau gabonais et conditionnait son départ des lieux à la libération du Gabon par la France, son ancienne puissance coloniale.

La grève de la faim de monsieur Aba’a a été entamée le 14 juillet 2011, jour symbolique de la fête nationale française et trois jours plus tard, le premier ministre français François Fillon effectuait une visite de travail dans la capitale gabonaise où il avait été reçu par les plus hautes autorités du pays en tête desquelles le président de la République Ali Bongo Ondimba. Dans la foulée de cette visite qui, selon tous les analystes, a permis de rénover la coopération entre le Gabon et la France, plusieurs accords ont été signés dans le sens du renforcement des investissements, de la formation, entre autres. Le premier ministre français était accompagné dans sa visite par d’importants hommes d’affaires français, qui affichent désormais, et sans complexe, la volonté d’un partenariat gagnant-gagnant avec le Gabon.

Par Ariane Nkoma

Source : http://journalducameroun.com