Vous êtes ici : Accueil » Afrique australe » Zimbabwe » Zimbabwe : des militants risquent la peine de mort pour avoir discuté de (...)

Zimbabwe : des militants risquent la peine de mort pour avoir discuté de la révolution égyptienne

D 25 février 2011     H 22:03     A Yuri Prashad     C 0 messages


Un groupe de militants socialistes au Zimbabwe ont été inculpés de trahison, qui est passible de la peine de mort, après avoir regardé une vidéo sur la révolution en Egypte.

Cinquante-deux militants ont été mis en examen, mercredi 23 février, pour trahison et avoir tenté de "subvertir un gouvernement élu constitutionnellement", à Harare, la captale du Zimbabwe.

Cette attaque fait partie d’une vague de répression organisée par la dictature de Robert Mugabe avant les prochaines élections qui pourraient avoir lieu cette année.

La police a arrêté ce groupe samedi 19 février après une razzia contre une réunion, organisée par l’International Socialist Organisation (ISO), sur la révolution en Egypte et ses éventuelles conséquences au Zimbabwe.

Les inculpés ont comparu mercredi menottés et attachés avec des fers.

Plusieurs d’entre eux ont été blessés pendant leur garde à vue et tous - y compris ceux qui sont séropositifs - ont été privés de soins et de médicaments.

Un des inculpés vient de sortir de l’hôpital après avoir été opéré au cerveau. Une autre avait la jambe cassée après avoir été jetée dans un escalier de deux étages pendant son arrestation et n’a pas reçu de soins adaptés.

Les procureurs accusent le militant de l’ISO, ancien député de l’opposition, Munyaradzi Gwisai, et d’autres participants à la réunion, d’avoir projeté d"organiser, planifier et exécuter le renversement du gouvernement constitutionnel du Zimbabwe [...] à la manière égyptienne".

L’avocat de la défense, Alec Muchadeham, a dit que les autorités lui ont refusé l’accès aux inculpés depuis leur arrestation.

La colère face à ces arrestations, à la torture et aux inculpations se répand en Afrique et à travers le monde.

Bongani Masuku, pour la confédération des syndicats sud-africains, COSATU, a promis le soutien de son organisation. Selon lui, "il n’y a pas de doute que les événements en Egypte et en Tunisie ont inspiré beaucoup de travailleurs et de pauvres à travers le monde de se lever et d’exiger la fin de la dictature, de la corruption et de toutes les formes d’injustice".

" COSATU condamne la poursuite de la persécution de militants politiques au Zimbabwe et la situation qui ne voit pas d’amélioration dans ce pays. L’arrestation d’environ 52 militants de International Socialist Organisation (ISO) à Harare sous le prétexte sans fondement qu’ils complotaient pour renverser le gouvernement est un signe de l’état d’insécurité dans ce pays", a-t-il ajouté.

Le Commonwealth Policy Studies Institute a rejoint la liste des organisations et des personnalités qui appellent à la "libération sans conditions" de tous les détenus.

Compte tenu de l’importance de l’enjeu, des militants au Zimbabwe demandent d’urgence l’envoi de messages de protestation aux adresses ci-dessous :

socialismfrombelow@gmail.com avec copie à ashley_fataar@yahoo.co.uk et shanthabloemen@gmail.com

Copie à envoyer par fax à l’Ambassade de la République du Zimbabwe à Londres : 44 2073791167 ou par mail à zimlondon@yahoo.co.uk ou à Zimbabwe House, 429 Strand, London, WC2R 0QE. L’ambassadeur est Mr Gabriel Mharadze Machinga.

L’adresse de l’Ambassade du Zimbabwe à Paris : 12 rue Lord Byron, 75008 Paris (courriel : zimparisweb@wanadoo.fr ou fax : 01 56 88 16 09)

par Yuri Prashad

© Socialist Worker (unless otherwise stated). You may republish if you include an active link to the original.

Traduction française de Colin Falconer colin.falconer@orange.fr

Via le nouveau poireau rouge