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A PROPOS DES VIOLATIONS RECENTES DES DROITS DE L’HOMME AU KAMERUN

D 5 septembre 2013     H 05:13     A UPC     C 0 messages


Réuni en sa session plénière du mois, le 27 juillet 2013 à Douala, après avoir entendu et débattu du rapport du Secrétariat du Comité Directeur sur « les violations récentes des droits de l’Homme au Kamerun »,

Le Bureau du Comité Directeur,

CONSTATE de nombreuses violations et atteintes aux droits de l’Homme et un recul net du Kamerun dans le respect de ses engagements régionaux et internationaux.

1. Entrave à la liberté d’association et menaces de mort, harcèlements et diffamation des défenseurs des droits de l’Homme.

Au détriment des lois Kamerunaises, des engagements régionaux et internationaux, de multiples atteintes ont été enregistrées contre les Associations et défenseurs des Droits de l’Homme au Kamerun.

 Depuis près de neuf mois, Maîtres Michel TOGUE, Alice NKOM font l’objet de menaces de mort, des insultes et diffamations.

 Les 1er et 16 juin 2013, les bureaux de Maitre Michel TOGUE et de Madame Maximilienne NGO MBE, Directrice Exécutive du Réseau des défenses des Droits humains en Afrique Centrale (REDHAC) ont été cambriolés.

Les supposés malfrats ont emporté des ordinateurs portables, des clés USB, des dossiers confidentiels et des documents officiels. Qu’ils aient laissé des sommes importantes dans les tiroirs et à portée de main, montre très bien la nature de leur forfait.

 Le 26 juin 2013, le Centre ACCESS de l’Association ALTERNATIVES-CAMEROUN est incendié ; des meubles sont détruits ainsi que les dossiers médicaux des patients venus pour des tests de VIH.

2. Des disparitions et la reprise des assassinats

Après de nombreux crimes rituels à Yaoundé et à Bafoussam qui sont restés non élucidés et dont les enquêtes ne prospèrent pas, des Kamerunais sont à nouveau assassinés ou portés disparus. Cette fois ce sont les milieux associatifs encore qui sont la cible. Ainsi,

 le 15 JUIN 2013, après une torture sauvage et repassage au fer, Monsieur Eric OHENA LEMBEMBE, Directeur exécutif de la Fondation Camerounaise pour le Sida (CAMFAIDS), défenseur des droits humains, est trouvé mort à son domicile.

 Le 07 juillet 2013, à Buea, le jeune étudiant NGUH Lawrence de l’University of Buea Student Union (UBSU), après une torture répétitive, est extrait de sa cellule. Il est porté disparu.

3. L’incurie et effronterie des Autorités Kamerunaises

Face à cette situation grave, le 19 juillet 2013, Monsieur Issa TCHIROMA BAKARY, Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement , au cours d’une conférence de presse à propos du climat d’intolérance et de l’assassinat de M. Eric OHENA LEMBEMBE, par une dérobade et fuite en avant, traite les informations données par les media nationaux et internationaux de « tentative insidieuse de la part des médias pour faire porter cet acte de chose au gouvernement et à la justice de notre pays … »

 Le communique final de la conférence des gouverneurs autour du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation quant à lui, se félicite de ce que la paix et l’ordre règnent dans notre pays.

Le Bureau du Comité Directeur de l’UPC :

 Affirme que les Associations de la Société Civile légalisées conformément aux textes réglementaires et leurs dirigeants doivent être protégés par l’Etat du Kamerun.

 Déclare que les Avocats et les défenseurs des Droits de l’Homme, manifestement sous la menace de puissants intérêts et des organisations de crimes organisés, doivent être protégés dans leurs activités par les autorités Kamerunaises, conformément aux engagements régionaux et internationaux pris par l’Etat du Kamerun.

 Condamne avec fermeté les menaces de mort, les harcèlements, les intimidations, les vols, viols et cambriolages dont l’origine peut être aisément déterminée.

 Condamne avec fermeté les propos irresponsables et désobligeants du Ministre de la Communication qui encouragent la haine et l’impunité.

 Déclare au gouvernement Kamerunais que le principal rôle de l’Etat de Droit est la protection et la sécurité des biens et des personnes.

Le bureau du Comité Directeur de l’UPC

APPELLE à la mobilisation de toutes les catégories sociales pour constituer un front de luttes pour la défense des intérêts de tous et de chacun afin de « briser le SILENCE, ARME puissante de ceux qui nous oppriment ».

"UN AUTRE KAMERUN EST POSSIBLE, D’AUTRES CHOIX SONT NECESSAIRES"

Douala, le 27 juillet 2013.