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Pour une « deuxième indépendance » à Djibouti

D 16 mars 2013     H 05:00     A FRUD     C 0 messages


« Qu’est-ce que l’indépendance sinon la liberté »

disait Kateb Yacine.

Cette « indépendance du drapeau » n’a accouché que de la misère, de la répression, des tortures de la famine et de la soif. Les hôpitaux sont des mouroirs, les écoles sont des poubelles, la famine frappe à la porte.

C’est pourquoi le peuple de Djibouti dans son ensemble, activement aiguillonné par sa jeunesse réclame une « deuxième indépendance », « une deuxième autodétermination à l’égard des bourreaux blottis au sommet de l’Etat ».

Refusant la mise à l’écart de la fabrique de l’histoire, le peuple djiboutien debout a exprimé son rejet du régime de Guelleh, de son système mafieux, de ses sbires, incapable d’enrayer la spirale de la déliquescence de l’Etat et de ses institutions.

Cette fois encore, Ismael Omar Guelleh veut se maintenir par la force des baïonnettes, refusant l’expression sans équivoque sortie des urnes dans les districts où les élections ont eu lieu, en faveur de l’Union pour le Salut national (USN) coalition de l’opposition créée en janvier 2013.

A Djibouti ville et dans ses environs, l’opposition les a emportées largement, le ministre de l’intérieur a proclamé des résultats fictifs en faveur de la coalition de l’Union pour la Majorité Présidentielle (UMP) du pouvoir. A Arta et à AliSabieh, les suffrages favorables aux opposants ont été purement et simplement détournés. Les habitants des districts d’Obock, de Tadjourah et de Dikhil, à qui on dénie jusqu’à la citoyenneté n’ont même pas eu le droit de voter, les militaires s’en sont chargés en bourrant les urnes.

Depuis le 24 février, la police, la gendarmerie, la garde présidentielle épaulées par 500 soldats du camp militaire de Mariama, mènent une répression brutale et sanglante : 4 morts et des blessés par balles, laissés sans soin et 400 arrestations. Trois dirigeants du Mouvement pour la Liberté et la Démocratie (MODEL : membre de la coalition de l’USN) sont sous mandat de dépôt à Gabode pour instigation à troubler l’ordre public. Les quartiers de Djibouti ville et de Balbala sont quadrillés par les forces de l’ordre. N’oublions pas que le chef de l’Etat a inauguré cette campagne électorale en faisant assassiner un jeune de 14 ans à Obock le 30 décembre 2012.

Le FRUD

 condamne énergiquement la répression violente et sanglante à l’encontre des hommes, des femmes et des jeunes qui n’ont exercé que leurs droits fondamentaux d’expression.
 Demande l’arrêt de ces vagues d’arrestations et la libération de toutes les personnes arrêtées et des dirigeants du MODEL
Le FRUD est solidaire du mouvement de protestation contre le holdup électoral et de la jeunesse djiboutienne qui n’a cessé de manifester depuis 2 ans contre ce régime corrompu.

Mohamed Kadamy

Président du FRUD