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Contre les viols par l’armée djiboutienne et l’impunité

Grève de la faim de 10 femmes Djiboutiennes

D 29 mars 2016     H 05:33     A     C 0 messages


Dix femmes de Djibouti, résidant en France et en Belgique entament une grève
de la faim le 25 mars 2016, pour dénoncer les viols des Femmes Afar par des
soldats djiboutiens qui continuent dans l’impunité totale depuis septembre
1993, dans le Nord et le Sud-Ouest du pays.
Elles entendent protester contre ces violences et briser le mur de silence érigé
autour des viols. Ces crimes se déroulent à quelques encablures des bases militaires
française, américaine, nipponne et chinoise.

A Djibouti comme dans d’autres régions d’Afrique et du monde, le viol est utilisé
comme une arme de guerre, visant à détruire l’identité des communautés. L’impunité
érigée en système en République de Djibouti rend impossible toute reconstruction
pour ces femmes.
Depuis le début de la guerre civile en 1991, des centaines de femmes Afars ont été
violées par l’armée gouvernementale à Djibouti. Ces femmes gardent pour beaucoup
d’entre elles des séquelles physiques. Elles sont toutes marquées à vie dans leur
corps, leur dignité, leur conscience.

Malgré la répression et la honte qu’elles éprouvent, certaines victimes ont eu le
courage de porter plainte. Aucune plainte n’a pu aboutir jusqu’à ce jour.
L’actuel Chef de l’Etat, Ismael Omar Guelleh, qui s’apprête à briguer un 4ème
mandat, commanditaire des pires massacres à Djibouti (Arhiba, Yoboki, Barislé,
Bulduko) a une responsabilité toute particulière dans les viols et l’impunité des
soldats violeurs.

Cette grève de faim se déroule dans un contexte préélectoral, très tendu, avec une
terrible répression et de nombreux accrochages entre le FRUD et l’armée : deux
personnes sont décédées sous la torture des gendarmes en février 2016
(arrestations, tortures, exécutions extra-judiciaires, et toujours les viols des femmes).

L’Association Femmes Solidaires et le Comité des Femmes Djiboutiennes
contre les Viols et l’Impunité lancent un appel à la communauté internationale
pour qu’elle condamne les viols des femmes djiboutiennes et l’impunité de ces
crimes.

Nous exigeons :

 • La reconnaissance de ces viols comme crimes de guerre
 • L’ouverture d’une enquête internationale sur toutes les exactions commises à
l’encontre des femmes en République de Djibouti
 • Le jugement des soldats coupables des viols
 • Le respect des conventions régionales et internationales ratifié par Djibouti
dont la CEDAW

Association Femmes Solidaires et le Comité des Femmes Djiboutiennes
contre les Viols et l’Impunité

Contact presse : 01 40 01 90 90 06 78 06 23 68

Contact presse en Belgique : 07 53 62 62 99