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Sahara Occidental : procès et condamnation des défenseurs des droits humains

D 17 mai 2012     H 05:06     A     C 0 messages


Le 18 avril 2012, la cour d’appel de Laâyoune a condamné six défenseurs des droits humains à 3 ans de prison.

Il s’agit de M. Atiqu Barrai, M. Kamal Al Tarayh, M. Abd Al Aziz Barrai, M. Al Mahjoub Awlad Al Cheih, M. Mohamed Manolo, arrêtés en octobre et novembre 2011, et M. Hasna Al Wali, arrêté en janvier 2012.

Ils sont membres de l’organisation du Sahara Occidental contre la Torture et renommés pour leur plaidoyer en faveur de l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental sous administration marocaine.

La cour d’appel a reconnu les défenseurs coupables d’avoir "formé une bande criminelle", de "complicité de meurtre", de "violence contre des fonctionnaires" et de "dégradation de biens publics". Toutes les accusations portées contre eux sont liées aux violents évènements qui se sont produits dans la ville de Dakhla en septembre 2011, qui ont fait plusieurs morts et blessés et causé des dégâts.

Les six défenseurs ont déclaré qu’ils n’étaient pas présents lors de ces troubles et ont dénoncé avec véhémence leur procès inéquitable et lié à des motifs politiques. Aucune preuve n’a été présentée au tribunal indiquant que les accusés étaient présents et qu’ils ont participé aux incidents de Dakhla. Ils ont démenti les charges qui pèsent contre eux et ont déclaré devant la cour qu’elles proviennent d’aveux obtenus sous la contrainte lorsqu’ils étaient détenus au secret par la police après leur arrestation. Trois des défenseurs portaient des marques sur le corps qui proviennent d’actes de torture infligés pendant leur incarcération.

Il n’y a pas eu d’enquête sur les preuves de tortures présentées devant le tribunal et les accusés qui disent avoir été torturés n’ont pas eu d’examen médico-légal. Les accusés ont déclaré avoir été torturés et maltraités, y compris roués de coups, lorsqu’ils étaient détenus par la police judiciaire marocaine à Dakhla, et qu’ils ont été contraints de signer des documents incriminants sous la contrainte.

Au moins deux détenus sont tombés malades depuis qu’ils ont été arrêtés et le 29 décembre, Kamal Al Tarayh a été admis à l’hôpital de Laâyoune car il souffrait de maux de dos très douloureux. Al Mahjoub Awlad Al Cheih souffrirait aussi de maux de dos, mais n’a pas été conduit à l’hôpital ou soigné. Les six défenseurs des droits humains ont entamé une grève de la faim pour protester contre la détention et leur procès prolongé. Leur grève de la faim s’est terminée lors de la dernière audience du procès. Les six accusés souhaitent faire appel de leur condamnation devant la cour d’appel de Laâyoune.

Front Line Defenders considère que la condamnation d’Atiqu Barrai, Kamal Al Tarayh, Abd Al Aziz Barrai, Al Mahjoub Awlad Al Cheih, Mohamed Manolo et Hasna Al Wali fait partie d’une campagne d’acharnement judiciaire contre les défenseur-ses des droits humains au Sahara Occidental. Front Line Defenders pense que le procès de ces défenseurs des droits humains a un lien direct avec leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains, en particulier leur plaidoyer en faveur de l’autodétermination du Sahara Occidental sous administration marocaine.