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Tchad : CREATION DU MOUVEMENT POUR L’EVEIL CITOYEN

D 6 janvier 2017     H 05:31     A     C 0 messages


Le peuple tchadien prend désormais son destin en main pour faire bouger les choses au Tchad.

Appelé Mouvement d’Eveil Citoyen (MECI), un grand mouvement regroupant toutes les sensibilités politiques et associatives vient d’être crée et se fixe comme objectif : le départ d’Idriss Deby en 2017.

Cette plate forme qui se veut totalement inclusive découle d’un constat général et d’une unanimité entre les différentes forces politiques du pays que seule une forte et robuste coalition peut vaincre le pouvoir actuel.

La particularité de cette coalition est que pour la première fois, le député Ngarléjy Yorongar et le leader de l’UNDR,Saleh Kebzabo accordent leurs violons pour travailler la main dans la main. Saluons cette initiative qui transcende le clivage politique et recentre le débat autour de l’intérêt général.

Makaila

I. OBJET : PLATEFORME DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETES CIVILES, DES PARTIS POLITIQUES ET DES PERSONALITES RESSOURCES INDIVIDUELLES OU COLLECTIVES.

2. FONDEMENT : ENGAGEMENT COMMUN POUR LA RESTAURATION DE LA REPUBLIQUE ET DE LA DEMOCRATIE.

3. JUSTIFICATIFS : RAISONS ACTUELLES DE L’ENGAGEMENT CITOYEN

La crise économique, financière et sociale que traverse notre cher pays le Tchad
depuis un certain temps, nécessite une prise de conscience citoyenne
individuelle et collective aigüe, qu’il est temps pour les différentes forces vives
du pays, de mettre en commun leur synergie d’actions pour plusieurs raisons :

3.1. Après plus d’un quart de siècle de règne, le régime qui préside
encore à la destinée de notre pays est à bout de souffle. Il a montré
son incapacité à gérer le bien commun. Les ressources colossales
produites par le pétrole et les aides extérieures consistantes, n’ont
servi qu’à enrichir le président, sa famille et son clan, ainsi que ses
amis et compagnons de lutte armée etl ou du parti MPS au pouvoir.
C’est un véritable régime de prédation avec une cohorte
d’intellectuels serviles et autres prébendiers qui pillent et détruisent
notre pays.

3.2. Les conséquences de cette gestion mafieuse sont 1à et nombreuses :
la crise économique, la banqueroute financière, la crise sociale, la
généralisation de la pauvreté, l’effondrement du système éducatif et
sanitaire, la militarisation croissante de la société et I’absence des
libertés individuelles et collectives qui produisent aujourd’hui des
exclus et des sans droits de plus en plus nombreux dans notre pays.

3.3. L’Etat n’existe que de nom. il est détruit méthodiquement par le
régime dans toutes ses composantes :

3.3.1. Les institutions publiques :
Les grandes institutions ont perdu leur âme et leur légitimité au détriment de la
protection du citoyen livré aux forces du mal que sont la corruption, I’esprit du lucre et I’absence de vision dans la mise en œuvre de la démocratie :Assemblée
Nationale, Cour Suprême, Conseil Constitutionnel et Haute Cour de Justice sont
réduits à l’enregistrement des désidératas du pouvoir exécutif.

3.3.2. Les administrations publiques :
L’administration centrale et territoriale est désorganisée par une réforme qui
multiplie à outrance régions, départements et sous-préfectures. Elle est gérée
selon une cooptation de responsables qui associent parents et serviteurs,
généralement peu ou pas du tout formés, ignorant tout de la notion de l’Etat, des
valeurs républicaines et de la gestion du bien commun. A cause de l’instabilité
aux postes qu’exerce le changement très rapide des responsables, les promus ont
un appétit immodéré du gain et du < butin ), au point d’être anxieux et peu
soucieux de l’intérêt général. < Se servir et s’enrichir vite >> tel est le mot
d’ordre.

3.3.3. Les forces de I’ordre et de sécurité :
La police, la gendarmerie et la garde nationale et nomade, n’ont de différence
que leurs bérets. Les hommes sont majoritairement du clan. Nommés officiers
par décrets, ils commandent les unités et ne reçoivent des ordres que du
Président de la République, chef suprême des armées. Leur mission est avant
tout de défendre le régime. Bien que le Tchad soit un pays multiethnique, le
régime recrute des supplétifs d’origine étrangère à qui, il donne la nationalité, et
assure une garantie à I’impunité pour tous les actes délictueux.
La même logique préside à l’organisation de l’armée nationale avec des
généraux analphabètes proches du Chef de I’Etat, occupent tous les postes
stratégiques de commandement. Les recrues des autres ethnies, essentiellement
des jeunes qui ne supportent plus le chômage, sont utilisés comme la chair à
canon. Les discriminations et autres injustices sont indescriptibles dans notre
armée. Les hommes envoyés pour des missions extérieures ne perçoivent pas la
totalité de leurs droits régulièrement payés par les Nations Unies et les Etats
amis, mais qui vont dans des caisses privées. Les interventions sont proposées à
la carte pour éviter les mutineries et autres contestations politiques. Les soldats
sont considérés comme un produit à vendre. Le Tchad sacrifie ainsi ses enfants
au seul profit du Président qui bénéficie ainsi du soutien politique de la
communauté internationale. Aucun bilan n’est fait à la nation des interventions militaires à I’extérieur. Les familles n’ont droit qu’au silence. Elles sont tenues
en respect par cette-omerta de silence.

