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LE MONDE UNIPOLAIRE PREND FIN ET L’AFRIQUE CHERCHE SOUVERAINEMENT A PRENDRE SON ENVOL

APPEL DES ORGANISATIONS DE DÉFENSE DES DROITS DE L’HOMME, DE LA SOCIÉTÉ CIVILE, DE LA DIASPORA, DES LEADERS ET INTELLECTUELS AFRICAINS

D 15 août 2023     H 06:30     A     C 0 messages


La décennie en cours reste marquée par une recrudescence des dévolutions anticonstitutionnelles du pouvoir d’État comme il y a plus d’une trentaine d’années plus tôt. Cette recrudescence d’accession anticonstitutionnelle au pouvoir après quelques essais de la pratique démocratique intervient dans un contexte d’accentuation de la tendance à la multipolarisation tant économique que politique et, de ce fait, à l’incapacité du droit international et des institutions à régir les conflits qui en naissent, comme ceux en cours en Ukraine et dans une large partie en Afrique.

La jeunesse et les forces de défense et de sécurité africaines qui sont les premières victimes d’un climat sociopolitique marqué par des attaques terroristes, la paupérisation et la volonté de conservation du pouvoir d’État se lassent d’un coté de leurs autorités davantage préoccupées par le maintien de leur pouvoir qu’à créer des opportunités, des infrastructures de développement pour tous et à approfondir la démocratie et de l’autre non seulement par une justice d’un poids deux mesures
des institutions internationales et de certains partenaires bilatéraux, mais aussi leur incapacité à apporter une réponse conséquente aux crises sécuritaires sous-régionales.

Les changements anticonstitutionnels au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Niger notamment et leurs implications, s’inscrivent dans ce contexte et rencontrent l’adhésion populaire parce qu’ils répondent aux aspirations des peuples d’Afrique à un mieux-être et à une émancipation des tutelles coloniales, impérialistes et néocoloniales qui ont laissé transparaître des incohérences notoires quand
leurs intérêts sont en jeu. Les dévolutions militaires et monarchiques du pouvoir d’État au Tchad et au Togo sont, quant à elles, soutenues par les puissances occidentales, notamment la France, et s’inscrivent dans la continuité des pouvoirs et des influences extérieurs.

Dans ce contexte de multi-polarisation du monde, nous, associations de défense des droits de l’homme et de la société civile, organisations de la diaspora africaine, panafricanistes, intellectuels et leaders d’opinions, vecteurs de la demande sociale africaine, lanceurs d’alertes et sentinelles des libertés, signataires de la présente, mettons en garde contre une internationalisation de ces crises
africaines par des interventions qui vont à l’encontre de la volonté des peuples et appelons :

1. Tous les partenaires internationaux de l’Afrique à tirer les conséquences des orientations inconstantes de leurs politiques extérieures et à s’abstenir d’intervenir contre la volonté des peuples, y compris via des organisations internationales dont la légitimité est désormais en cause.

2. Les leaders politiques africains à prendre la pleine mesure des aspirations de leurs
à un changement profond de paradigme et, en conséquence, à s’opposer désormais aux diktats des institutions sous-régionales inféodées aux puissances internationales ;

3. À la réforme et au renforcement des institutions internationales et sous-régionales chargées du maintien de la paix et du respect des droits de l’homme qui sont devenues inopérantes, notamment l’ONU, l’UA, la CEDEAO, la CEEAC ; elles doivent, pour l’efficacité de leurs actions, s’intéresser en premier, non aux conséquences, mais aux causes des différents malaises et crises. Les signataires rappellent que tant que ces Organismes, en particulier la CEDEAO, travailleront pour les dirigeants et toléreront les coups d’États institutionnels et constitutionnels qui permettent la gestion monopartite du pouvoir d’État, l’accaparement des richesses nationales par la minorité gouvernante, les présidences à vie, il y aura des coups d’État militaires, et on ne peut pas condamner des coups d’États militaires lorsqu’on ne condamne pas ceux qui font des coups d’États institutionnels.

4. Les acteurs internationaux à respecter la volonté de l’Afrique de participer pleinement à un monde multipolaire culturellement, politiquement et économiquement.

5. Les nouvelles autorités des États en proie aux changements anticonstitutionnels du pouvoir politique, et plus particulièrement les autorités nigériennes à s’ouvrir à la société civile pour instaurer une transition politique de refondation de l’État bien encadrée dans le temps.

En conséquence, nous, signataires de la présente, manifestons notre solidarité aux peuples frères burkinabé, congolais, guinéen, ivoirien, nigérien, sénégalais, tchadien et togolais dans leurs luttes en vue du respect de leurs suffrages et de leurs volontés souveraines.

Fait le 1er août 2023

Ont signé :
1. M. Serge Martin BAMBARA (Smockey), Porte-parole du Mouvement Balai Citoyen /BURKINA-FASO
2. Mme Cyrille Rolande Bechon, Nouveaux Droits de L’homme/ CAMEROUN
3. M. Bacary GOUDIABY, Journaliste et Écrivain, Président du Collectif des Sénégalais de la Diaspora en France / SÉNÉGAL
4. M. Alphonse D. DIEDHIOU, Administrateur Afrique Solidarité ABSL / SÉNÉGAL
5. M. Abdou Khafor KANDJI, Membre de la Coordination du Mouvement Y’EN A MARRE /
SÉNÉGAL
6. M. Laya DJONABAYE, Plate-Forme de Concertation de la Diaspora / TCHAD
7. MAHAMAT Nour Allamine, SG, ONG d’appui à la Défense des Droits de l’Homme (TCHAD)
8. Adjim Abel, Président, Action pour la Paix, la Justice et le Développement au Tchad (APJD-TD)
9. Me Max Loalngar, Porte-parole Mouvement citoyen WAKIT TAMMA/TCHAD
10. Antoine BANGUI, Écrivain/TCHAD
11. Pr Facho Balaam Faustin, ancien ministre/TCHAD
12. Remadji Ngaba, Mouvement citoyen jeunesse en marche/ TCHAD.
13. Kemba Bienvenu, Association des jeunes patriotes pour la non-violence (AJPNV)/TCHAD
14. Banyara YOYANA, Président Bloc Fédéral/TCHAD
15. Fika Gapili Tedang, membre CORE-Tchad/TCHAD
16. M. Monzolouwè B. E. ATCHOLI KAO, Président de ASVITTO / TOGO
17. M. Emmanuel H. SOGADJI, Président de la LCT / TOGO
18. M. Zeus Komi AZIADOUVO, Journaliste et Écrivain / TOGO
19. M. Kuassi Cisco AMEGAH, Porte-parole du MED / Mouvement EHA-DZIN-Diaspora TOGO
20. Me Alexis IHOU, Avocat au Barreau de Lille / Diaspora TOGO
21. M. Sylvain AMOS, Journaliste, Radio Kanal K et Avulete en Suisse, Diaspora TOGO
22. Me Raphaël N. KPANDE-ADZARE, Avocat au Barreau du Togo, PCA MCM / TOGO
23. Amen Komlan TETE, Président, Groupement d’Appui à la Gouvernance Locale (GAGL/ Togo).
24. Epanya Augusta, Coordinatrice de Dynamique Unitaire Panafricaine (DUP)/ FRANCE
25. Mahamat Brahim Litassou, Coordinateur, Laboratoire de la citoyenneté et du leadership panafricain