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Cameroun : TEXTE INTEGRAL DE LA PROCLAMATION COMMUNE

1948 – 2012 : L’UPC A 64 ANS

D 18 mai 2012     H 05:23     A UPC     C 0 messages


L’Union des Populations du Cameroun (U.P.C), l’Union Démocratique des Femmes Camerounaises (U.D.E.F.E.C.) et la jeunesse Démocratique de Cameroun(J.D.C) ont tenu une conférence à Accra du 13 au 16 décembre 1960.

Ces trois organisations progressistes kamerounaises réaffirment avec force l’inébranlable détermination de leurs militants et de tout le peuple kamerounais à poursuivre et à intensifier par tous les moyens leur lutte juste et héroïque pour la libération immédiate et totale du kameroun et de l’Afrique. Cette détermination résulte du fait que les puissances de l’O.T.A.N. avec leur tète les impérialistes américains deviennent de plus en plus agressives et irréductiblement hostiles aux légitimes aspirations des peuples à l’indépendance véritable, à la démocratie, à la paix et au bien-être matériel et culturel. Les trois organisations ont effet profondément étudié la situation internationale et nationale, les problèmes de la réunification de leur pays à la veille du referendum britannique avant le mois de février 1961. A la lumière de cette analyse, les trois organisations progressistes kamerounaises ont adopté un programme de lute pour l’année 1961 et la présente proclamation.

Durant ces dernières années, la crise qui doit inévitablement liquider le régime odieux de l’impérialisme s’est considérablement aggravée. Les pays socialistes ont continué à se développer prodigieusement dans tous les domaines ; d’autre part, des pays tels que le Ghana, la guinée, la République Arabe Unie, l’Irak, l’Inde et l’Indonésie, en lutte pour la paix et la liquidation du colonialisme. Alliées à toutes ces forces, de la mer de chine à la mer des Caraïbes, les peuples ont affirmé avec une force sans précédente, leur volonté de se libérer immédiatement et de construire ensemble un monde de paix et de progrès.

Cette puissance lame de fond a forcé les impérialistes à reculer, notamment au Japon, en Corée du Sud et en Turquie. De chypre à Madagascar en passant par la Somalie et le Congo, de nombreux pays ont conquis le statut d’Etats souverains ou autonomes comme première étape vers l’indépendance totale. Parmi ces jeunes Etats, le peuple de la République du Mali a remporté une victoire particulièrement éclatante sur les impérialistes français. Les récentes décisions conjointes du Ghana et du Mali, au Mali et de la Guinée ont posé des jalons importants sur la voie de la véritable unité africaine que les impérialistes essaient plus que jamais d’entraver en provoquant des sécessions ou au contraire en échafaudant des prétendues fédérations comme celle d’Afrique centrale et des groupements contre révolutionnaire tels que celui des(pays africains d’expression françaises). Même les monopoleurs et le militaristes américains, en apparence invincibles, sont cependant tenus en échec par le vaillant peuple ce Cuba à 150 kilomètres seulement des puissances bases du cap Canaveral…

Le peuple kamerounais salue chaleureusement cette extension vertigineuse des forces de paix et de progrès à travers le monde. Toutes ces victoires montrent que face à des peuples déterminés, vigilants et unis, les impérialistes et tous les réactionnaires ne sont que des épouvantails. Détermination, vigilance et solidarité, telles sont en effet les armes que les peuples doivent sans cesse perfectionner pour hâter leur libération complète et définitive. Car il est à noter que l’aggravation de la crise générale de l’impérialisme amène les tenants de ce régime odieux ayant à leur tête les monopoleurs et militaristes américains, à redoubler de violence et de ruse pour pouvoir se maintenir à tout prix. C’est là une vérité aussi éblouissante que le soleil tropical. Notons en particulier que le refus par les impérialistes du désarmement général et contrôle leur course effrénée au réarmement des revanchards ouest-allemands, et des militaristes japonais, leur approbation au moins tacite des expériences atomiques françaises au Sahara, leur soutien au gouvernement de Gaulle dans la poursuite de la guerre en Algérie et au Kameroun, leurs efforts redoublés pour transformer les Nations Unies en un instrument de guerre froide et de perpétuation du régime colonial.

