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Relations Tchad-France Rassemblement citoyen du lundi 08 octobre, à Paris Déclaration des participants

D 18 octobre 2012     H 12:38     A CNCD (Tchad)     C 0 messages


Relations Tchad-France Rassemblement citoyen du lundi 08 octobre, à Paris Déclaration des participants

Nous, membres des organisations démocratiques, militants de la société civile, et citoyens concernés tchadiens, africains, et français, participant au rassemblement citoyen organisé, ce jour lundi 08 octobre 2012, à Paris, près de l’Assemblée nationale, à l’appel du Conseil National pour le Changement et la Démocratie au Tchad (CNCD),
Se saisissant de l’invitation du président François Hollande au dictateur tchadien le général Idriss Déby Itno,
Constatant que deux décennies après son arrivée au pouvoir, à la faveur du putsch militaire du 1er décembre 1990, le pouvoir de N’Djamena, n’a non seulement tenu aucune de ses promesses, mais a aggravé la situation du Tchad et des Tchadiens, dans les domaines vitaux des droits de l’homme, de la sécurité des personnes, de la gestion des ressources nationales, de la santé, l’éducation et la transparence électorale.
Citons comme exemple :

 •Les assassinats des militants des droits de l’homme, de journalistes, et de responsables de partis politiques, dont les cas emblématiques de Me JOSEPH BEHIDI et du Pr IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH ;
 •Le pillage compulsif de la manne pétrolière, sous couvert de dépenses d’infrastructures, donnant naissance à une nouvelle classe de milliardaires menant un train de vie insolent, alors que la masse des citoyens voit ses conditions de vie et de travail se détériorer de jour en jour ; ce qui a valu au Tchad de faire une remontée fulgurante dans le groupe de tête sur la liste des pays les plus corrompus, établie par Transparency International ;
 •Le putsch constitutionnel de 2005 supprimant la limitation des mandats, ouvrant la voie à une présidence à vie ;
 •Les ingérences militaires dans les pays de la région, avec des effets humanitaires catastrophiques, notamment au Soudan (Darfour) et en RCA ;
 •L’instrumentalisation de l’appareil judiciaire pour réprimer les mouvements syndicaux dans leurs justes revendications, les journalistes indépendants et les députés de l’opposition ; à l’exemple de la condamnation récente des dirigeants de l’UST (Union des Syndicats du Tchad) et du journal N’JAMENA-BIHEBDO et les procédures contre les députés PIERRE GALI NGOTHÉ et SALEH KEBZABO
 •La milicisation et la clanisation des forces armées et de sécurité, pour confisquer le pouvoir par la terreur et l’achat des consciences, et le refus d’entamer un vrai dialogue avec les autres composantes nationales ; etc.

Rappelant que le calvaire que fait subir le régime du général Idriss Déby Itno à son propre peuple et aussi aux autres peuples voisins pendant ces vingt-deux années, n’a été possible que par le soutien militaire, financier et politique de la France ;

Rappelant aussi les engagements du président François Hollande quant à la rupture avec les « miasmes de la françafrique » et le soutien aux aspirations démocratiques des peuples africains ;

Exprimons notre inquiétude quant aux premiers signaux donnés par la diplomatie française qui reflètent une continuité dans la complaisance vis-à-vis des régimes liberticides et prédateurs notamment le pouvoir dictatorial de N’Djamena ;

Exigeons un réel assainissement des relations entre la France et l’Afrique, dans le sens du respect de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance, de la transparence électorale et des aspirations des peuples à la démocratie, au développement et au bien-être social ;

Appelons les démocrates tchadiens, africains et français et tous les citoyens épris de démocratie et de paix, à redoubler de vigilance et de mobilisation, et à multiplier les campagnes et les actions de sensibilisation et de soutien aux luttes des peuples victimes de l’oppression et de l’arbitraire, et pour une relation de coopération allant dans le sens de l’amitié véritable et mutuellement bénéfique entre les peuples de France et d’Afrique ;

Apportons notre soutien au mouvement de grève et de revendication pour l’améliorer des conditions salariales des fonctionaires et travailleurs ;
Exigeons le respect de l’engagement du gouvernement français précédent quant à la lumière rapide sur la disparition du Pr IBNI OUMAR ; ainsi que l’annulation immédiate des tous les procès politiques et la libération des détenus.

Fait à Paris le 08 octobre 2012