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Une chaîne de télévision fermée et son directeur arrêté au Somaliland

D 18 septembre 2019     H 05:48     A Reporters sans frontières     C 0 messages


Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement la nouvelle vague de répression contre les médias dans l’État autoproclamé indépendant du Somaliland après plusieurs interventions des autorités pour réduire au silence les voix indépendantes et critiques qui tentent de s’exprimer.

Un raid des forces de sécurité et une chaîne aussitôt fermée. Vendredi soir, les journalistes d’Horyaal TV ont dû quitter la rédaction dans la soirée après que des éléments de la brigade d’enquêtes criminelles du Somaliland ont fait irruption dans leurs locaux en leur intimant l’ordre d’arrêter tous leurs programmes. Depuis, la chaîne n’a pas repris ses émissions et son directeur, Mohamed Osman Mire Sayid a même été arrêté dès le lendemain. Selon plusieurs organisations locales de défenses des journalistes, les autorités reprochent au média un reportage diffusé à l’antenne une semaine plus tôt sur les femmes qui mâchent du khat, un arbuste psychotrope cultivé en Afrique de l’est et dont la consommation est interdite dans de nombreux pays.

“Ces mesures complètement arbitraires témoignent de l’extrême difficulté à produire une information indépendante sur des sujets d’intérêt public au Somaliland et des dangers qui guettent les journalistes et les médias qui s’y essayent, estimer Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Nous appelons les autorités à autoriser la reprise des programmes de cette chaîne, à libérer son directeur et à mettre fin aux atteintes répétées à la liberté de la presse récemment constatées”.

C’est la deuxième fois en moins de trois mois que la chaîne est contrainte d’interrompre ses activités. En juin dernier, RSF avait déjà dénoncé la fermeture Horyaal Tv et d’Eryal TV sur ordre du ministre de l’Information pour “propagande contre les forces armées du Somaliland” et “atteinte à la sécurité”.

La semaine dernière, la Cour de justice régionale d’Hargeisa, deuxième ville de la Somalie et capitale du Somaliland, avait également ordonné aux fournisseurs d’accès internet de bloquer Hadhwanaag.ca. Le site d’information avait publié un article dénonçant des faits de corruption impliquant le gouverneur de la banque centrale du Somaliland. La Cour n’avait même pas entendu les responsables du média avant de rendre sa décision.

La Somalie occupe la 164e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

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