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ARRESTATION du Président de la LIGUE DJIBOUTIENNE des DROITS de l’HOMME

SORTIE IMPOSEE de l’HOPITAL BOUFFARD pour le député d’opposition SAID ROBLEH

D 31 décembre 2015     H 12:43     A Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti (ARDHD)     C 0 messages


Pour des raisons géopolitiques, en cette fin d’année 2015,

la France lâche les Droits de l’Homme à Djibouti,
et livre ses représentants comme ceux de l’opposition démocratique
à la violence éradicatrice du régime de Guelleh

Ce 29 décembre 2015 matin, le député d’opposition Saïd Houssein Robleh,
également secrétaire général de la LDDH, Ligue Djiboutienne des Droits de
l’Homme, a été « sorti » de l’hôpital militaire français Bouffard, où il
avait été transporté, opéré, et soigné par les chirurgiens militaires
français après avoir été blessé par balles par la police du régime.

Saïd Robleh, comme d’autres opposants, avait été gravement blessé par
balles à la gorge le 21 décembre dernier lors d’une terrible opération
répressive policière du régime djiboutien à l’encontre de ses opposants :
tirs par balles policières le matin dans un véritable massacre perpétré
à Balballa, contre les participants à une cérémonie commémorative d’une
communauté de cette banlieue pauvre de Djibouti, et assauts l’après-midi
au domicile d’un chef de l ?opposition USN (Union pour la Salut National
regroupant 7 partis d ?opposition), avec 60 morts et disparus, et de
nombreux blessés par balles, civils et représentants de l ?opposition, dont
Saïd Robleh.

Depuis 8 jours, les forces de la police et de la gendarmerie du régime
djiboutien stationnent devant l’hôpital du Commandement des Forces
Françaises Stationnées à Djibouti, opérant un filtrage musclé.

Ce matin 29/12, la France a finalement ordonné la « sortie d’hôpital » de
ce grave blessé encore couvert de pansements (il a toujours une 2e balle
dans la gorge qu’il a été impossible d’extraire, trop près de la
carotide), député d’opposition à l’assemblée nationale djiboutienne,
Secrétaire Général de la LDDH, Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme,
déjà lourdement passé à tabac par le régime le 10 décembre dernier, - à
qui le gouvernement djiboutien a retiré son passeport, bafouant et
rebafouant son immunité parlementaire.

Simultanément ce 29 décembre matin, M. Omar Ewado a été arrêté devant
l’hôpital Bouffard par la gendarmerie nationale djiboutienne : il est le
Président de la LDDH, Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme, et l’un
des rares représentants valides de cette ligue des droits de l’homme comme
des forces démocratiques. Il a été arrêté pour avoir publié la liste des
morts et disparus des massacres policiers du 21 décembre à Balballa.

Il y a deux jours, et hier 28 décembre encore, des représentants du
gouvernement français, à Djibouti et à Paris, nous affirmaient que tant
que Saïd Robleh serait soigné à l’hôpital militaire français Bouffard,
rien ne serait à craindre pour sa sécurité et sa survie ..
mais lorsqu’il sortirait ou serait sorti ? ?

A trois mois des élections présidentielles djiboutiennes (IO.Guelleh
brique un 4e mandat présidentiel, après avoir déjà fait changer la
constitution de son pays pour le 3e mandat..), alors que cette partie de
l’Afrique est dans une totale reconfiguration géopolitique et économique
(arrivée à Djibouti prévue de 10 000 soldats chinois), et que la France
tente de sauver des restes de pouvoir, force est de constater que la
France est en train de lâcher les valeurs et les représentants des droits
de l’homme et de l’équité politique, les mettant en risque ou en
certitude d ?élimination physique par le régime en place.

Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti (ARDHD)