Soutenus par le Secrétaire général de l’O.N.U., M. Dag Hammersjoeld et ses collaborateurs politiques et militaires, ces efforts criminels viennent hélas d’aboutir à la paralysie du parlement et du gouvernement légitime du Congo et même à l’arrestation et à l’emprisonnement dans des conditions barbares, du premier ministre M. Patrice Lumumba.

Malgré leurs déclarations en faveur de la paix et de l’indépendance des peuples, les impérialistes américains sont en fait à l’heure actuelle les ennemis n° 1 de la liberté, de la démocratie et de l’amitié entre les peuples. Ils se montrent clairement par leur rôle dirigeant au sein des blocs militaires agressifs à l’O.T.A.N., du centre e de l’O.T.A.S.E., ainsi que par leur rôle de premier plan dans la répression de tous les mouvements de tous les mouvements de libération nationale.

En ce qui concerne en particulier le Kamerun, ce sont les impérialistes américains qui continuent par tous les moyens à retarder la libération du peuple kamerounais. C’est sous la pression du gouvernement U.S… que les Nations Unies ont contrairement à leur propre charte, refusé d’organiser les élections démocratiques au Kamerun avant l’accession de ce pays à l’indépendance. Les impérialistes américains assument encore une responsabilité spéciale dans la prolongation de la guerre au Kamerun, parce qu’ils soutiennent par tous les moyens les colonialistes réactionnaires français et les fantoches de Yaoundé : appui diplomatique et financier, ravitaillement en armes et munitions, etc.

Radio Brazzaville vient d’annoncer encore l’arrivée à Douala de deux bateaux de guerre américains chargés d’armes offertes, en guise de cadeaux de noël aux bourreaux du peuple kamerounais. On sait d’ailleurs que les militaristes et monopoleurs U.S… se sont particulièrement réjouis du succès de leurs complots qui ont abouti à l’assassinat du Secrétaire général de l’U.P.C et plus récemment à l’empoisonnement de Félix Roland Moumié par l’organisation terroriste appelée la main Rouge. Nous tenons une fois de plus à nous incliner respectueusement devant la dépouille mortelle de Ruben Um Nyobé, Félix Roland Moumié et tous ceux qui sont tombés pour que vive le Kamerun ! Nous renouvelons notre serment d’honorer dignement leur mémoire.

En empoisonnant odieusement Félix-Roland Moumié, ce dirigeant lucide, dévoué et dynamique au vaillant peuple kamerunais, ce grand militant de l’indépendance et de la solidarité des peuples, les impérialistes franco-américains affichent cyniquement leur agressivité et leur opposition de plus en plus irréductible aux force ascendantes de la paix et du progrès ; par ces crimes ignobles ils montrent également qu’ils sont envahis par le désespoir mais n’ont pas encore compris que leur politique même creuse la tombe de leurs propres régimes.

Après l’assassinat de Moumié, tout comme après celui de Um Nyobé, le peuple kamerounais en effet, et plus que jamais décide à poursuivre sa lutte à mort contre toute forme d’oppression et d’exploitation. Et ce peuple a déjà largement prouvé sa très haute combativité contre les impérialistes et leurs agents. C’est ce que confirme avec éclat le bilan de l’année 1960, première année de lutte contre le régime de l’indépendance téléguidée et d’une façon générale contre le néo-colonialisme qui sévit actuellement dans les pays de la communauté française.

Au cours de cette année 1960, le peuple kamerounais a répondu présent à l’appel du 29 décembre 1959 que la direction de l’U.P.C. s’est vue obligée de lancer pour une révolution totale.

Sur le plan militaire, l’armée de libération nationale kamerounaise créée et dirigée par l’U.P.C. a multiplié ses bases d’appui dans l’ouest et le sud –ouest du pays notamment en région Bamiléké. Elle a également chargé les zones des partisans ; celles-ci s’étendent maintenant sur plusieurs départements.

Forcé de livrer une guerre sans merci contre le régime colonial de l’impérialisme, l’A.L.N.K. a continué à s’attaquer à l’appareil économique dans la mesure où ceux qui le contrôlent soutiennent le régime fantoche et l’armée d’occupation.

