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Le projet « monstrueux » de la France en Afrique Sahélienne

Ibrahima SENE

D 9 juin 2017     H 11:10     A Ibrahima Séne     C 0 messages


L’ONU devrait rejeter le projet Français de reconstitution d’une armée coloniale en Afrique sahélienne sous prétexte de lutte contre le terrorisme islamiste !

La France vient de proposer au Conseil de Sécurité des Nations Unies un projet de mise en place d’une « Force du G5 » pour lutter contre le terrorisme et le trafic de drogues de d’êtres humains.

Le G5 qui est constitué, sous l’égide de la France, de 5pays du Sahel, que sont le Mali, le Burkina, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, a pour mission de lutter contre le terrorisme dans cette partie d’Afrique, à l’exclusion du Sénégal et de l’Algérie, qui sont des pays frontaliers au Mali où sont concentrées les forces jyhadistes qui sévissent dans le Sahel.

Ces 5 pays étant des membres de l’Union Africaine pouvaient bien, s’ils avaient agi en toute indépendance, refuser d’exclure ces deux pays de ce regroupement, mais surtout, devaient solliciter l’Union Africaine, à la place de la France, du Projet soumis au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Ce G5, devrait, dans ce Projet, constituer une force militaire devant suppléer la Force d’intervention Française Barkhan, qui s’est avérée incapable de sécuriser les intérêts Français dans cette partie du Sahel, notamment dans l’exploitation de l’Uranium du Niger qui fournit 40% de l’électricité de France, malgrè l’occupation de la base aérienne mythique de Tessalit au Nord Mali, qui était l’objectif principal de son « Opération SERVAL » qu’elle avait menée sous prétexte de chasser les jyhadistes du Mali.

Par contre, « l’Opération SERVAL » a permis d’installer au Nord Mali, notamment à Kidal, non pas l’autorité de l’Etat Malien sur cette partie de son territoire d’où les jyhadistes liés à AL QAIDA furent chassés, mais bien les organisations séparatistes qui avaient initié la rébellion armée contre l’Etat Malien pour créer un Etat indépendant dénommé l’AZAWAD.

C’est cette région de Kidal qui échappe encore à l’autorité de l’Etat Malien et qui est sous le contrôle des séparatistes de l’AZAWAD avec la bénédiction de l’Etat Français, qui est aujourd’hui le berceau des jyhadistes qui sèment la terreur et la désolation dans cette partie du Sahel.

C’est cette même France qui prétend appuyer une force militaire du G5 pour lutter contre ceux dont ils protègent encore leur sanctuaire qui est à Kidal.

Mais la France s’est rendu compte que le coût d’une telle force est largement au – dessus de ses moyens propres, et que l’Union Européenne refuse de jouer son jeu en l’appuyant à financer cette nouvelle forme d’armée coloniale, dont les troupes seront formées de soldats autochtones, et l’encadrement, par des officiers Français, comme du temps des « Tirailleurs Sénégalais ».

C’est pourquoi l’ONU devrait rejeter ce projet de recolonisation militaire de la France de cette partie d’Afrique, qui écarte, les pays limitrophes stratégiques tels que le Sénégal et l’Algérie, sans parler de l’UA, de la lutte contre le jyhadisme dans cette partie d’Afrique.

Ce projet Français devrait être condamné par toutes les forces opposées à l‘instrumentalisation de la lutte contre les jyhadistes, à des fins de recolonisation de l’Afrique.

L’U A devrait exiger de l’ONU le rejet d’une telle forfaiture, pour le respect de la mise en place de son projet de Force Africaine dédiée à la lutte contre le jyhadisme.

Et cela est d’autant plus nécessaire que les jyhadistes de l’Etat Islamique ont transféré leurs luttes du Moyen Orient où ils sont pris en étau par les alliés militaires de Moscou et de Washington, vers tous les pays qui font partie de ces coalitions.

L’Iran, la Grande Bretagne et l’Australie viennent de subir leurs attaques terroristes dans des lieux symboliques de leurs patrimoines culturels, après l’Arabie Saoudite, la Russie, la Turquie.

Ce transfert de la violence islamiste va se généraliser, et nécessite à ce que l’UA accélère la mise en place de sa force continentale, tout en empêchant la France de se substituer à elle dans n’importe quelle partie du continent, sous le couvert de la nécessité d’une lutte internationale pour y faire face.

La France, l’UE, ou les USA, devraient être obligés de traiter les questions de sécurité internationale directement avec les organes habilités de l’UA, et ils devraient être empêchés de se fabriquer des forces supplétives à leur armée pour leur nouveau projet de partage économique et politique de l’Afrique .

Ibrahima SENE

PIT/SENEGAL


Voir en ligne : ferloo.com