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La CSI se réunit au Zimbabwe pour exiger la fin du harcèlement des syndicats et la mise en œuvre du rapport de l’OIT

D 15 octobre 2010     H 04:25     A     C 0 messages


Le mouvement syndical international a envoyé un message de soutien retentissant aux syndicalistes zimbabwéens lors d’une conférence d’un type nouveau à Harare au cours de laquelle des représentants des travailleurs ont expliqué qu’ils continuaient de subir des violences et d’être victimes d’intimidations malgré des améliorations progressives liées du partage du pouvoir.

« Votre détermination inébranlable et votre vision d’un Zimbabwe digne et démocratique forcent l’admiration des syndicats du monde entier. Nous sommes à vos côtés, n’en doutez pas un instant », tels étaient les paroles que Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, a adressées aux délégués de la première réunion de la CSI au Zimbabwe.

« La ZCTU doit être le représentant le plus fort de la population active, la voix la plus forte possible pour la démocratie. Nous espérons que la ZCTU sera en mesure d’honorer cette promesse d’avenir et qu’elle sera un exemple pour l’Afrique tout entière », a-t-elle ajouté.

La réunion, accueillie à Harare par la Confédération des syndicats du Zimbabwe (Zimbabwe Confederation of Trade Unions - ZCTU), fait suite au récent rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui révélait de fréquentes infractions aux droits des syndicats, y compris des violations du droit de faire grève et de manifester, et une violence généralisée à l’égard des membres syndicaux.

« Le mouvement syndical au Zimbabwe a été testé et il a réussi l’examen. Mais la situation reste complexe », a expliqué Lovemore Matombo, président de la ZCTU dont la dernière arrestation date de novembre alors qu’il était retenu dans les cellules de la police pendant quatre jours.

« Nous avons vécu des moments très difficiles et nous sommes passés à travers grâce au soutien de tous nos collègues du mouvement syndical. »

Le rapport de la Commission d’enquête de l’OIT a présenté une série de recommandations aux autorités zimbabwéennes dont l’arrêt immédiat de la victimisation des syndicalistes, la création d’une véritable commission des droits humains au Zimbabwe, des formations sur les droits humains pour les forces de sécurité, le renforcement de l’état de droit et des amendements aux lois pour respecter le droit du travail international.

Les délégués syndicaux internationaux à cette conférence de deux jours – dont des responsables syndicaux de divers pays africains – ont intimé les autorités de respecter la promesse de mettre en œuvre les recommandations de l’OIT. « Nous reconnaissons que la formation d’un gouvernement plus participatif annonçait un apaisement ; les progrès dans la bonne voie ont cependant été trop lents, a déclaré Kwasi Adu-Amankwah, secrétaire général de la CSI-Afrique. Les organisations syndicales doivent avoir le droit de s’exprimer sur des thèmes économiques, politiques et sociaux. »

Sous le « gouvernement ouvert » du président Robert Mugabe et du premier ministre Morgan Tsvangirai, ancien dirigeant de la ZTCU, le niveau de violences politiques dans pays a diminué et le remplacement de la monnaie nationale par le dollar américain a mis fin à l’hyperinflation responsable du chaos économique.

Néanmoins, la majeure partie de la population continue de vivre dans la pauvreté et selon les estimations, le chômage atteint 86 pour cent. Les opposants sont muselés par les restrictions qui pèsent sur les médias indépendants et les menaces de violence subsistent. Des dissidents ont été victimes d’attaques mortelles lors de réunions organisées pour rédiger une nouvelle constitution et nombreux sont ceux qui craignent que les élections prévues l’année prochaine déclenchent une nouvelle vague d’attaques de la part des partisans de Mugabe.

Les délégués à la conférence se sont engagés à aider la ZCTU à renforcer ses capacités et à surmonter ses difficultés financières liées à la diminution du nombre de ses membres du fait de la crise économique. En réponse, la ZCTU a fait part de sa détermination à rester en première ligne du combat pour garantir la justice, les droits de la main-d’œuvre et le plein respect de la démocratie au Zimbabwe.

« Si votre message à notre intention est « vous ne serez jamais seuls », alors le nôtre pour vous est « nous ne vous laisserons jamais tomber », a déclaré Wellington Chibebe, secrétaire général de la ZCTU. Nous sommes toujours dans les tranchées et nous poursuivrons le combat. Une fois encore nous allons montrer l’exemple. »

Source : http://www.ituc-csi.org