C’est pourquoi l’intensification de la lutte armée dans les régions qui représentent les poumons économiques du kamerun a entrainé la paralysie de profondes perturbations dans l’ensemble de l’économie néo-coloniale. La production de biens aussi importants que le café, la banane ou le bois est entièrement arrêtée. Les transports et le commerce sont désorganisés. Ainsi, dans la seule ville de Douala, les attaques des patriotes ont infligé à des maisons de commerce des pertes évaluées à plusieurs milliards de francs ; ce qui a déterminé plus de 3000 colons à quitter le pays en fermant naturellement leurs entreprises…

La paralysie et les perturbations de l’économie consécutives aux glorieux exploits de l’A.L.N.K. sont d’ailleurs amplifiées et entretenues par le vandalisme croissant d’une armée d’occupation sans cesse renforcée.

Les troupe franco-américaines dotées d’armes américaines et doublées de légionnaires ouest-allemands, comptent aujourd’hui plus de 80 000 soldats commandés par le général Briand. Dans le vain espoir de liquider le maquis, ces troupes ont redoublé de sauvagerie, depuis la proclamation de l’indépendance, elles ont multiplié les ratissages, intensifié le parcage de la population dans des réserves militairement gardées, incendié et bombardé villages et plantations, etc.

Cette implication de la guerre ne peut que prendre encore plus difficiles les conditions de vie de la population. Les chômeurs se comptent maintenant par dizaines de milliers dans les centres urbains ; le cout de vie ne cesse de s’élever alors que le pouvoir d’achat baisse à vue d’œil. En effet de nombreux travailleurs du secteur public et même privé ne sont plus payés. Et pourtant le gouvernement franco-kamerounais exige des impôts toujours plus lourd pour financer la guerre contre-révolutionnaire, le train de vie scandaleux de messieurs les ministres et les députés et un appareil répressif d’Etat des plus hypertrophiés.

Dans la seule ville de Douala (150 000 habitants) en dehors du corps régulier de gendarmerie, l’on signale 600 indicateurs de police, soit un policier pour 250 citoyens contre à peine un médecin pour 25 000 personnes dans toute l’étendue du pays… En raison de cette situation, le mécontentement populaire ne cesse de monter contre l’infime minorité de bénéficiaires du régime, car le peuple comprend très bien que ce sont eux qui, par intérêt, refusent les justes solutions proposées par l’U.P.C.

Voilà pourquoi l’intensification de la lutte a continué à accentuer la crise des institutions elles-mêmes par exemple depuis octobre 1960, des divergences graves ont éclaté au sein de la majorité gouvernementale ; aussi les ministres (Démocrates camerounais) ont-ils été démis de leurs fonctions. A son tour cette démission forcée amené les députés du groupe à boycotter les travaux de l’Assemblée fantoche. D’autre part le groupe de la (troisième voie) composée essentiellement de renégats et de traitres genre « Mayi Matip et Jacques Ngom », s’est avéré absolument impuissant à obtenir du régime même la satisfaction minimum des besoins matériels et culturels des masses populaires. Ainsi l’intensification de la lutte armée a finalement contribué à élever le niveau idéologique et politique du peuple en lui montrant l’impuissance congénitaire d’une action essentiellement légale et la trahison des partisans de la « troisième voie ».

La lutte farouche du peuple pour la réunification du Kamerun a abouti à des résultats analogues, car d’une part les Ahidjo se sont une fois de plus démarqués en renouvelant des accords de « sujétion envers le gouvernement français après avoir signé un communiqué favorable à la réunification d’un Kamerun absolument indépendant de la communauté et du Commonwealth. D’autre part les impérialistes anglais et leurs agents ont dû jeter le masque de la démocratie et du libéralisme. En effet pour la première fois dans l’histoire de l’ouest africain, le gouvernement britannique intervient militairement depuis 1960, au Kamerun occidental.

