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Protocole d’accord relatif à l’unification de la gauche sénégalaise

D 7 août 2013     H 05:38     A Yoonu Askan Wi ( Sénégal)     C 0 messages


FUSION ENTRE FERÑENT/ MTPS ET YOONU ASKAN WI : PROTOCOLE D’ACCORD RELATIF A L’UNIFICATION DE LA GAUCHE SENEGALAISE

CONTEXTE E ET ENJEUX

Ce Dimanche 28 juillet 2013 à Dakar, au lendemain du décès du camarade Papa Moussa DIOP JILEEN, militant révolutionnaire, artiste et intellectuel humaniste, FERÑENT / MTPS et YOONU ASKAN WI ont pris la décision historique de fusionner leurs mouvements respectifs. Cette décision résonne comme un hommage à JILEEN, à Birane GAYE et à tous nos martyrs. Elle survient dans un contexte général mouvementé, appelant à une réflexion mûrie sur les enjeux et défis de l’heure, notamment la construction d’alternatives crédibles au système dominant du capitalisme mondialisé, confronté à une crise structurelle irrémédiable. Partout à travers le monde, les laissés-pour-compte rejettent l’exclusion et la marginalisation ; les nations, les peuples et les travailleurs brisent le corset de la duperie sociale-démocrate et sociale-libérale, se battant pied-à-pied contre l’oppression et l’exploitation charriées par le système impérialiste. En Amérique du Sud, en Asie et dans une moindre mesure en Afrique, la tendance à l’émergence de nouveaux pôles d’Etats décidés à se départir des chaînes de la dépendance et à ouvrir les brèches pour un autre monde possible, s’élargit de plus en plus.

Sous cet éclairage, loin de tomber du ciel, ou de se réduire à une affaire d’état- major, l’unification entre Ferñent et Yoonu Askan Wi est assurément le fruit d’une longue maturation, nourrie de façon vivifiante à travers de multiples initiatives et diverses actions unitaires sur le terrain. Elle a fait l’objet de décisions par les instances les plus représentatives de nos deux organisations, singulièrement lors du Forum de la Gauche à l’occasion du 1er Congrès de YAW de Décembre 2010 à Guédiawaye ou du Conseil National de Ferñent de Décembre 2012 à Richard Toll. Ce projet a été de surcroît soutenu avec enthousiasme par nombre de composantes des forces de gauche, telles le CNP/CNG, le Comité du Cinquantième anniversaire du Manifeste du PAI, entre autres organisations, mais aussi divers patriotes et démocrates auxquels il a été soumis, de sa genèse à sa présente concrétisation. Alliant l’esprit de principe au réalisme lucide, nous avons pleinement conscience que le chemin à parcourir pour arriver à bon port vient tout juste, en quelque sorte, d’être emprunté. Il ne s’agit là en vérité que d’un moment d’un long cheminement, qui a connu sa gestation à l’échelle universelle, dans des ruptures comme celle de la Commune de Paris et les différentes expériences qui l’ont prolongée et actualisée depuis lors, aussi bien dans les centres du système capitaliste que dans les périphéries coloniales et semi-coloniales. Ce cheminement continuera naturellement bien après ; à nos yeux en effet, si la présente initiative ne constitue certainement pas une panacée, elle n’en représente pas moins un geste historique, un pas en avant indéniable, un signal fort pour une rupture du cercle vicieux de la tergiversation et de la fuite de responsabilité qui, des lustres durant, ont plombé les forces de gauche. ​Acte politique majeur dans ce contexte, la présente initiative devra donc s’élargir pour réussir à accomplir sa finalité, celle de servir de déclic, de levier et de levain à l’unification de l’ensemble des forces de la Gauche historique contemporaine, des forces révolutionnaires et patriotiques de notre pays, sur une juste base de principe et de progrès.

