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DJIBOUTI : LA PLATEFORME PANAFRICAINE EXIGE LA LIBERATION IMMEDIATE DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES ET LE RESPECT DES DROITS DE L’OPPOSITION POLITIQUE

D 6 janvier 2016     H 05:39     A Plateforme Panafricaine     C 0 messages


Dans la suite logique de sa volonté de "Présidence à vie", le
président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, après avoir modifié la
constitution en octobre 2010, brigue, quoi qu’il en coûte au peuple
djiboutien, un quatrième mandat.

Le contexte sécuritaire international particulièrement tendu
de ces dernières semaines suite à différents attentats
terroristes a été le prétexte de la prise d’un décret en date
du
25 novembre 2015 instaurant l’Etat d’urgence à Djibouti. Après
avoir pris le soin d’exclure les députés de l’opposition du "débat
parlementaire" et même de l’hémicycle, une loi a été adoptée manu
militari ce 30 décembre 2015 par une "assemblée nationale" soumise à
l’Exécutif djiboutien.

Cette manoeuvre politicienne traduit la volonté de Ismaël Oumar Guelleh de
mettre au pas et dans les rangs tous les citoyens
djiboutiens considérés comme "contestataires", de museler l’opposition
et d’empêcher toute possibilité d’envisager une alternative politique à
son régime dictatorial.

C’est dans ce cadre que s’inscrit la récente escalade répressive contre
les leaders, les militants et les sympathisants de l’opposition
politique djiboutienne, regroupée au sein de l’Union pour le Salut
National (USN). Comme en attestent les faits graves suivants :
* la police a tiré à balles réelles le lundi 21 décembre sur
les participants d’une réunion privée dans la ville de Balbala, en
périphérie de Djibouti ville, provoquant vingt-cinq morts et près de 150
blessées. Les personnes visées étaient les membres de la communauté
Issa/Yonis Moussa venus célébrer une cérémonie culturelle,
* Le même jour, Abdourahman Mohamed Guelleh dit TX, secrétaire
général de l’USN, a été arrêté au cours d’un assaut sanglant mené au
domicile du délégué de l’USN aux relations extérieures où se tenait la réu
nion du haut conseil de l’USN et a ensuite été torturé avec d’autres
militants de l’USN, avant d’être incarcéré à la prison de Gabode,
* Le président de l’USN Mr Ahmed Youssouf Houmed a été gravement blessé et
souffre d’une fracture au col du fémur, l’ancien ministre Mr Hamoud Abdi
Souldan et le député USN Saïd Houssein Robleh ont également été
blessés au cours de l’assaut. Ils sont depuis lors tous les trois
hospitalisés à l’hôpital militaire français Bouffard. Aux dernières
nouvelles, deux des trois blessés ont été sortis de l’hôpital pour être
interrogés par la police. Par la suite, l’un a été placé en liberté
provisoire et l’autre emprisonné. Le troisième blessé, Monsieur
Ahmed Youssouf Houmed, président de l’USN, entame sa convalescence à
l’hôpital après une opération du col
du fémur.

Assuré de l’impunité de ses actes liberticides grâce à la connivence de
son régime avec les puissances étrangères (France, Etats Unis,
Japon, Chine) qui y font prospérer leurs intérêts (à travers
notamment l’installation de bases militaires), le président
djiboutien renie ainsi les termes de l’accord-cadre signé
avec
l’opposition le 30 décembre 2014 portant sur des "réformes
démocratiques" qui prévoient, entre autres, la mise en place d’une
Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’adoption d’un
statut de l’opposition politique djiboutienne.

C’est ce qui explique qu’actuellement, seul le département d’État
américain ait condamné le gouvernement djiboutien sur le massacre de
Buldhuqo et demandé la libération immédiate des militants et dirigeants
USN arrêtés.

En vue de stopper cette escalade répressive et de contribuer à
rétablir un ordre respectueux des droits humains à Djibouti, La
Plateforme Panafricaine, élève une vive protestation contre tous les
actes barbares perpétrés par le régime du président Ismaël Oumar
Guelleh à l’encontre des opposants djiboutiens et demande
instamment à l’Union africaine de s’impliquer plus activement en vue de
faire appliquer l’accord-cadre sur les réformes démocratiques signé le 30
décembre 2014 entre l’opposition et le gouvernement djiboutien.

Pour la Plateforme Panafricaine
Le Bureau Exécutif