Les troupes anglaises évaluées à 2 000 soldats et à supplétif de 500 agents de police, tous venus directement de Grande –Bretagne ou du Nigéria interviennent pour d’une part appuyer l’armée française opérant au Kamerun oriental et d’autre part influencer par la force la préparation et le déroulement du référendum. C’est ce que montrent les mesures de violence et d’intimidation que les troupes anglaises ne cessent de multiplier et favoriser contre la population. Ainsi, rien qu’au mois de novembre 1960, elles ont arbitrairement arrêté 50 patriotes à Ndop, 800 à Bamenda, 126 à Tombel, à Kumba et de dizaines d’autres ailleurs elles ont permis aux hordes de la communauté franco-africaine de franchir la frontière et d’arrêter illégalement de nombreux patriotes ; cette chasse à l’homme a même couté la vie à un patriote Nyansé. Par ailleurs, les autorités britanniques ont intensifié leur appui à leurs agents traditionnels genre Endeley et Mbile ; pourtant manifestement vomis par le peuple.

C’est ainsi qu’en violation flagrante des décisions des Nations Unies les autorités ont institué des commissions de plébiscites presque partout entièrement composées de fonctionnaires britanniques et des représentants des milieux d’affaires, dont la toute puissante « Cameroon’s development corporation » ; ainsi encore des citoyens ont été massivement inscrits sur les listes électorales, alors que de nombreux citoyens kamerounais en ont été écartés ; ainsi enfin des milliers de fausses cartes électorales ont été imprimées et vendues au profit des intégrationnistes de la clique Endeley, Mbile. Car l’offensive des impérialistes contre la réunification s’est naturellement étendu eau domaine économique et financier.

Le gouvernement britannique avait déjà déclaré qu’il ne donnerait pas la clé d’or de la Banque d’Angleterre au Kamerun occidental si celui-ci rejetait l’intégration à la Nigéria et Commonwealth. Cette déclaration était d’ailleurs mise en pratique depuis la cruelle vivisection de notre pays en 1916. Pis encore c’est à la sueur des travailleurs kamerounais que depuis quarante ans, se sont édifiées d’immenses fortunes anglaises et tant de belles maisons, écoles et routes, etc., en Nigéria même. Dans ces conditions, quelle valeur peut-on accorder au prétendu plan quinquennal ? Qu’attendaient les impérialistes pour l’élaborer et le réaliser depuis quarante ans ?

C’est là visiblement une manœuvre destinée à torpiller le programme de développement que l’U.P.C. a formulé pour le peuple kamerounais dans la brochure la Révolution Kamerounaise ; le prétendu plan quinquennal est une simple mystification improvisée à la veille du référendum pour faire croire au peuple que ceux qui nous pillent depuis quarante ans, sont devenus nos grands bienfaiteurs. Mais le peuple kamerounais ne croit pas au père Noël ; il sait que le seul programme de l’U.P.C. peut satisfaire ses besoins matériels et culturels sans cesse croissants. Voilà pourquoi toutes les manœuvres des impérialistes et leurs agents contres la réunification ont soulevé l’indignation et leurs agents contre la réunification ont soulevé l’indignation de du peuple unanime. Aussi bien les chances de la réunification sont plus grandes que jamais. Pour se préparer une position de repli, les impérialistes incitent de plus en plus certains de leurs agents à préconiser la création d’un Etat du Kamerun réunifié. Nous soutenons que seul un gouvernement peut garantir la sécurité et l’unité d’un Kamerun réunifié et promouvoir son développement harmonieux et accéléré dans tous les domaines. Par contre la sécession du Katanga et du Kassaï et tous les troubles sanglants que les puissants trusts occidentaux ont réussi à provoquer au Congo, les différences considérables qui continuent des tous les domaines à maintenir le retard du nord Nigéria sur les autres provinces de la fédération, tout prouve que, de deux Etats à caractère national soumis au même régime économico-social, l’Etat unitaire assure infiniment mieux que l’Etat fédéral sa sécurité, son unité et la consolidation de son indépendance nationale. Voilà pourquoi le peuple kamerounais devra en temps voulu se prononcer souverainement et librement pour un gouvernement du Kamerun réunifié.

Pour convaincre les impérialistes et leurs alliés hostiles à l’unité nationale, à l’indépendance véritable et au bien –être du peuple kamerounais, nous invitons chaleureusement tous les hommes épris de démocratie et de progrès à s’unir et à redoubler d’efforts à l’exemple des impérialistes eux-mêmes et de leurs agents.

