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Zimbabwe : La CSI soutient les manifestations du ZCTU

D 17 avril 2015     H 05:15     A CSI     C 0 messages


Le Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU) a annoncé qu’il organisera des manifestations le 11 avril 2015 avec la participation de ses six sections régionales, à Harare, Bulawayo, Gweru, Mutare, Masvingo et Chinhoyi. Ces manifestations visent à attirer l’attention sur un éventail de problèmes qui affectent directement les travailleurs, dont la décision du gouvernement de geler et revoir à la baisse les salaires, l’introduction de réformes visant la déréglementation du marché du travail, les retards de paiement ou le non-paiement des salaires, ou encore le non reversement aux syndicats des cotisations d’affiliation – toutes contraires aux conventions collectives en vigueur.

La police dans les villes de Bulawayo, Mutare et Masvingo avait, dans un premier temps, refusé d’accorder des autorisations pour les manifestations mais est, par la suite, revenue sur sa décision après que la police de Harare n’eût donné son feu vert à la manifestation prévue dans la capitale zimbabwéenne. Un verdict du tribunal de grande instance était aussi attendu jeudi après-midi, suite à un pourvoi introduit par le ZCTU.

Un article paru dans le quotidien pro-gouvernemental The Herald a dénoncé les actions protestataires du ZCTU, accusant celui-ci d’être manipulé par des forces extérieures comme le Mouvement pour le changement démocratique (Movement for Democratic Change).

Une Commission d’enquête de l’OIT en 2010 a chargé le gouvernement d’ingérences graves dans les assemblées et manifestations du ZCTU, notamment une injonction qui oblige les syndicats à obtenir une autorisation de la police pour pouvoir organiser de tels rassemblements. Cette ingérence constitue une atteinte à la Convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale, de même qu’à la Convention 98 sur la négociation collective. Le gouvernement s’était engagé auprès de l’OIT à veiller à ce que la police et les forces de l’ordre zimbabwéennes reçoivent une formation et une éducation pour prévenir des violations de ce genre à l’avenir mais cinq ans plus tard, les ingérences se poursuivent.

Il incombe au gouvernement du Zimbabwe de respecter les conventions internationales qu’il a ratifiées, de même que les dispositions de sa propre Constitution nationale. Au lieu de réprimer l’activité syndicale, le gouvernement devrait permettre que les structures de négociation collective et de dialogue social existantes servent à sauvegarder la paix sociale et le développement économique du pays.