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La FAO : Djibouti, une mer aux eaux polluées par des produits hautement toxiques

D 3 novembre 2011     H 05:12     A     C 0 messages


(Cet article vient de nous être envoyé par un employé du port international de Djibouti en nous demandant de le publier)

Le dégazage ou appellé aussi déballastage au large des eaux territoriales de Djibouti

54404507.portdedjibouti.jpgAutrefois appréciées pour sa richesse de fonds marins, les côtes Djiboutiennes souffrent d’une grande pollution maritime due aux nombreux dégazages effectués tant par les navires marchands que par ceux des forces navales étrangères stationnées à Djibouti.

Ces dégazages sauvages qui sont formellement interdits par les lois Djiboutiennes sur la protection environnementale, des graves pollutions des eaux territoriales s’opèrent chaque jour, sans que ça inquiète les autorités. Les substances rejetées en mer sont des hydrocarbures, des métaux lourds, des produits chimiques, tous très nocifs pour la biodiversité sous-marine et le littoral.

Les déballastages de navire ont un autre effet négatif sur l’environnement : les eaux rejetées contiennent en plus des polluants des espèces exogènes, qui peuvent proliférer et dégrader voire détruire les écosystèmes marins locaux.

Mais la plus grosse catastrophe que le régime a toujours gardé secret, est les 200 tonnes de produits chimiques dangereux qui ont été stockés sur le port de Djibouti dans des conteneurs en plastique dont la moitié avait fini par se fissurer avant de déverser leur contenu par terre. Cette catastrophe écologique a été dénoncée par la FAO, allant jusqu’à la dénoncée auprès des Nations Unis, qui avaient illico dépêchées des experts sur place.

C’est ce qui a donné lieu à un rapport alarmant de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). En effet, il s’agissait d’une cargaison de quelques 200 tonnes d’arséniate de cuivre chromaté (un produit chimique utilisé dans le traitement du bois et des poteaux télégraphiques) qui était arrivée de Grande-Bretagne à destination de l’Ethiopie, pour la firme Ethiopian Power Corporation. Cette cargaison, qui commençait à fuir déjà sur le bateau, a été interceptée et stockée dans cinq camions sur le port de Djibouti. Non sans risques.

L’arséniate de cuivre chromaté est un produit cancérigène et fortement toxique. Il aurait eu des effets dévastateurs sur les ressources halieutiques s’il venait à se déverser dans la mer avait alerté la FAO. De plus, les ouvriers sur place avaient manipulé la substance sans prendre aucune précaution et ont été exposés à des émanations toxiques. Certaines personnes se sont retrouvées à l’hôpital, selon les informations de l’agence de presse des Nations Unies (Irin). Ces 200 tonnes de produits chimiques ont été stockés à 400 mètres d’un dépôt d’aide alimentaire. Aux dix conteneurs interceptés étaient venus s’ajouter cinq autres quelques semaines après.

Mise en quarantaine

Au port, on a démenti catégoriquement. " Il n’y a pas eu de produits toxiques entreposés, il n’y a rien eu, tout le monde est en bonne santé. Ce sont de mauvaises rumeurs : il n’y a aucune menace ", s’était tué à répéter le cousin au port. Pourtant le rapporteur de la FAO souligne que " des chiens seraient morts et que des personnes sont tombées malades. « S’il n’y a pas pour l’instant de danger pour l’ensemble du port, la zone à risque aurait due », selon la FAO, « être mise en quarantaine et surveillée par des gardes pour en barrer l’entrée ».

« La substance chimique a été transportée dans des conteneurs en plastique alors que ce sont des conteneurs en acier qu’il aurait fallu utiliser pour éviter tout risque de fuite », avait souligné la FAO. « Le gouvernement de Djibouti ne doit pas être laissé seul face à ce problème », souligna la FAO qui en avait appelé à l’aide internationale. « Les conteneurs doivent être ouverts par un spécialiste équipé, les pesticides ne peuvent en aucun cas être envoyés en Ethiopie sans être remballés ».

Faute de moyens et par une absence de volonté remarquable de la part du gouvernement Djiboutien, les conteneurs en plastique ont été jetés finalement au large avec l’aide de la force navale Djiboutienne.

Cette pollution qui n’est pas une 1ère à Djibouti, nous rappelle celle qui s’était produite dans l’Oued de GORABOUS en avril 2003 à la suite du renversement de trois camions éthiopiens dans le lit de l’oued. Ces camions, renversés par les eaux de l’oued en crue (suite aux fortes pluies qui se sont abattues la veille), transportaient des marchandises diverses telles que du maïs et des hydrocarbures. Les hydrocarbures représentaient un danger pour la santé des personnes et de l’environnement. Ces eaux avaient propagées les polluants déversés sur le lit de l’oued jusqu’à la plaine de Hanlé.

Source : http://la.tribune.libre.de.djibouti.over-blog.com