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Senegal : Communiqué : Un dialogue national pour discuter de quoi et aboutir à quoi ?

Yoonu Askan Wi Sénégal

D 23 mai 2016     H 19:28     A Yoonu Askan Wi ( Sénégal)     C 0 messages


YOONU ASKAN WI /Mouvement pour l’Autonomie Populaire
Permanence nationale : HLM Grand Yoff, villa n°218, Dakar
Tél 221 33 827 43 27 – B.P 26775 Dakar, SENEGAL

La Conférence Politique Nationale de Yoonu Askan Wi, réunie les 21 et 22 mai 2016 à Dakar, a adopté et décidé de rendre public le présent communiqué.

Le Président de la République Monsieur Macky SALL, à l’issue du Conseil des Ministres du 18 mai 2016, a annoncé sa décision d’initier, à partir du 28 mai prochain, un dialogue national inclusif « sur des questions exclusivement d’intérêt national » avec « les acteurs de la classe politique, ceux de la société civile, du secteur privé, des organisations de travailleurs, les autorités religieuses et coutumières ».

Un dialogue entre acteurs autour des problèmes du pays est toujours en soi une bonne chose. Mais pour éviter de semer des illusions de dialogue qui se traduisent de fait en de simples monologues pluriels sources de malentendus et de découragements, un préalable s’impose : s’entendre sur les termes du dialogue. Autrement dit, on discute de quoi, avec qui, pour aboutir à quoi ? Qui ne se souvient pas de la fameuse « Table ronde pour discuter de tout avec un grand T » à la suite des élections chaudement contestées de 1988, et qui ne se souvient pas de comment cette Table ronde s’et terminée ? Dans l’entendement du Président de la République, que recouvre la formulation : ‘’questions exclusivement d’intérêt national’’ ? Pourquoi, il n’y a guère, avoir choisi le passage au forceps et en procédure d’urgence à l’Assemblée nationale, de l’Acte III de la Décentralisation avec des conséquences désastreuses pour les collectivités locales, leurs travailleurs en particulier ? Pourquoi le passage au forceps pour une victoire à la Pyrrhus à l’occasion du referendum constitutionnel du 20 mars 2016, avec l’objectif évident de réserver un enterrement légal et de première classe aux Conclusions des Assises nationales et aux travaux de la CNRI ? Existe-t-il dans notre pays une expérience de dialogue national plus avancée que celle des Assises nationales, par leur profondeur, leur exhaustivité, leur démarche inclusive, participative, décentralisée, novatrice et citoyenne ? Qu’a fait le Président de la République de son engagement d’appliquer les Conclusions des Assises nationales une fois élu ? Qu’a-t-on fait des onze mesures issues des Assises nationales de l’éducation et des 78 mesures préconisées par la Concertation nationale sur l’avenir de l’Enseignement supérieur ? Pourquoi l’empressement à signer les APE et à appeler à leur ratification diligente, quand on apprécie à leur exacte mesure leurs conséquences désastreuses pour les générations actuelles comme futures aux divers plans économique, financier et social ? Ces questions là entre autres, d’intérêt national s’il en est, seront-elles à l’ordre du jour du dialogue national ou bien sont elles considérées comme étant déjà derrière nous et donc exclues du dialogue envisagé ?

En attendant que le pouvoir, initiateur du dialogue national, apporte des clarifications sur ces différents points, Yoonu Askan Wi entend privilégier quant à lui la recherche d’un dialogue alternatif entre forces populaires, sociales et citoyennes réellement acquises aux conclusions des Assises nationales et à l’exigence de refondation de la République, autrement dit l’exigence non pas seulement d’une alternance au sein d’une ‘’classe politique’’ traditionnelle largement discréditée, mais plutôt d’une véritable alternative de rupture et de progrès au service du peuple.

Dakar le 22 mai 2016

La Conférence Politique Nationale de Yoonu Askan Wi