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Cameroun : Sit-in des habitants du Parcours Vita

D 13 septembre 2010     H 04:17     A Hervé B.Endong     C 0 messages


Plus de 400 ressortissants du quartier Logmalep ont pris d’assaut l’esplanade de la Région du Littoral ce mercredi 1er septembre 2010.C’est exactement à 7h30 que ces habitants arrivent à la Région du Littoral. Hommes, femmes, enfants, jeunes et vieillards sont dans le même élan. Certains prennent position au trottoir jouxtant la clôture de la région,

d’autres au parking d’en face ou encore sur le gazon. Les plus solides restent debout. Les messages écrits sur les multiples pancartes, une trentaine, soulèvent des problématiques assez préoccupantes. « Qu’allons nous faire de nos enfants pendant les rentrées scolaires ? », « Nous sommes encerclés comme du bétail sans issue d’entrée et de sortie », « Nous respectons les institutions républicaines », « Non à la clôture à la tête chercheuse ». Ces pancartes brandies inlassablement attirent l’attention de la plupart des passants. Sur l’objet de cette présence inhabituelle, Augustin Leumaleu est formel. « Nous sommes venus rencontrer le patron de la région. Parce que depuis plus d’un mois, nous l’avons saisi et jusqu’ici il n’y a pas de retour. Et comme nous sommes à la veille de la rentrée scolaire, nous n’avons pu attendre », explique l’un des porte-parole des habitants de Logmalep. « Nous avons deux principales revendications. D’abord prier les autorités de bien vouloir demander au responsable du génie militaire de nous ouvrir l’entrée principale qu’il a fermé pour permettre à nos enfants d’aller à l’école, ensuite leur demander de plaider auprès du président de la République qui a ordonné les travaux afin qu’il trouve une suite favorable sur le plan social pour les 1000 habitants qui habitent le quartier », ajoute-t-il. Malheureusement, les habitants du parcours Vita ne parviennent pas à rencontrer Francis Faï Yengo en personne. Ce dernier donne des instructions au secrétaire général de la Région de les recevoir. Ce qu’il fait, en compagnie des deux adjoints préfectoraux, à la salle des banquets de la Région. Il est environ 9h30.

45 minutes d’échange

Pendant près de 45 minutes, les trois autorités cuisinent lesdits habitants, en les rassurant qu’ils sont en train de chercher à trouver une solution qui va arranger tout le monde. A court terme, le secrétaire général annonce une rencontre avec le lieutenant colonel Jackson Kamgain pour le convaincre à ouvrir un passage. Par ailleurs, il a promis de saisir le président de la République pour lui rendre compte de cette action. C’est fort de cette démarche que les 400 habitants se sont dispersés.

Comme nous le soulignons déjà dans notre enquête d’août dernier, la situation de ces habitants est mieux expliquée dans la lettre du 9 août 2010 envoyée, via leur chefferie, au président de la République. « Excellence monsieur le Président de la République, le tracé du Parcours Vita qui nous avait été présenté en 2006 par le service de cadastre et la Communauté urbaine de Douala, avait fait l’objet de déguerpissement des habitants qui étaient installés dans l’intervalle de 25 m à partir de la piste. Des jalons avaient été placés. Aujourd’hui sur le terrain, la mise en application de ce plan par le génie militaire chargé des travaux n’obéit plus à ce tracé initial. La construction de la clôture du Parcours Vita par les militaires enferme complètement 300 habitations pour plus de 1500 âmes. Aucune explication n’est donnée aux habitants ni par les militaires, ni par la Cud », ont-ils écrit à Paul Biya. Avant le président de la République, les Logmalep avaient déjà saisi une kyrielle de personnalités qui, pour la plupart, y ont fait des descentes. Entre autre, les honorables Jean Michel Nintcheu, Edward Nkelbeng, Célestin Ketchanga, Jean Jacques Ekindi, Albert Calvin Njocke, le maire Françoise Foning, le président du Manidem, le gouverneur de la Région. Globalement, ces populations ne comprennent toujours pas comment on peut encercler les maisons qui sont pour la plupart à plus de 500 mètres de la piste, alors que celles situées à 2 mètres sont épargnées ? C’est exactement ce qui se passe du côté de Santa Barbara où aucune maison environnante n’est encerclée, donc menacée de démolition. Aux dernières nouvelles, il se dit que ces habitants de Santa Barbara ont… quand même des titres fonciers. Ce qui n’est pas le cas de ceux de Logmalep.

Hervé B.Endong

Source : http://www.lanouvelleexpression.info