3.4. Les Populations tchadiennes :

3.4.1. Le monde rural est totalement désorganisé et assujetti à L’autoritarisme et à
l’archaïsme des chefs traditionnels. Ces derniers complètent la chaîne de
contrôle de la population et d’exploitation des paysans et éleveurs. Les sous-préfets
et les commandants de brigade (CB) forment les derniers boucliers du
système de répression. Amendes, arrestations arbitraires, détentions au secret,
enlèvements et exécutions sommaires développent la peur et dissuadent les
contestataires. La peur est savamment bien entretenue par la dissémination des
agents de I’agence nationale de sécurité (ANS) dans les villes, les villages et les
féeriques.
3.4.2.Les Tchadiens sont donc amenés à renoncer dans leur existence
quotidienne à tous leurs droits humains et sociaux. Ils ont même oublié les
valeurs qui fondent une vraie société humaine : I’honnêteté, la vérité, la justice,
l’honneur, la solidarité et I’amour du prochain
3.4.3.Les contre-valeurs sont pratiquées par les dirigeants comme des références
de notre société : le faux, le mensonge, la force, le vol, le viol, le gain facile
Toutes ces tares et l’impunité qui en découlent, ont négativement et
profondément transformé les mentalités. La notion du bien et du mal ont
disparu. Les repères moraux et éthiques sont sabordés. Les Tchadiens n’ont plus
peur de rien face à la question du mal. Nous formons dans notre grande majorité,
une communauté d’automates, de zombies, des hommes et des femmes sans
responsabilité vis-à-vis de la collectivité et de notre destin.

4. QUE NOUS RESTE-T-IL ?

La destruction de I’Etat et la subordination des mentalités des citoyens achèvent
de mettre en coupe réglée notre pays et expliquent I’incapacité des Tchadien à se
prendre en charge.
Le peuple a besoin de pain, de paix et de libertés. Il nous faut sortir de notre
pauvreté actuelle, car les ressources naturelles et humaines existent pour nous
permettre de vivre dans la concorde et I’harmonie. Apprendre de nouveau à
vivre ensemble dans la réconciliation, suppose que nous soyons des hommes libres, capables d’échanger entre nous, sans peur et crainte des forces du mal.
Etre des citoyens libres et égaux en droits et devoirs exige la mobilisation de
toutes les bonnes volontés dans un nouveau pacte social pour :

 i. Rompre définitivement avec la gestion patrimoniale à la faveur de
laquelle s’exerce le contrôle des groupes, des clans et des familles,
afin que le peuple Tchadien soit le véritable souverain ;
 ii. Rétablir une vraie République respectueuse de ses valeurs de
liberté, d’égalité et de justice. Une république qui œuvre à la fin des
pouvoirs obscurs et individuels. Une république où le pouvoir
appartient au peuple au nom duquel, des représentants seront bien
élus et responsabilisés ;

Gérer l’Etat et la société selon des principes démocratiques et des
responsabilités collégiales, et où chacun devra rendre compte de sa
gestion aux citoyens conformément à la constitution et aux autres
lois de la République. Le Tchad a besoin des institutions fortes
pour garantir la démocratie, I’Etat de droit et une société pacifique.

CONCLUSION :

Notre conviction est que le peuple Tchadien est encore capable d’un sursaut
national pour conjurer le mal qui le ronge et assumer son destin. Ce sursaut
passe par le rassemblement de toutes les organisations qui le représentent dans
ses aspirations les plus profondes et les plus légitimes. Et cela sans clivage
politique, doctrinale, idéologique et religieux.
C’est pourquoi, les organisations de la société civile, les partis politiques et les
personnalités-ressources membres de la Plateforme, agiront ensemble avec
toute la population pour relever les défis du changement et aspiration légitime de
notre peuple à une vie meilleure que ne peut éviter notre pays.
Dans ce sens, les signataires de la présente Plate forme revendicative, se fixent
comme objectif de :

1. d’une part, de faire du mouvement un cadre de concertation, de
mobilisation, d’action et de revendication des droits politiques,
économiques, sociaux et culturels des citoyens et

2. D’autre part, encourager les actions citoyennes pour la restauration de la
démocratie et des valeurs républicaines dans un Tchad nouveau prospère
où règnent la paix, la justice, le respect des libertés et des droits humains’

Fait à N’Diamena le 09 Décembre 2016

Source :http://www.makaila.fr