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Mali : L’humiliation qui affranchit : Merci « président normal Hollande »

D 12 octobre 2012     H 05:13     A Aliou Badara Diarra     C 0 messages


Comme plusieurs de mes compatriotes, la veille de la commémoration du 52ème anniversaire de l’Indépendance du Mali, je suis, par naïveté ou par patriotisme émotionnel, allé au lit avec un réel sentiment d’espoir et de sérénité.

Certes, le Mali vit le moment le plus sombre de son histoire avec son lot de privations de liberté, d’humiliation et de tristesse, mais, par sa clarté, sa forme presque parfaite, son engagement, sa détermination, son invite à l’unité, le discours du Président Dioncounda en a rassuré plus d’un. Impossible de ne pas entrevoir l’avenir avec confiance et espoir après avoir écouté ce discours de très grande facture. Pour la première fois j’ai senti la stature de Président de la République chez le Pr. Dioncounda.

Et puis vint la lettre du Président qui contredit le Président….une terrible douche froide.

Le lendemain, le soir de la commémoration du 52ème anniversaire de la fête de l’indépendance, j’entends sur une radio étrangère l’envoi d’une lettre d’acceptation du Q.G. des forces de la CEDEAO à Bamako par le Professeur Dioncounda au Président Ouattara ; tout le contraire de ce qu’il dît à son peuple la veille en prenant le monde à témoin ; une nième humiliation me disais-je. L’euphorie née du discours de la veille fut de courte durée ; ce ne fut en réalité qu’un discours, un simple discours écrit en très bon français servi à des populations en majorité analphabètes, des « moutons » traités comme tels. En réalité nos autorités nous prennent pour des « moutons » à qui on peut raconter ce que l’on veut le soir et tout le contraire le lendemain. Tant pis pour le « mouton » qui a décidé de réfléchir, de choisir la manière dont il veut qu’on le fasse paître ou qui veut sélectionner son berger. Il doit en même temps commencer sa traversée du désert.

M. le Professeur, qui vous a appelé juste après votre discours ?
C’est quoi cette épée de Damoclès sur votre tête, sur nos têtes ?
Qui tient cette épée de Damoclès au-dessus de votre tête, de la tête des maliens ?

Qui est l’ennemi du Mali qui a été à l’origine de votre virement à 180° en l’espace de 24h et par écrit ? Je ne veux toujours pas croire que ce fut de votre propre chef, M. le Président ; il doit y avoir une main invisible qui en veut au Mali.
Il faut parler à votre peuple, car des fois et même toujours, le peuple est la seule entité capable de sortir ses dirigeants de la nasse, même si c’est un peuple de « moutons ».
Il faut juste qu’il sache, il faut qu’il comprenne. Le peuple a tous les droits. Son propos est toujours légitime.

Si les deux textes sont exclusivement les vôtres, avec votre décision souveraine, sans aucune pression, alors je serais tenté de dire avec nombre de vos compatriotes : A quel Dioncounda se fier ?
Au DIONCOUNDA de la lettre qui s’oppose au déploiement des forces à Bamako adressée à la CEDEAO le…….. ?
Au DIONCOUNDA du formidable discours à la nation à la veille du 52ème anniversaire de l’Indépendance du Mali ?
Au DIONCOUNDA mandant de la lettre remise par le ministre de la Défense au Président Ouattara ?

Ou bien au Dioncounda de la prochaine lettre ou du prochain discours ?
Autant d’incohérences qui desservent la cause du Mali en situation de crise parce qu’elles discréditent son chef et renforcent le moral des troupes ennemies.

Si vous recevez vos ordres d’ailleurs que du Mali, d’autres personnes que du peuple malien à travers son parlement, alors vous êtes entrain de trahir le Mali, M. Le Président, .parce que :
Un Président ne se justifie pas, il décrète. Un Président ne se dédit pas, il réaffirme.

Un Président ne commente pas ses décisions, il les assume.
Un Président ne tâtonne pas, il a des certitudes
Enfin un Président ne reçoit jamais d’ordres, il en donne toujours
Grande fut ma surprise quand, après recherches, recoupements, confidences et analyses, je me rendis à l’évidence que nous étions tous manipulés, le Président de la République Dioncounda en premier, puis la junte, la COPAM et le MP22. Qu’en-est-il du P.M Cheikh Modibo Diarra et du FDR ? J’attends d’avoir des précisions de leur part.
En réalité tous ceux qui s’opposaient à l’envoi immédiat des forces de la Cedeao roulaient pour COMPAORE qui cherchait à retarder l’échéance pour une réconciliation des différentes factions qui occupent le Nord du Mali et une consolidation de leur pouvoir fanatico-terroristo-nationaliste. Sa stratégie était difficile à déjouer en ce qu’il s’appuyait sur ce qui est le mieux partagé et le plus cher chez les maliens, pour les enfoncer dans la crise, à savoir le nationalisme, le patriotisme et la fierté. C’est la technique utilisée en judo qui consiste pour un combattant de s’appuyer su la force de son adversaire plus lourd que lui jusqu’à le pousser à la faute fatale.

C’est l’agenda international de la France qui a imposé au Président François Hollande l’exigence de clarification de la crise malienne et des lenteurs notées dans la médiation de la CEDEAO. En effet, pour son premier discours à l’ONU en tant que Président de la République de la France, le Président Hollande était tenu d’avoir des positions claires et fermes pour toutes les questions internationales d’actualité brûlante, dont le Mali.

Excellence Monsieur Le Président Dioncounda, l’occasion vous est donnée de vous affranchir définitivement de la tutelle du Capitaine Compaoré. Saisissez-la pour le bien du Mali.
C’est Dieu Qui Veut Sauver le Mali !

Aliou Badara Diarra

SOURCE : http://www.maliweb.net