En effet, nous savons déjà que malgré leurs rivalités insurmontables, les leaders de la coalition atlantique avec à leur tête les impérialistes U.S ont en 1960 renforcé leur coopération pour une lutte plus acharnée et plus barbare contre les patriotes kamerounais. D’autre part, leurs agents locaux ont poussé le fascisme jusqu’à distribuer et à emprisonner des chefs coutumiers, à révoquer des ministres, à lever l’immunité du député Owono Simon, à supprimer 150 bourses aux étudiants kamerounais en France, uniquement parce que ces citoyens ont énergiquement dénoncé la faillite du régime. Au Kamerun occidental, les autorités britanniques mettent actuellement tout en œuvre pour dissoudre le ONE. Kamerun, en raison de sa lutte courageuse et conséquente en faveur de la réunification et à leurs tentatives désespérées de consolider le néo-colonialisme, non seulement au Kamerun et dans tous les pays de la communauté, mais encore en Algérie, au Congo et partout ailleurs, toutes les forces anti-impérialistes, doivent se soulever comme un seul homme et intensifier leur lutte commune.

Aux patriotes kamerounais en particulier, nous proposons en conséquence la formation immédiate d’un large front uni de lutte anti-impérialiste sur la base du programme suivant qui reflète actuellement les aspirations minima du peuple kamerounais tout entier.

1. REUNIFICATION ET INDEPENDANCE VERITABLE

Grâce à la réalisation des mesures suivantes :

 a) Abrogation des accords qui assujettissent le Kamerun à des gouvernements étrangers.
 b) Africanisation immédiate de tous les cadres de direction.

2. RESTAURATION ET RESPECT de toutes les libertés politiques et syndicales et libération de tous les détenus politiques dans les deux zones.

3. FORMATION D’UN GOUVERNEMENT PROVISOIRE DU KAMERUN REUNIFIE

 a) Comprenant les représentants de tous partis politiques réellement représentatifs dans les deux zones de pays.
 b) Chargé d’élaborer la loi électorale, d’organiser et de contrôler les élections à l’Assemblée Nationale constituante du Kamerun unifié.

4. DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, BIEN-ETRE SOCIAL.

Pour réaliser ce programme, une mobilisation générale s’impose, c’est-à-dire que chacun doit résolument s’engager au service de la révolution afin d’imposer une solution immédiate, pacifique et démocratique du drame kamerounais. Les organisations soussignées demandent à leurs militants de tout mettre en œuvre pour la réalisation et le succès d’un tel front. Au nom des intérêts supérieures de la partie en danger, elles conjurent le O.N.E. kamerun, le Kamerun Northern Democratic Party, le Kamerun National Democratic Party, le Kamerun Society, l’Union Nationale des Etudiants du Kamerun, le parti des Démocrates Camerounais, l’Unatrakam, les centrales syndicales, bref, toutes les organisations et toutes les personnalités inorganisées tant soit peu anticolonialistes, de se mobiliser, elles aussi pour la réalisation et le triomphe du front uni, y compris les résultats des élections éventuelles, à la seule condition de leurs partenaires.

Notre appel s’adresse également à tous les gouvernements réellement indépendants d’Afrique et d’Asie, à toutes les forces anti- impérialistes du monde entier. A l’époque de l’aggravation de la crise générale de l’impérialisme, toutes les luttes révolutionnaires ne sont jamais indépendantes. Aussi le triomphe de la révolution kamerounaise apportera –t-il indiscutablement une appréciable contribution à la cause de l’indépendance et de l’unité africaine, à la cause de la démocratie du progrès et de la paix à travers le monde. Les peuples des pays membres de la communauté française doivent donc obliger leurs gouvernements à retirer du Kamerun, à l’exemple de la République du Mali, leurs troupes engagées dans une guerre injuste contre leurs frères kamerounais. Nous tenons ici à remercier et féliciter une fois de plus tous ceux qui jusqu’à présent ont contribué au développement de la révolution kamerounaise. Il s’agit maintenant d’accroitre cette contribution et de renforcer notre coopération pour faire de l’année 1961, l’année de la liquidation du néo-colonialisme et de la défaite des vautours de guerre au Kamerun et le monde.

Patriotes kamerounais, frères d’Afrique, peuples opprimés, peuple libérés, unissons-nous pour l’assaut final contre le régime néo-colonial de l’impérialisme.