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TCHAD : La France soutient la guerre.

D 16 juin 2009     H 21:59     A Robin Guébois     C 0 messages


Un peu plus d’un an après l’offensive d’une coalition des
rebelles jusqu’au coeur de la capitale tchadienne,
repoussée in extrémis grâce au soutien militaire français,
une nouvelle Union des Forces de Résistance (UFR) dirigée par
Timan Erdimi, neveu et ancien proche de Déby, a lancé une
nouvelle offensive contre le régime tchadien. Les combats qui se
sont déroulés à l’est du pays se sont soldés par une nouvelle
défaite de la rébellion. A nouveau, les forces tchadiennes ont
bénéficié du soutien logistique, sanitaire et du renseignement
aérien de l’armée française, même si cette dernière n’a pas eu
besoin d’intervenir directement, cette fois. A
nouveau, le conflit a confirmé l’utilisation
massive, par les deux camps, de
combattants mineurs, souvent recrutés de
force dans les camps de déplacés ou de
réfugiés.
Cette situation illustre aussi l’échec total
de la force européenne Eufor, déployée à
l’initiative de la France, au regard de ses
objectifs affichés de pacification, visant à
permettre le retour des déplacés. La
collaboration internationale avec le régime
tchadien, exigée par la mise en place de
l’Eufor, a en revanche profité à ce dernier,
qui a pu continuer à dilapider les ressources pétrolières dans une
course aux armements (notamment français) sans crainte d’être
stigmatisé ou soumis à des pressions pour accepter une
ouverture politique. La présence de l’Eufor
a également rejeté à l’arrière-plan la forte
présence militaire française, comme le
soutien français à une logique de guerre et
de répression sanguinaire de l’opposition
civile. En l’absence d’un volet politique de
soutien aux revendications des forces
démocratiques tchadiennes, le
remplacement de l’Eufor par la force
onusienne Minurcat II ne constitue qu’une
nouvelle impasse annoncée, et une
nouvelle caution fournie à la présence
militaire française qui lui sert officiellement
de support logistique. Le cycle « élections
truquées-rebellions armées-répression
politique » n’est donc pas près de se refermer.

Robin Guébois