Cela demandera certainement du temps encore, le temps pour que la résolution en profondeur des équations politiques essentielles en termes de bilan et d’élaboration, d’organisation voire de levée de barrières psychologiques, puisse connaître un aboutissement positif ; le temps aussi de nous préserver des pièges du pilotage à courte vue, des dangers d’un pragmatisme à tout va et des subjectivismes paralysants. Les changements intervenus dans notre pays le 19 Mars 2 000 et le 25 mars 2012, rendu possible, en grande partie pour ce dernier cas, par le soulèvement populaire du 23 juin 2011, bien qu’étant des victoires d’étape de haute portée, laissent toujours intactes les bases de classe du système semi-colonial dans notre pays, posant l’exigence lancinante d’affirmation du programme alternatif de rupture conséquente d’avec l’ordre de domination impérialiste. Sous ce rapport, les problèmes essentiels auxquels la Nation, le Peuple, les travailleurs des villes et des campagnes, la classe ouvrière, les jeunes et les femmes, restent confrontés d’hier à aujourd’hui, n’élèvent-t-ils pas au vrai l’impératif d’unification de la Gauche à la dignité d’une question urgente, à résorber dans la durée bien sûr, mais qu’il importe d’engager daredare, ici et maintenant, sous peine de forclusion historique ? La Gauche historique contemporaine, dont nous sommes partie intégrante, faillira t -elle à ses responsabilités ou bien saura t- elle faire preuve d’audace, de lucidité et de courage, pour jouer un rôle de contrôle et de sentinelle vigilante des intérêts fondamentaux des masses, mettre un coup d’arrêt à son émiettement, travailler d’arrache-pied à l’indépendance effective d’une force populaire capable de mettre fin aux méfaits du libéralisme tout comme aux illusions sociales-démocrates de réforme superficielle du système de domination néocoloniale ? That is the question. Il n’y a pas d’autre issue pour la Gauche, sommée de réaliser son unité sur la base de granit d’une plateforme anti-impérialiste, anticapitaliste et antilibérale, panafricaniste et internationaliste, afin d’être en capacité de dépasser sa division et ses faiblesses si décriées, avec leur cortège de répercussions négatives au sein du peuple, des travailleurs et de leurs organisations syndicales en particulier. Aucune considération liée à la dénomination, aux couleurs et symboles, aucune querelle de personne ou de leadership, aucun sectarisme infantile ni opportunisme lié à des intérêts étroits et de courte vue, rien de ces travers et déviations ne devra plus entraver notre marche en avant pour la réalisation de notre projet de transformation sociale au service du peuple.

C’est dans cette perspective que nous inscrivons modestement, sans messianisme ni esprit de clocher, mais avec une détermination sans faille, l’acte unitaire que nous venons de poser et de formaliser par le présent protocole.

II. PROTOCOLE D ’ACCORD

 Au regard de toutes les considérations ci-dessus, exprimées et partagées par les deux parties,
 Encouragés par les liens solides tissés par nos militant(e)s à différentes occasions au travers de réelles convergences politiques et programmatiques,
 Nous inspirant des acquis comme des limites des tentatives d’unification de la Gauche initiées jusqu’ici dans notre pays,

NOUS SOUSSIGNES, FERÑENT/ MTPS, D’UNE PART, ET YOONU ASKAN WI, D’AUTRE PART,REUNIS A DAKAR CE 28 JUILLET 2013 :

 Prenons l’initiative souveraine de réaliser l’unification de nos deux mouvements, sur une base anti-impérialiste, antilibérale, panafricaniste et internationaliste ;
 Fernent MTPS décide, dans ce cadre, de se dissoudre en tant que parti politique et transfère son patrimoine politique et organisationnel à la nouvelle entité ainsi constituée ;
 Yoonu Askan Wi, espace de cette fusion-adhésion, devient de ce fait un patrimoine commun aux deux entités, cadre partagé pour la poursuite du projet d’unification des différentes composantes de la Gauche sénégalaise ;
 Les modalités pratiques finales seront précisées au cours de l’atelier prévu le 18 Août 2013, suivi d’un point de presse..

FAIT A DAKAR LE 28 JUILLET 2013

Ont signé

Pour Yoonu Askan Wi :
 Alassane Guissé/Délégué Général
 Madièye Mbodj / Porte parole national

Pour Fernent MTPS :
 Assane Samb/ CoordonnateurNational
 Fodé Roland Diagne, Secrétaire aux Relations internationales