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Algérie : Musiques Rebelles

D 12 janvier 2012     H 04:44     A Gisèle Felhendler     C 0 messages


1962-2012 : la célébration du cinquantenaire de
l’Indépendance de l’Algérie va donner lieu à de multiples
manifestations politique, militantes et culturelles.

Egalement, vigilance s’impose, à autant de clins d’oeil et autres
appels du pied obscènes de l’UMP et affidés aux « nostalgériques »
dans le dessein tellement évident de racler les poubelles fétides
de l’électorat le plus raciste.

Au nombre de ces initiatives, l’association Sortir du Colonialisme
édite une compilation de 4 CD de musique algérienne, racontant
à travers chansons et artistes phares, l’Algérie jusqu’à ce que le
peuple arrache enfin son indépendance.
La domination française a été une violente agression
économique, sociale, culturelle, psychologique dont l’Algérie
souffre encore.

Les musiques tant populaires que savantes témoignent du
métissage d’influences plurielles, africaines, berbères, arabes,
andalouses mais aussi françaises et occidentales. Musiques
Rebelles en offre divers styles : Châabi (genre de musique plutôt
urbaine), arabo-andalou, raï, chants kabyles, chants
révolutionnaires, avec des textes et des interprètes
emblématiques.

La Maison Blanche, nom donné à l’aéroport d’Alger, de Cheikh El
Hasnaoui, magnifique chant de l’exil, disant la misère et la
dévastation après la Seconde Guerre mondiale, qui pousse (déjà)
les jeunes hommes à traverser la Méditerranée pour tenter de
survivre et de faire vivre leur famille.

Et H’sissen, chantre de la fierté algérienne, dont le titre A tir El
Kafs, le chant mélancolique de l’immigré, est devenu un
manifeste de lutte, repris avec ferveur lors des rassemblements,
toutes générations confondues.

Les débuts du raï, la musique traditionnelle, les emprunts à la
musique flamenca, les chants de la Résistance, et la voix des
femmes, provocantes et sensuelles.

Blues, « explicit lyrics », sous entendus et double sens, musiques
militantes, pour accompagner un peuple qui arrache sa liberté.
Un grand soin a été apporté aux livrets qui accompagnent
chaque CD, véritables petits moments d’histoire, tant politique
que musicale, précis, référencés et replacés dans le contexte de
la lutte anticoloniale.

A écouter pour découvrir, connaître, reconnaître, se souvenir... et
aussi onduler du bassin au rythme envoûtant du oud et de la
darbouka.
Emotion et tristesse mêlées à espoir et combat.
Le coffret Musiques Rebelles, un joli cadeau à (s’)offrir pour
affirmer que le colonisateur n’aura pas réussi dans son entreprise
d’acculturation.

Kateb Yacine, l’immense écrivain algérien qui considérait la
langue française comme un « butin de guerre », disait : « La
francophonie est une machine politique néo-coloniale, qui ne fait
que perpétuer notre aliénation, mais l’usage de la langue
française ne signifie pas qu’on soit l’agent d’une puissance
étrangère, et j’écris en français pour dire aux Français que je ne
suis pas Français »

Gisèle Felhendler

Coffret de 4 CD en prévente au tarif de 20 euros sur le site de
Sortir du Colonialisme : www.anticolonial.net

En vente chez tous les bons disquaires et sur les plateformes de
téléchargement : 25 euros